Muse : Le livre de Joseph O'Connor

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Pauvre, sensuelle, et rebelle à toute autorité, Molly Allgood fut la muse de l'un des plus grands dramaturges irlandais, Synge. C'était en 1907, dans un Dublin bruissant de rumeurs et étouffé par le poids des conventions. Cinquante ans plus tard, l'ancienne actrice hante les rues londoniennes. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme l'amour et le désir pour celui qui ne l'aura jamais quittée...

" Muse est tour à tour un poème épique, un échange de correspondance, un roman d'amour impossible. En choisissant une temporalité théâtrale – une journée dans la vie de la vieille Molly Allgood –, O'Connor y ajoute la puissance de la tragédie qui s'achève sur la mort prématurée de l'un, la déchéance de l'autre. "
Christine Ferniot – Télérama

Traduit de l'anglais (Irlande)
par Carine Chichereau


De (auteur) : Joseph O'Connor
Traduit par : Carine Chichereau

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Expérience de lecture

Avis Babelio

gerardmuller

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Muse/Joseph O'Connor Arrivé à la page 124 de ce récit, je me pose la question de savoir si je vais poursuivre ma lecture jusqu'au terme. En effet, ce roman est certes bien écrit comme l'ont souligné divers lecteurs. Mais il suinte l'ennui, un ennui latent, permanent, irrépressible comme la grisaille irlandaise émanant de ces lignes. Est-ce dû à la technique narrative et la construction un peu confuse ou à l'amoncellement de détails descriptifs ? Un peu sans doute, mais aussi en raison de longueurs. L'ennui arrive avec cette tristesse des lieux décrits sur un ton monocorde et un sentiment de déréliction. le froid, la pluie, la monotonie et le mal-être de Synge envahissent le lecteur. Un ensemble assez décousu et laborieux en définitive. Certes de très belles descriptions des paysages irlandais émaillent ce récit, mais souvent on ne sait plus où l'on est. Ce roman ressemble à une succession d'instantanés ou de tableaux juxtaposés sans lien véritable qui puisse entrainer le lecteur. Je retiendrai l'élégante manière de tenir des propos salaces et aussi certains dialogues assez cruels entre Molly et John après les fiançailles. La fin est particulièrement tragique et les errances de Molly, actrice oubliée et ruinée, amante méprisée font mal. En définitive, c'est un assez bon livre, mais pas très facile à lire. Demande de la persévérance pour parvenir au terme.

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LeibnizLeChat

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 mois

Lorsque le célèbre dramaturge irlandais John Millington Synge meurt prématurément en 1909, il laisse derrière lui une jeune amante éplorée : Maire O'Neill, nom de scène de Molly Allgood, comédienne au théâtre de l'Abbaye de Dublin. « Muse » est le récit romancé que fait Joseph O'Connor de cette passion brutalement interrompue entre un grand écrivain malade et une jeune femme « libérée » avant l'heure. Le livre pourrait d'emblée souffrir d'un certain caractère de « belle histoire » (trop) professionnellement adaptée ; et en effet, on rencontre çà et là des passages, notamment des dialogues, qui semblent avoir été écrits directement pour le cinéma : ne manquent qu'un réalisateur et sa caméra pour mettre les scènes en boîte. Cependant, il faut reconnaître que l'auteur ne cède que partiellement à ces facilités, et prend garde de rester écrivain plutôt que de se faire scénariste. La chronologie du récit est celle d'une journée londonienne de Molly, en 1952, époque où celle-ci n'est plus qu'une actrice oubliée de beaucoup, en proie à l'alcoolisme, à la misère et à la mémoire de son amour perdu. Sur ce fil rouge viennent s'insérer de nombreux souvenirs et flash-backs, éclairant les heures heureuses de Synge et de sa muse. Il en résulte un aller-retour entre présent et passé particulièrement bien mené, d'autant que le style ne sacrifie pas à la platitude ou à la morne linéarité, mais plutôt à une façon de « stream of consciousness » qui se montre tout à fait idoine. L'intermède amoureux dans le comté de Wicklow, où l'écrivain et sa muse s'isolent pendant l'été, témoigne d'une belle intimité de l'auteur avec ces contrées, et constitue un des passages les plus réussis du roman. Plus généralement, c'est l'Irlande de ce temps qui est rendue avec vie et justesse. Si l'on ajoute que la traduction de Carine Chichereau est tout simplement excellente, on obtient un assez beau livre très agréable à lire, malgré ses quelques ambitions de « best-seller cinématographique » déjà évoquées. Une lecture à recommander.

