Propre : Le livre de Alia Trabucco Zerán

J’ai dévoré ce roman en à peine deux jours dans le cadre du nouveau Bookclub de @la_kube x @robert_laffont. #128214; Complètement happée dès les premières pages par le style incisif et direct, presque intime, de l’autrice qui s’adresse directement au lecteur, j’ai beaucoup aimé cette approche. Le récit est angoissant, le suspense constant, et le sentiment d’oppression est parfaitement bien décrit. Tout l’histoire tourne autour de la mort d’une fillette, et dont le dénouement est sans cesse repoussé dans le récit par la narratrice. C’est seulement au trois-quarts du livre que l’on a enfin l’explication, qui est pour le moins.. surprenante ? Un événement qu’on attend donc tout le livre mais qui, une fois révélé, paraît presque anecdotique. On sent que toute la tension du récit mène à ce moment, mais quand il arrive, il est traité d’une manière si rapide et détachée que j’ai eu l’impression d’être passée à côté de quelque chose. Ce qui m’a laissé avec un sentiment d’inachevé. Quant à Estela, le personnage principal, je ne sais pas trop quoi penser d’elle. Elle est complexe, difficile à comprendre et, à vrai dire, je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher à elle. Sa relation avec les autres personnages, notamment les parents de la fillette est intrigante mais reste floue. Le point final de son histoire m’a également laissée perplexe. En fin de compte, c’était une lecture captivante, mais j’aurais aimé plus d’approfondissement sur certains points. Le roman laisse beaucoup de questions en suspens, surtout concernant la fillette et les répercussions de sa mort sur les autres personnages. Malgré tout, j’ai apprécié l’écriture de l’autrice, mais je ressors de cette lecture partagée, avec ce sentiment que tout n’a pas été dit, particulièrement tout ce qui touche au sujet de la lutte des classes, qui je trouve n’est pas assez exploitée et approfondie dans le titre.

Dans Propre de Alia Trabucco Zeran ( Robert Laffont), nous suivons le long monologue d'Estela, domestique chez un riche couple chilien. Dans ce qui semble être une salle d'interrogatoire, elle nous conte son histoire. Tout au long du roman, nous cherchons à comprendre ce qui s'est passé. Dans quelle mesure la bonne est-elle liée ( responsable) au décès de la fillette du couple ? C'est ce que l'histoire va nous révéler au cours d ece long monologue. Le quotidien d'Estela se déroule sous nos yeux: une enfance dans le sud du Chili, des conditions économiques difficiles, un travail penible qui peu à peu relève de la maltraitance auprès de ses patrons, les relations qu'elle tisse avec Julia, la fameuse fillette, dont on sait dès le départ qu'elle est décédée. Ce roman possède un rythme soutenu, qui nous tient en haleine au fil des pages. La dénonciation des inégalités sociales et des rapports de classes sont omni présentes et traitées avec finesse. La langue est belle et l'on ne peut que saluer le remarquable travail de traduction effectué par Anne Plantagenet. Lisez vite, propre, car au delà de l'histoire ( passionnante) ce roman nous immerge au cœur de la littérature sud américaine dont je suis, à titre personnel, assez friande.

Voilà un livre qui mérite bien son prix littéraire. Une histoire captivante, bien agencée avec des révélations par petites touches et un final inattendu malgré tout. Et surtout, une écriture délicieuse, avec le point de vue subjectif de cette “bonne” égarée dans une “bonne famille” chilienne, dont le vernis craque peu à peu. Jusqu'à...

C’est un roman haletant dont on enchaîne les pages pour découvrir le dénouement. Évoquant les inégalités sociales, le pouvoir de l’argent, l’image du parent a traversé l’enfant, et autre, ce livre donne matière à réflexion, au delà de l’histoire qui nous tient en haleine. J’ai adoré cette lecture. La narratrice interpelle le lecteur à plusieurs reprises, ça donne de la force au récit je trouve. C’est une histoire dont on sent la tension permanente, l’atmosphère tendue. C’est clairement un livre qui mérite d’être lu.