Les âmes égarées : Le livre de Joseph O'Connor

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Londres, le Dublin d'aujourd'hui, New York au XIXe siècle : deux amis se retrouvant dans un pub, une famille d'émigrants affamée, un fils enterrant un père bien aimé, des mensonges, des chansons, des métamorphoses... Des âmes, sombres, et soudain lumineuses, qui parlent de solitude, de désespoir, mais aussi de foi en l'avenir et en l'homme, d'amitié et d'amour. Essence d'une Irlande à la fois éternelle et contemporaine, les nouvelles de Joseph O'Connor incarnent les rêveurs égarés de notre monde avec une vitalité et une grâce entêtantes.

" Il y aura forcément un passage, au coin de l'une ou l'autre des nouvelles de Joseph O'Connor, où vous aurez soudain les larmes aux yeux. Ce sera inattendu. "
Libération

Traduit de l'anglais (Irlande) par Carine Chichereau

De (auteur) : Joseph O'Connor
Traduit par : Carine Chichereau

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Expérience de lecture

Avis Babelio

eaubrac

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Un recueil de huit nouvelles avec comme dénominateur commun l'Irlande, pas celle du Sud, du Ring of Kerry et de ses eaux cristallines, mais celle du Nord, toute emprunte de misère et de luttes passées. Même si ce n'est pas le thème central, cela transparait de loin en loin avec plus ou moins de présence, sans pour autant prétendre à être un ouvrage historique. Nous suivons à différentes époques des personnages attachants, bien brossés, pour de petits faits de vie où mélancolie et tristesse se disputent la primeur. Ainsi dans « Orchard street à l'aube » c'est Bridget Moore, immigrée avec son mari à New York suite aux famines du XIX ème siècle. Ils pleurent la perte de leur dernière enfant, à peine née et déjà morte de misère. « C'était le printemps à New York, seulement trois semaines après Pâques, les arbres bourgeonnaient. Son bébé se mourait ». le ton est un peu moins lourd dans « Couleur d'octobre ». de nos jours Maureen atteinte d'un cancer est allée à Dublin pour un rendez vous médical et, un incident ferroviaire différant son retour à Galway, elle se voit partager quelques heures avec un guide touristique américain qui est seul lui aussi dans l'hôtel où elle est descendue. Des instants d'intimité volés au temps qui bientôt s'arrêtera. Dans les premières pages d'« Un figurant sur la photo » nous accompagnons Sean Hyland qui va acheter un skate-board pour l'anniversaire de son fils, adolescent particulièrement « ado », mais rapidement l'espoir retombe, le récit s'écarte et devient plus tristounet et nostalgique. La dernière, « Un garçon bien aimé », est très différente, au moins en apparence. D'abord elle est bien plus conséquente, se voyant répartie sur huit chapitres, et puis l'ambiance est tout autre, plus légère. C'est la rencontre entre Cian Hanahoe, responsable dans une banque à Dublin, divorcé et dépressif en rémission, et Catherine Dwyer, londonienne et chef décoratrice travaillant pour la télévision. Un plaisant marivaudage, et plus si affinité, tout en retenu et bonne humeur qui serait presque joyeux s'il n'y avait le père de Cian. Non que celui-ci soit pénible, tout au contraire, mais il est prétexte à maintenir un lien avec le passé dur et laborieux de l'Irlande, preuve en est la fin, pour le moins déroutante, voire décevante. Ce dernier récit reste en fin de compte homogène avec le reste de l'ouvrage. Mais avec un tel titre il fallait s'y attendre. Chassé le naturel et il revient au galop. Une bonne lecture néanmoins, avec précaution toutefois si l'on a le moral en berne.

