Magnifique : Le livre de Jean-Félix de La Ville Baugé

Un roman percutant sur le genocide du Rwanda en 1994. Magnifique est une jeune fille de 17 ans , Tutsi elle nous décrit tout d’abord avec justesse les inégalités dans son quotidien et les signes apparents que les Hutus vouaient une haine viscérale contre la population tutsie. Puis vient le jour du génocide, où Magnifique se retrouve orpheline et la seule rescapée du get-appens dans lequel sa famille et une partie des gens qu’elle connaissait sont tombés. Puis le récit de ses conditions de survie pendant 3 mois, son ingéniosité pour se cacher, chercher de la nourriture. Petit à petit nous découvrons l’horreur des événements passés, et le traumatisme de la jeune fille. Certaines scènes sont insoutenables, au plus proche de la réalité et il est dur d’appréhender les atrocités perpétrées. Un roman bouleversant, un devoir de mémoire 31 ans après pour ne pas oublier, et surtout ne pas laisser se retraduire l’horreur. Comment des hommes ont ils pu vouloir l’anéantissement de toute une population ? Magnifique est sauvée par le FPR, et soignée par un médecin suisse de la délégation internationale CICR, et nous découvrons par bride sa vie heureuse parsemée de douleurs et de crises lorsque les événements se rappellent à son esprit. On ne peut vivre une vie normale après avoir vécue l’enfer sur terre, et la partie sur « l’après » et le traumatisme m’a beaucoup émue. Un livre percutant, qui me laisse sans voix.

Une lecture qui reste, qui dérange et qui éclaire. Magnifique n’est pas un roman qu’on lit, c’est un cri que l’on reçoit. Jean-Félix de La Ville Baugé donne voix à une femme rwandaise, survivante du génocide, qui écrit enfin à son mari ce qu’elle n’a jamais pu lui dire. Le récit est pudique, mais il frappe fort, sans détour. J’ai été touchée par la justesse du ton, l’équilibre entre la douleur et l’amour, la violence et la tendresse. Rien n’est appuyé, et c’est ce qui rend ce témoignage bouleversant : tout sonne vrai. Ce livre ne cherche pas à expliquer, il cherche à transmettre — et il y parvient, avec une force rare.

SU-PER-BE ! Le 7 avril 1994, le génocide rwandai commençait. Durant trois mois et 10 jours, près d'un million de personnes, majoritairement Tutsis, perdront la vie. A l'époque, j'avais suivi de loin cet événement. Aujourd'hui la parole commence à se libérer. Bien que Magnifique soit un roman, il relate une vérité historique ! Magnifique est le témoignage d'une rescapée de l'enfer. Alors qu'elle s'apprête à subir une intervention chirurgicale bégnine, elle décide d'écrire à son mari - un médecin - et de lui expliquer les 100 jours qu'elle a vécus, comment elle a survécu, comment s'est mis en place ce génocide, comment elle a tu ce traumatisme pendant 28 ans. C'est aussi l'itinéraire d'une migration et l'auteur interroge sur comment fait-on pour survivre, vivre et être heureuse après un tel traumatisme ? C'est aussi une merveilleuse histoire d'amour et Magnifique et Jérôme sont inoubliables et cette histoire est merveilleusement bien écrite.

Magnifique Jean Félix de La Ville Baugé Magnifique est son prénom. Elle est née au Rwanda. Elle est de l’ethnie Tutsi. Elle a connu le génocide de 1994 perpétré par les Hutus et en a miraculeusement réchappé quand toute sa famille a été anéantie, découpée en morceaux. Elle avait alors 18 ans. Aujourd’hui, 28 ans plus tard, elle vit au bord du lac de Genève, mariée à Jérôme, directeur du Comité international de la Croix Rouge. Elle n’a jamais raconté son histoire à personne et son secret est toujours une torture après tant d’années. Elle doit subir bientôt une opération chirurgicale bénigne, mais en cas d’issue imprévue, il faut que Jérôme sache tout et elle décide d’écrire à son mari ce qu’elle a toujours caché depuis 28 ans. Un roman choc, certes, avec pour thème le choix de tenter de construire une histoire d’amour après avoir vécu l’enfer. On peut toutefois regretter le style simple, minimal, chirurgical et sans émotion du récit, comme si Magnifique était hors scène et sans état d’âme. De plus répétitif, notamment dans la scène de l’interview télévisé qui d’un point de vue historique peut prêter à polémique. Enfin, la relation entre Magnifique et son mari est particulièrement étrange et met presque mal à l’aise : on ne sent pas vivre l’amour entre eux et on se demande s’il existe vraiment. En conclusion, un roman qui survole avec trop de légèreté un sujet grave et douloureux.