Lysistrata : Le livre de Aristophane

On réduit trop souvent Aristophane à ses obscénités ou à ses farces, mais Lysistrata est bien plus que cela : une pièce politique d’une audace inouïe. Dans une Grèce en guerre, ce sont les femmes qui prennent le pouvoir et décident d’arrêter le cycle de destruction en refusant de se soumettre à l’ordre masculin. Le geste radical de priver les hommes de ce qu’ils pensent posséder n’est pas seulement une intrigue dramatique, c’est une révolution symbolique. La parole, le corps, l’avenir : tout bascule. Aristophane écrit là une œuvre qui interroge déjà ce que nous appelons aujourd’hui la lutte contre le patriarcat et contre la logique belliqueuse des puissants. Ce qui m’a frappé, c’est l’étonnante modernité du texte. Derrière l’Antiquité et son vocabulaire, il y a une vérité qui traverse les siècles : le pouvoir guerrier se nourrit toujours des mêmes schémas, et c’est souvent à celles qu’on réduit au silence de montrer l’alternative. Lysistrata n’est donc pas seulement une curiosité antique. C’est une pièce visionnaire, qui dit que la paix et la liberté ne viendront pas de ceux qui tiennent les armes, mais de celles et ceux qui osent les désarmer.

Poète comique grec du Vème siècle avant JC qui a composé 44 pièces mais dont seulement une douzaine nous sont parvenues. Il a su prendre le parti de la comédie envers et contre tout, défiant classe politique, dieux et sages. Cette pièce datée de 411 avant JC a pour résumé la phrase "Ne faites pas l'amour, la guerre s'arrêtera". Une visionnaire audacieuse nommée Lysistrata (qui veut dire celle qui dissout les armées) veut faire cesser la guerre qui oppose les athéniens aux spartes. Pour se faire, elle propose une grève du sexe pour obliger les hommes à faire la paix. Elles va occuper l'Acropole avec ses paires et ainsi se faire entendre. Les dialogues sont truffés de jeux de mots et doubles sens clairement obscènes et nous font nous rendre compte que la pudibonderie n'était pas de mise à l'époque. C'est assez vite lu puisque cette version compte un peu plus d'une centaine de pages. Les traducteurs expliquent en préface avoir été presque gênés de la crudité de certains passages mais qu'ils ont voulu rester les plus fidèle possible à l'auteur. Pour être honnête, je m'attendais à pire mais il faut avouer que c'est parfois pas mal gratiné!

Que dire une pièce d'un acte unique avec une écriture fluide de l'action entre la guerre des Hommes et la paix des Femmes en opposition. Lysistrata personnage centrale essayant de calmer la guerre faites par les Hommes . Dramaturgie excellente j'étais surpris du bon plaisir . J'ai lu cette pièce grâce a " couronne de lyre " de marguerite yourcenar ou était mentionné " lysistrata " merci de cette découverte référencé

Et si les femmes faisaient la grève du sexe pour contraindre les hommes à faire la paix ? Comme toujours chez Aristophane, l'humour côtoie la politique et l'actualité ce qui rend souvent difficiles les sous entendus comiques bien ancrés dans une époque. De même, malgré une bonne traduction, il est parfois difficile de rendre l'humour reposant sur les jeux de mots intraduisibles ou des références ancrées dans un quotidien qui n'est plus le nôtre. La pièce demeure très réussie toutefois.