Madame Bovary : Le livre de Gustave Flaubert
Depuis 150 ans, cette pauvre Emma Bovary souffre et pleure dans cent, dans mille villages et villes de France. Parce qu'elle ne sait pas vivre, ni aimer, elle rêve ses amours et sa vie. Et cependant elle est belle, sensuelle, audacieuse. Mais une imagination déréglée, l'exaltation romanesque, un époux médiocre et obtus, l'absurde goût du luxe et des amants méprisables vont l'entraîner dans la ruine et une mort affreuse.
Pour diriger cet " orchestre des instincts et des sentiments féminins ", qu'est selon lui Madame Bovary, Flaubert souffre mort et passion, à la fois grand prêtre et martyr de l'art, du style et de la beauté. Mais derrière la perfection du chef-d'œuvre apparaissent la crudité, la violence et l'érotisme, comme dans un roman d'aujourd'hui.
De (auteur) : Gustave Flaubert
Préface de : Mathilde Paris
Expérience de lecture
Avis Babelio
lucia-lilas
• Il y a 2 semaines
Juillet 2025 : 4e lecture de « Madame Bovary ». Le texte a été écrit entre 1851 et 1855 , Flaubert avait 30 ans. Notes de lecture : 1. Je suis très impressionnée par l’extrême maturité que suppose l’écriture d’un tel texte. Or Flaubert est vraiment très jeune. D’où lui viennent ces analyses très justes sur l’ennui, la passion, le désespoir ? Qu’a-t-il vécu pour écrire tout cela ? 2 . Autre chose : comme les hommes sont minables dans ce texte : aucun n’échappe à la médiocrité, à la petitesse, au ridicule. Ils sont mesquins, lourds, vicieux, incapables d’aimer pleinement, conformistes, intéressés et lâches. Tous sauf un : Charles, sauvé par l’amour absolu qu’il porte à Emma tout au long du roman. Il mourra d’amour pour elle, dans le silence de son jardin. (J’avais oublié cela.) C’est lui qui, après la mort d’Emma, dira à Rodolphe : « Je ne vous en veux pas. » Il contemplera cet homme qui lui donne l’impression de se sentir encore un peu près d’Emma. Quel beau personnage ! 3. Emma. Lecture d’Emma au XXIe siècle. Je lis dans un vieux bouquin qui date de 1981 qu’elle est une jeune fille « rêveuse, exaltée par ses lectures », faible, déséquilibrée, passive, excessive, capricieuse, « elle ne s’intéresse à rien de suivi » (Guy Riegert). Bref, Emma a tous les défauts. Moi je ne trouve pas. Bien au contraire, j’admire sa force, sa volonté, son tempérament, son caractère entier et passionné. Pour une femme du XIXe, quel courage de s’opposer comme cela à la vie toute tracée qu’on lui propose ! Non, elle ne restera pas à la maison à attendre bien gentiment le retour de son mari en faisant du crochet ou en jouant aux dominos avec sa fille. En effet, elle n’a visiblement pas d’instinct maternel. C’est très ennuyeux mais c’est comme ça. Oui, elle étouffe dans ce rôle de femme bourgeoise au foyer : elle a besoin de prendre l’air, d’aller ailleurs, de rencontrer des gens, d’imaginer des lieux fous et colorés même s’ils n’existent pas, de vivre en prenant des risques. Emma est entière, passionnée, ambitieuse. Elle ne compte pas, elle donne tout, veut tout. Elle n’a rien de passif ! Elle effraie les hommes tellement son caractère est puissant. Elle veut jouir, profiter, être indépendante. La morale, elle s’en libère ! Comme elle fait peur aux hommes ! Ils fuient tous ! Non, elle n’est pas folle, elle est juste libre. C’est ça qui coince. Il est bien là le problème. Emma est une femme moderne. Elle exècre la médiocrité, la demi-mesure et refuse de rester à la place où la société lui demande de se tenir. Elle n’existe que quand elle est ailleurs, en dehors de chez elle, loin des quatre murs qui l’enferment. Elle ne peut se satisfaire d’un petit bonheur bourgeois étriqué, conformiste et mesquin. Alors on l’accuse : elle est trop ci, trop ça, pas assez ci, pas assez ça. Emma, elle pète les barreaux, déchire la chape de plomb qui pèse sur elle. A-t-elle tort de rêver ? Doit-elle brider ses désirs, sa sensualité ? Certainement pas ! Emma n’aime pas Charles ? Ben oui. Et pourtant Charles est gentil. Oui. C’est triste mais c’est comme ça. Elle le trouve terne. Il ne correspond en rien à ce qu’elle est. Elle s’ennuie avec cet homme. Est-ce une raison pour la blâmer ? Non. La médiocrité de Charles (moi aussi ça me fait mal d’écrire cela car j’aime beaucoup ce personnage) la révulse. « Charles n’était pas de ceux qui descendent au fond des choses » écrit Flaubert. Elle est mal mariée. Emma a besoin d’autre chose. Aujourd’hui, elle aurait travaillé. Elle aurait eu les moyens de dire non. Le destin d’Emma, victime de la condition réservée aux jeunes filles de son époque, justifie amplement toutes les luttes féministes qui suivront. 4. Dans ce roman, personne n’a tort, personne n’a raison. Chacun parle dans le vide : que ce soit Homais, le pharmacien, Bournisien, l’homme d’église, Léon, Rodolphe. Dans le fond, ils sont tous grotesques. La vie est grotesque. 5. Dernière chose : quel roman parfait ! Chaque chapitre est une scène d’anthologie. Je repense à l’opération d’Hippolyte, à l’empoisonnement d’Emma, aux scènes avec l’aveugle… Je vais lire maintenant la correspondance tenue par Flaubert durant les années d’écriture de « Mme Bovary », entre septembre 1851 et avril 1856, histoire de jeter un œil sur les coulisses d’une œuvre qui a donné tant de peine à son pauvre créateur !