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LadyDoubleH

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 ans

La nouvelle n'est pas mon format de prédilection – mais en fait je crois que c'est un peu comme pour les artichauts : quand j'en mange je me régale, mais spontanément je n'ai jamais envie d'en manger. Du coup, lorsque les blogueuses Hop sous la couette ! et The flying Electra ont proposé un challenge « Mai en nouvelles » (#maiennouvelles sur instagram), j'ai sauté sur l'occasion. Bon, résultat, je publie ma première chronique le 4 juin… hum hum. Mon mois de mai ne m'a pas laissé faire exactement ce que je voulais. Les âmes égarées comporte sept nouvelles et une novella. Je préfère le titre original, Where have you been ?, plus fidèle au contenu je trouve, moins pompeux peut-être, plus en prise avec l'autre, l'absence, le manque. L'Irlande est au coeur de chacun de ces textes. Plutôt Dublin, voire même le petit port de Dun Laoghaire. Si elles ne s'y situent pas, elles mettent en scène, à Londres (Le feu de la jeunesse) ou à New-York (le très émouvant Orchard Street, à l'aube), des émigrés irlandais. Certains des textes ont été publiés précédemment ailleurs, et retravaillés pour ce recueil-ci, par exemple Couleur octobre, dans laquelle j'ai immédiatement reconnu un des chapitres de Finbar's Hotel. Autre constante, les personnages abîmés, les séparations, les pertes, les désillusions. Des morts aussi parfois, effectives, annoncées, programmées… Certes, il vaut mieux ne pas avoir trop le moral en berne pour plonger dans ce recueil, mais Joseph O'Connor ne tombe jamais à plat dans l'abîme. Avec ce style qu'il partage avec les plus grands, il pose habilement chaque histoire, le décor et les personnages, en seulement quelques coups de plume. Des êtres toujours ancrés dans un contexte humain précis, si ce n'est historique. Puis il raconte, le banquier interné en hôpital psychiatrique pour dépression aggravée pendant la crise financière (Un garçon bien-aimé), un match de foot mémorable entre Angleterre et Irlande commenté pendant un mariage anglo-irlandais (Le feu de la jeunesse), l'homme dont le grand-père a travaillé sur le chantier de construction de la digue de Dune Laoghaire (Wexford Girl). Souvent ces nouvelles ont même plusieurs axes qui s'articulent pour nous surprendre. du côté sombre, la maladie, la mort, l'exil, la crise. du côté de lumière, les même parfois (je pense à l'amour et la famille), d'autres aussi, l'espoir, l'amitié, le choix, la famille. Des histoires percutantes. Deux seulement de ces nouvelles m'ont laissé sur le côté, je n'ai pas bien saisi où il voulait en venir, le figurant sur la photo et Deux petits nuages. Cette dernière étant écrite en miroir d'Un petit nuage de Joyce, il faudrait que je la relise peut-être pour comprendre. Sinon, toutes m'ont plu. Je me souviendrai particulièrement du côté trash du feu de la jeunesse, dont j'ai trouvé intéressant le contraste des points de vue de la jeunesse irlandaise d'aujourd'hui sur la question de l'IRA. Mort d'un serviteur de l'état est admirablement construite et plutôt glaçante. Couleur octobre nous propose un très beau portrait de femme. Orchard Street, à l'aube, entre glas de la vie et des espoirs déçus. Wexford Girl, quand l'amour fait mal mais n'empêche pas de rire, et la novella Un garçon bien-aimé m'a agrippée jusqu'au bout. Un recueil à découvrir ! « Un mot peut vous transpercer le coeur comme une balle. Mais une balle vous traverse, alors que le mot reste. Il demeure dans votre coeur jusqu'à le faire tourner à l'aigre. » (et au fait, il y a aussi de l'humour, dans ce recueil ! « — Comment dit-on « espèce de gros connard », en gaélique ? — Oh ça, c'est facile : « Anglais » »)

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Rhodopsine

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 ans

Des nouvelles et un(e?) novella: longue nouvelle ou court roman. Tous les récits ont en commun un lieu , l'Irlande (l'auteur est Jospeh O'Connor, bien sûr), et un personnage solitaire, isolé dans un malheur terrible (Orchard street, à l'aube), en route vers une fin minutieusement organisée ( nouvelle la plus marquante du recueil: Mort d'un serviteur de l'État) ou déprimé au carrefour du milieu de la vie (Un garçon bien-aimé). Un bon moment en tout cas, pour retrouver Dublin et la campagne irlandaise et l'empathie de Joseph O'Connor pour ses personnages. Mais pourquoi avoir traduit le titre Where have you been? par Les âmes égarées? Je ne les pas trouvées si égarées, les âmes...

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babounette60

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 9 ans

Londres, Dublin , New-York. XIXème siècle ou 2008 et la crise. Des émigrants affamés et brisés, des hommes seuls et désespérés. L'amour, celui qu'on cherche, qu'on espère, qu'on ne trouve pas ou qui se dérobe. L'amitié. La paternité. Voici quelques uns des thèmes abordés dans ces histoires sombres, tristes, qui se passent dans une Irlande pluvieuse, froide, au bord de la mer. On s'immerge dans ces histoires. Un bain d'Irlande désenchantée dans lequel on plonge avec émotion.

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Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782264065889
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    336
  • Dimensions
    178 x 109 mm

L'auteur

Joseph O'Connor

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8,60 € Poche 336 pages