Muse : Le livre de Joseph O'Connor
Pauvre, sensuelle, et rebelle à toute autorité, Molly Allgood fut la muse de l'un des plus grands dramaturges irlandais, Synge. C'était en 1907, dans un Dublin bruissant de rumeurs et étouffé par le poids des conventions. Cinquante ans plus tard, l'ancienne actrice hante les rues londoniennes. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme l'amour et le désir pour celui qui ne l'aura jamais quittée...
" Muse est tour à tour un poème épique, un échange de correspondance, un roman d'amour impossible. En choisissant une temporalité théâtrale – une journée dans la vie de la vieille Molly Allgood –, O'Connor y ajoute la puissance de la tragédie qui s'achève sur la mort prématurée de l'un, la déchéance de l'autre. "
Christine Ferniot – Télérama
Traduit de l'anglais (Irlande)
par Carine Chichereau
De (auteur) : Joseph O'Connor
Traduit par : Carine Chichereau
Expérience de lecture
Avis Babelio
Nayac
• Il y a 9 ans
Comme plusieurs, je n'ai pas réussi à "entrer" réellement dans ce livre. Ceci a surement été en partie dû à une lecture un peu hachée (j'ai éprouvé le besoin de "respirer" d'autres livres de ma PAL) d'un roman qui ne s'y prête pas: de par ses nombreux allers retours passé/ présent, et la difficulté à identifier le narrateur lorsque l'on reprend la lecture. Mais j'ai apprécié de belles pages de beaux descriptifs (et pas uniquement "la mer qui avale les galets" ou la bourrasque qui glousse en balayant la rue). Bien sûr l'essentiel est l'amour impossible de Molly. Mais je retiens surtout l'impression légèrement acide de pudeur, de retenue, de lucidité triste... et de sentiments intenses, souvent camouflés par l'ironie, mais qui, parfois, parviennent à s'exprimer.
Claire45
• Il y a 9 ans
Joseph O'Connor choisit la fiction pour raconter la relation amoureuse entre le dramaturge Synge et la comédienne molly Allgood, deux personnages très attachants, comme pris sur le vif. La solitude et la misère de Molly à la fin de sa vie à Londres sont particulièrement bien observées, émouvantes sans misérabilisme. On vit avec elle tout ce qu'elle a en tête, ses souvenirs de l'homme aimé, sa gloire passée, ses errances. Très bon moment de lecture, à lire par tous les amoureux de théâtre et d'Irlande!
TheWind
• Il y a 11 ans
J'aime les histoires d'amour impossible. Parce qu'elles sont souvent les plus poignantes, les plus haletantes. Et c'est ce qui m'a attiré quand j'ai lu la quatrième page de couverture de « Muse ». Molly est pauvre, belle, rebelle et comédienne. Elle n'a que dix-neuf ans. John a trente-sept ans et c'est l'un des plus grands dramaturges irlandais. Face à eux, l'incompréhension, le dédain....et je cite cette phrase de l'éditeur : « Leur passion aurait-elle pu résister au poids des conventions à l'hostilité de leurs proches ? » Une quatrième de couverture bien aguicheuse ! Alors, forcément, la simple et faible lectrice que je suis a plongé ! Ce fut tout d'abord la déroute. L'emploi de la deuxième personne du singulier. Voici les premières phrases du roman. « Au dernier étage de la demeure délabrée, de l'autre côté de la petite rue, la lumière a brillé toute la nuit. Tu la voyais depuis ton lit chaque fois que tu te retournais vers la fenêtre pour prendre la bouteille, par terre. » Mais qui parle à qui ?? Bon, ce n'était pas trop difficile à comprendre finalement. Au bout de deux ou trois pages, j'ai pris mes repères, et j'ai suivi la « voix » de Molly. Car, selon moi, il s'agissait bien de la voix de Molly Allgood, de son nom de scène Maire O'Neill, qui s'adressait à elle-même de façon à la fois caustique et tendre.C'est cette petite voix intérieure qui m'a traînée, emportée, ballottée, remuée et promenée sur les chemins de la vie de John Millington Synge et de sa muse Molly. J'avoue que j'ai souvent eu le sentiment de m'être perdue. C'est qu'il n'est pas facile à suivre le fil des pensées de l'actrice vieillie, ivrogne et tombée bien bas, cinquante ans après sa rencontre avec Synge. Et si les méandres de ses souvenirs me parurent parfois ardus à suivre, il n'en reste pas moins de jolis instants de poésie. J'ai aimé parcourir le comté de Wicklow, savourant les moments de solitude et d'intimité des deux héros, dans la sauvage campagne irlandaise. J'ai aimé leur doute, leur désarroi, face à cet amour qui ne les mènerait nulle part, mais aussi leurs échanges légers, à la fois courtois, tendres et bourrés d'humour. J'ai aussi aimé le regard que Molly pose sur les gens et sur la vie. Un regard lucide, qui se veut détaché et malicieux, mais qui n'en reste pas moins imprégné de regrets et de tristesse lancinante. On ne peut pas dire que j'ai eu un réel coup de cœur pour ce roman mais il est une belle surprise, en ce sens où je ne m'attendais pas du tout à ce style d'écriture. J'en ai même oublié le but premier de ma lecture, qui était, je vous le rappelle, de suivre une histoire d'amour impossible. Ce roman est bien plus que cela.. Il est comme un vieux journal intime dont on tourne les pages de façon désordonnée, s'immobilisant sur un passage marquant, puis relevant la tête vers la fenêtre parce qu'il pleut dehors pour finalement écraser une larme, le regard perdu sur les derniers mots.
Bellonzo
• Il y a 11 ans
La muse du titre français est Maire O'Neill ou Molly Allgood, qui fut la compagne du grand dramaturge irlandais John Millington Synge (1871-1909). Joseph O'Connor, l'une de mes plumes préférées en ma chère Irlande, trame une bien jolie variation sur le thème du grand auteur et de la jeune actrice, avec différences d'âge, de classe et de religion, comme il se doit. 1952, Londres, assez âgée maintenant, Molly vit dans des conditions à la Dickens (un peu exagérées par O'Connor mais la vraie Molly est morte bien désargentée). Victime d'un malaise à la BBC où elle survit à sa gloire bien éloignée, elle va mourir misérablement dans l'alcool et le mépris. O'Connor s'adresse lui-même à Molly vieille et fait ainsi habilement dans "Muse" (Ghost light en V. O. , ce qui est différent) alterner 1952 et la solitude avec 1907 et les jours ensemble, peu après la création d'une des premières troupes modernes vraiment autonomes, l'Abbey Theatre de Dublin, dont Synge fut avec Yeats et Lady Gregory l'un des fondateurs. La pièce "Le baladin du monde occidental" déclencha une grande hostilité. Ce sont ces quelques mois auxquels nous convie Joseph O'Connor. La liaison de l'actrice et du poète attira tout autant de rumeurs et de sournoiserie. Pas étonnant de la part d'une société irlandaise rétrograde et qui mit très longtemps à s'amender. Plus surprenant, l'intelligentsia et l'élite du milieu théâtral dublinois se comportèrent plutôt avec condescendance envers cette rencontre. L'enchanteresse et le vagabond filèrent, si ce n'est le parfait amour, une passion condamnée par le monde et le temps, dans ce curieux pays dont la scène frémissait d'avant-garde mais dont les coulisses et les rues s'étaient depuis longtemps asséchées sous la rouille.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782264059093
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 336
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
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8,90 € Poche 336 pages