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• Il y a 2 semaines
J’ai ce livre dans ma bibliothèque depuis mes années lycée, je ne l’ai jamais lu et lu suis enfin mît 25 ans plus tard.. Après une première partie très compliquée à lire à mon sens, le temps de s’habituer au style très détaillé, très espacé, dans un Français ancien, avec un vocabulaire qui m’est inconnu, j’ai de suite beaucoup plus accroché dès l’entame de la seconde partie et me suis laissé imprégné par les personnages, enfin. Très bon livre au final, que j’ai dévoré en peu de temps une fois m’être acclimaté à l’auteur et son style.
Eliottt_
• Il y a 4 semaines
Premier livre de Flaubert que je lis. J'en ai pas lu beaucoup en même temps. Le roman touche pleins de gros problèmes de la société du XIXe siècle d'une façon brillante, sans jamais en parler explicitement. Également, je trouve que son écriture est plus que singulière, même très belle. Sa plume maîtrise à la perfection l'environnement, l'atmosphère, l'ambiance les détails, les émotions, les bruits, les couleurs... etc allant même jusqu'à abuser des figures métaphoriques, allégoriques et tout ça. Et c'est un peu ce que je lui reproche, je trouve ça trop long, ça fais traîner le rythme. Je suis pas du tout habitué!! J'ai lu Stendhal il y a pas longtemps et je préfère largement cette plume malgré le fait que ce ne soit pas la meilleure à mon goût. Donc oui, à ma plus grande déception, Flaubert est cet auteur que tout le monde aime de part son écriture qu'il perfectionne tant (il a pas manqué de le dire d'ailleurs!) mais qui moi me provoque une gêne désagréable. Et j'en suis bien affligé. Néanmoins, je compte sur l'Éducation Sentimentale pour me racheter de mon avis sur Flaubert.
wahaaa
• Il y a 4 semaines
Mme Bovary, le classique des classiques de la littérature française. Après l’avoir contourné pendant mes années lycée, il fallait bien que je l’ouvre à un moment de ma vie de lecteur. C’est chose faite ! Et ça a été une expérience plutôt agréable. Emma Rouault est une jeune femme qui rêve beaucoup, elle lit et s’imagine une vie pleine de passions et de bals. Lorsqu’elle rencontre Charles Bovary, un médecin venu soigner son père, elle en tombe amoureuse et se marie avec lui. La flamme s’éteint bien vite et Emma se morfond dans le petit village où elle vit avec Charles. Ils déménagent dans un autre village de la province rouennaise et l’ennui d’Emma reprend de plus belle, ses amants sont médiocres et les habitants d’Yonville le sont tout autant. La vie de rêve est loin, très loin de cette petite province. J’ai passé un très bon moment de lecture en compagnie du superbe style de Flaubert. Une simple description est presque capable de projeter physiquement le lecteur dans le foyer des Bovary, dans les rues de Rouen où sur le chemin du domaine de la Huchette. Mais les descriptions les plus belles sont les plus horribles et j’ai particulièrement été sensible à celles de l’aveugle de Rouen et de l’anatomie d’un empoisonnement à l’arsenic. Chaque mot est choisi avec minutie pour effrayer l’esprit. Dans cet ouvrage sous-titré Moeurs de province, Flaubert transmets une vision extrêmement dépréciative de la petite bourgeoisie provinciale et des communautés villageoises de l’époque avec leurs fêtes ridicules et leurs envies de grandeur. Le village est en liesse lorsqu’arrive un subordonné de la préfecture qui distribue des prix récompensant les habitants pour leur servilité. Tout crie la médiocrité, des patronymes aux actions des personnages. Rodolphe est un coureur de jupons égoïste, Homais se vit comme un grand intellectuel du monde et s’étouffe dans sa vanité, Bournisien est un dévot bas du front, Lheureux est cupide et manipulateur. Finalement, dans ce portrait peu flatteur, j’ai eu beaucoup de peine pour Emma, à mon avis traitée bien injustement par l’auteur. Elle n’est peut-être pas meilleure qu’elle les autres, mais elle a la grandeur d’esprit de celle qui rêve d’une vie meilleure.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266225472
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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2,99 € Numérique 358 pages