Phèdre : Le livre de Jean Racine

Histoire: #127765;#127765;#127765;#127765;#127761; Personnages: #127765;#127765;#127765;#127765;#127761; Rythme: #127765;#127765;#127765;#127765;#127761; Écriture: #127765;#127765;#127765;#127765;#127761; Dénouement: #127765;#127765;#127765;#127765;#127761; #77955;#128394; Phèdre de Racine incarne la furie tragique d’une femme déchirée par la passion, la colère et la culpabilité. Le texte déploie avec intensité la psychologie complexe de son héroïne, prise au piège de sentiments dévastateurs qui mènent inévitablement à la catastrophe. Un chef-d’œuvre classique qui explore avec force et beauté les tourments de l’âme humaine, dans une écriture poétique et maîtrisée.

Phèdre, c’est un peu le sommet de la tragédie classique où passion et fatalité se donnent rendez-vous avec une intensité redoutable. Racine nous plonge dans l’obsession amoureuse, la culpabilité et la fatalité avec une maîtrise du langage qui laisse bouche bée. Les alexandrins sonnent comme des coups de tonnerre : chaque mot compte, chaque silence pèse. Phèdre elle-même est fascinante : tiraillée entre désir et honneur, elle incarne le drame de l’amour impossible. On la comprend, on la juge, on la plaint… et pourtant on ne peut s’empêcher de se laisser happer par sa détresse. Les autres personnages, Hippolyte et Thésée, servent de miroir et de catalyseur à cette tension tragique qui ne lâche jamais le lecteur. 4/5 : une tragédie poignante, dense et magistralement écrite, où la beauté du langage rivalise avec la cruauté du destin. Bref, un classique qu’on lit avec admiration, un peu comme on admire un éclair dans la nuit : fascinant, intense… et légèrement vertigineux.

Le texte de Racine est construit comme le cœur de son héroïne : confus, débordant, indécis , fou d’amour, douloureux, coupable, dans chacun de ses recoins et jusque dans les tripes. Chaque rime est intelligente, magistrale et transpire d’une passion aussi dévorante que la honte de Phèdre.

Il est des chefs-d'œuvre dont l’éclatante splendeur ne saurait être ternie par le passage du temps ; et la pièce Phèdre, de l'illustre Jean Racine, appartient sans conteste à cette catégorie d’œuvres immortelles, dont l’auguste magnificence et la puissance séculaire ne se sont jamais amenuisées. Œuvre tragique par excellence, traversée de cris et pénétrée de feu, Phèdre éblouit le lecteur par sa grande virtuosité narrative et stylistique. Ce récit de tous les paradoxes — où se rencontrent l'or et le plomb, le ciel et l'abîme, le cristal et la gangue, la lumière et les ténèbres — se déploie sur cinq actes d'une intensité insoutenable, dans lesquels les personnages se confrontent à leurs désirs, leurs peurs, mais aussi à leur propre cruauté. Phèdre, la femme adultère et incestueuse ; Hippolyte, l’auguste prince, victime d’une terrible machination ; Œnone, la tentatrice perfide et corrompue ; Thésée, le roi déchu renaissant de ses cendres : tous ces fascinants personnages, en proie à d’effroyables tourments, sont à la fois auteurs et victimes de leurs destins. Par l'élan vital qui les habite — ce feu consumateur —, ils parviennent à transfigurer la boue dans laquelle ils s’enlisent, faisant d'elle un tombeau d'or et de sang. Jean Racine, bien que très inspiré par le théâtre antique — notamment la tragédie euripidienne —, nous offre toutefois une œuvre éclatante de jeunesse, d’une très grande modernité du point de vue psychologique. Ses personnages sont loin d’être monolithiques ou manichéens : ils sont de véritables voix dissonantes qui déchirent les ténèbres, tentent de s’extirper de l'abîme — en vain. En cela, Phèdre est l'œuvre de toutes les passions fulgurantes, des idoles mortes, des velléités, des espoirs faméliques, des destins infortunés. Racine parvient à nous plonger dans un monde où beauté et chaos s'unissent dans un hymen infernal : le ciel y est rouge, les lacs sombres, les roses noires, la mort en tunique blanche. Certes, l'auteur n'inaugure rien de tout à fait inédit, mais il parvient à sublimer son art par sa maîtrise stylistique impressionnante, sa compréhension fine de la psychologie humaine et son profond désir de rendre au théâtre ses plus belles lettres de noblesse.