QI : Le livre de Christina Dalcher

Il m'a fallu pas mal de temps avant de réussir à rentrer dans l'histoire... L'intrigue a été longue à démarrer mais au final ça en vaut le coup ! J'ai beaucoup aimé le thème de ce livre, et le fait qu'il soit très réaliste. On se sent vraiment pris dans l'histoire, et la fin est très belle. Je l'ai presque trouvé un peu court, puisqu'au final l'histoire ne commence pas avant un long moment. Mais sinon c'est une belle découverte, et j'ai hâte de lire Vox de la même auteure !

Les notes ont une importance bien trop cruciale dans l'univers d'Elena, professeure (dans une école argentée), mère d'Anne (en école argentée), de Freddie (en école verte) et épouse malheureuse de Malcolm (ponte de l'Education Nationale). Lorsque des étudiant.es sont rétrogradées d'une école argentée à une école jaune, Elena commence à se poser des questions sur la Famille Idéale... Mais lorsque c'est sa propre fille, Freddie, qui est envoyée dans un internat fédéral (jaune), c'est la descente aux enfers qui se profile. Et encore, elle n'a pas idée des épreuves à franchir, ni des révélations scandaleuses, et elle pressent encore moins la chute vertigineuse qui l'attend... Les thèmes abordés m'intéressent énormément : parentalité, scolarité, éducation, inégalités, adolescence, relations sociales... C'est ce qui m'a incitée à emprunter ce roman dystopique présenté comme un "page turner" haletant. Effectivement, je suis rapidement entrée dans l'intimité d'Elena, qui raconte son histoire (passée et présente) à la première personne. Je me suis facilement attachée à son personnage, sans m'y identifier pour autant puisque la seule chose qui nous rapproche, c'est notre tranche d'âge : la quarantaine. Les quatre cent et quelques pages s'engloutissent vite grâce aux chapitres courts et au rythme proche du thriller. Ce n'est pourtant pas un roman policier, ni franchement un roman d'ambiance, même si les composantes dystopiques sont décisives, l'univers est très facile à appréhender. Malgré quelques longueurs, j'ai été captivée par l'aventure d'Elena - plus que par le récit de ses anecdotes passées, qui m'ont semblé plus décousues que déroutantes. Le style de Christina Dalcher est fluide et accessible, très imagé (voire parfois caricatural), mais la narration n'a rien d'exceptionnel, ce qui m'a un peu désappointée.... Mais moins déçue que les 30 dernières pages, qui ont bien failli émousser mon enthousiasme... Est-ce la précipitation d'Elena (ou de Christina) qui m'a donné l'impression d'une conclusion un peu bâclée ? J'ai tout de même lu avec entrain les 380 autres pages : j'espère que c'est cette perception plus positive qui me restera à l'esprit lorsque je me remémorerai ce roman :) !

« QI » a été une lecture marquante de mon année 2024. Un véritable coup de cœur qui m’a également énormément troublée. Christina Dalcher nous plonge dans un futur proche où la société est régie par un simple score, le QI, qui détermine tout : la place des enfants dans le système scolaire, leurs opportunités futures et, par extension, leur valeur aux yeux du monde. J’ai été happée dès les premières pages par l’histoire d’Elena, une mère qui croyait en ce système jusqu’à ce que sa fille échoue à un test. Du jour au lendemain, sa famille est brisée : sa fille est envoyée dans une école d’État à des centaines de kilomètres, avec très peu de perspectives d’avenir. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la remise en question progressive d’Elena, son combat pour récupérer sa fille et la prise de conscience des horreurs qu’elle avait jusque-là cautionnées. Ce roman fait froid dans le dos. Il aborde des thèmes lourds comme les inégalités sociales, l’évaluation constante des individus et les dérives d’un système basé sur la performance. Tout au long de ma lecture, je n’ai pas pu m’empêcher de faire des parallèles avec certaines réalités actuelles, ce qui a rendu l’histoire encore plus percutante et terrifiante. Christina Dalcher a une plume fluide et percutante, et elle sait parfaitement transmettre des émotions brutes. « QI » est une lecture qui dérange, qui questionne, mais surtout qui reste en tête bien après l’avoir refermée. Un roman aussi captivant que effrayant, que je recommande à tous ceux qui aiment les récits poignants et intelligents. J’ai tellement hâte de découvrir le roman Vox de cette même auteure

Imaginez un monde où toute votre vie serait dictée par votre QI (score Q). Des tests chaque mois, pour réévaluer ce score et en fonction des résultats, être contraint ou non de changer d’école, de métiers, etc. Un échec au test, du retard, une absence, être malade, et toutes ces choses pénaliserait votre score, ainsi que celui de vos proches. C’est l’univers dans lequel va évoluer la famille que l’on va suivre ici. Un univers qui va basculer lorsque la fille cadette va échouer à l’un des tests et être envoyée dans une école d'État. École dans laquelle sont envoyés tous les “indésirables” de cette société. Élève avec des difficultés, handicapés, malades, orientation sexuelle différente de ce qui est normalisé par la “famille parfaite”, etc. Un monde qui devient de plus en plus discriminatoire. La discrimination devient la norme. Tous vivent avec une pression constante sur les épaules. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, mais que ce fût oppressant ! Il y a également un parallèle qui est fait avec l’histoire de la seconde guerre mondiale. Qui montre bien que l’histoire peut se répéter très facilement… et quand on voit l’actualité, ça ne peut que donner des frissons dans le dos.