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Corboland78

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 ans

Joseph O'Connor, né en 1963 à Dublin, est un écrivain irlandais et par ailleurs, frère aîné de la chanteuse Sinead O'Connor. Après des études à Dublin puis à Oxford, pendant 10 ans il est journaliste pour The Esquire et l’Irish Tribune. Joseph O’Connor commence à écrire à plein temps en 1989. Muse est un roman datant de 2011. Londres, 1952. Molly Allgood (1886-1952), soixante-cinq ans vit dans la misère, pourtant cette femme a connu l’amour et la gloire. Comédienne acclamée à Broadway aux Etats-Unis elle fut aussi la maîtresse de John Millington Synge (1871-1909) dramaturge, prosateur et poète irlandais, l'un des principaux artisans du Celtic Revival, mouvement littéraire formé pour redonner vie à la culture irlandaise et l'un des fondateurs du théâtre de l'Abbaye, à Dublin. Elle se souvient de sa jeunesse et des évènements qui marquèrent sa vie… Muse est un roman, une œuvre de fiction donc, mais les acteurs principaux sont bien réels ; Molly Allgood actrice sous le nom de Miss O’Neill et John Synge, furent amants en dépit de leur différence d’âge et de leurs origines sociales, dans une Irlande cramponnée sur ses valeurs et partagée entre catholiques et protestants. Le roman est magnifique mais il est aussi relativement complexe à lire, il faut le savoir. Je ne vais pas entrer dans les détails car il faudrait résumer une vie entière, de plus fort pleine. Elle, était jeune comédienne (19 ans) et d’origine modeste, lui (37 ans) était en passe de devenir un célèbre dramaturge. Ils vécurent un amour pur mais en jonglant avec les interdits de l’époque et des circonstances : Molly jouait dans la pièce qu’il montait, leurs rendez-vous devaient être calculés et d’une prudence folle mais la rumeur met toujours son grain de sel dans ce genre d’affaire. Les parents des deux parties étaient défavorables à ce rapprochement hors conventions sociales. Ils songèrent à refaire leur vie en Amérique, ils eurent des hauts et des bas, des brouilles et des réconciliations et puis la mort frappa trop tôt le poète. J’en viens à la complexité de lecture. L’écriture est très début du vingtième siècle, en accord avec les faits et pour mieux sublimer la beauté de cet amour mais où cela ce complique pour le lecteur, c’est qu’à la veille de sa mort, Molly est une femme usée par l’alcool et l’âge ; la narratrice se tutoie, créant un soliloque de petite vieille parlant toute seule, ses propos noyés dans des vapeurs éthyliques ne respectent pas la chronologie, ellipses et raccourcis imposent une lecture très concentrée. Pour un lecteur chevronné ce ne sera pas un obstacle mais pour d’autres…. ? Le livre conte une vie par le biais de souvenirs jetés en désordre, mais le présent de Molly en cette année 1952, ne dure que quelques jours, entre fin octobre et début novembre. Elle vit alors à Londres, ville qui ressent encore les dommages de la guerre, dans un taudis, à peine nourrie, toujours en quête d’un petit coup à boire, voire un rôle à décrocher pour la BBC. Il y a des scènes mémorables dans des genres divers : celle où le patron d’un pub lui fait la charité en sauvant les apparences est très touchante, de l’amusant comme cet accrochage entre Molly et Synge lors d’une répétition théâtrale au sujet du ton d’une réplique, ou cette autre encore plus jubilatoire entre elle et un vieil acteur, une scène de fesses (hé oui !) très drôle mais dite dans les termes les plus choisis bien évidemment. Mais peut-être que la plus belle est à la fin, ce passage de témoin entre la vieille actrice au bout du rouleau et une jeune admiratrice, dans les studios de la radio : poignant et sublime. Amour, gloire et déchéance, dans le monde du théâtre à Dublin, pour une femme qui ne manquait ni d’audace ni de sensualité, une pionnière pour son époque.

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Eden06

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 7 ans

Les réminiscences d'une vielle actrice qui redonne vie à un amour passé. Une passionnante histoire d'amour à l'élégance et au ton romantique des classiques de la littérature anglo-saxonne.

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Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782264059093
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    336
  • Dimensions
    178 x 110 mm

L'auteur

Joseph O'Connor

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