Quand le désir donne des ailes : Le livre de Hanni Munzer

Quand le désir donne des ailes est la suite de La nostalgie des sentiments que j’avais adoré. Dans le précédent tome, nous découvrions l’histoire intime d’une famille allemande face à la montée du nazisme, inspirée de la propre famille de l’auteure. La première partie dépeignait la vie dans une campagne allemande, entre les deux guerres. La deuxième déroulait les évènements pendant la guerre avec, d’un côté, l’avancée de l’armée allemande et celle de l’armée russe, de l’autre. Nous retrouvons les filles Sandler. Depuis le mois de mars 1945, leur région natale appartient à la Pologne. En 1944, les capacités exceptionnelles en mathématiques de Kathi avaient été repérées par les nazis. A la fin de la guerre, son don a éveillé l’intérêt des Soviets. Elle est alors emmenée en Russie. Heureusement, la petite Franzi l’accompagne. Hélas, à leur arrivée, les sœurs sont séparées. Kathi comprend qu’elles sont prisonnières. « Si elle voulait survivre et protéger Franzi, elle allait devoir s’adapter à son environnement. Désormais, elle aussi allait s’armer de dureté. » (p. 41) Malgré l’aide qu’elle peut apporter au programme spatial russe, les petites sont considérées comme des espionnes. Elles sont traitées en ennemies. Dans La nostalgie des sentiments, nous étions confrontés à un mystère au sujet de leur mère. Son secret est révélé. Anne-Marie croit que ses filles sont à Londres. A la recherche de son époux, elle n’imagine pas les épreuves que traverse Kathi, ni sa lutte pour protéger sa sœur. Aux personnages fictifs sont mêlées des personnalités réelles dont rien que le nom fait frémir d’effroi : Staline, Beria, etc. Ce roman est une plongée effrayante dans l’empire soviétique d’après-guerre. Hanni Münzer décrit parfaitement l’atmosphère de suspicion et de terreur, pendant laquelle les destins étaient déterminés par un mot, une carte, une humeur, des rivalités, etc. Elle relate également la course à la conquête de l’espace et à l’armement, en particulier nucléaire. Leur résonance avec les guerres actuelles m’a glacée. Nous sommes partagés entre la nécessité de Kathi de ne pas échouer dans sa mission et l’horreur que ces avancées technologiques impliquent. J’ai été captivée par le souffle romanesque qui entoure la famille Sandler. Je me suis attachée à tous ses membres et j’ai été émue par l’amour qui les unit. Le danger est omniprésent (pour certains d’entre eux, il est même réalisé) et chacun veille sur l’autre ou tente de le sauver. J’ai aimé leurs valeurs, leur courage et leur abnégation. J’ai été autant passionnée par les faits historiques que par ceux imaginés. Nous avions appris dans La nostalgie des sentiments que Franzi, atteinte d’une maladie, vivait dans un monde que seule Kathi parvenait à pénétrer. Leur relation demeure merveilleuse et de nouvelles personnes s’attachent à cette petite. Le récit comporte des personnages émouvants, d’autres absolument abjects quand certains évoquent une ambiguïté inquiétante. J’ai éprouvé des sentiments d’amour, de peur et j’ai versé quelques larmes. Dans ses remerciements, Hanni Münzer indique qu’elle pourrait écrire un troisième volume, qu’elle a déjà l’histoire en tête. Je l’espère, car j’ai adoré cette fascinante saga historique et romanesque.

Si j'ai beaucoup aimé le 1er opus, "La nostalgie des sentiments", j'ai nettement préféré cette suite. On retrouve Kathi et sa sœur Franzi, emmenées de force au cœur de l'URSS. Si elles ne sont pas en prison, elles ne sont pas pour autant libres. Sous étroite surveillance, soupçonnées d'espionnage, les premiers instants sur le sol russe ne sont pas évidents. Heureusement qu'elles peuvent compter sur quelques rares personnes, qui vont leur assurer une relative protection. Mais au cœur de l'appareil politique soviétique, rien n'est acquis. Tout peut basculer rapidement dans un sens ou dans l'autre, en fonction des ambitions de chacun. J'ai frissonné comme nos jeunes héroïnes, tant l'insécurité est palpable à travers les mots, à cause de la suspicion maladive angoissante de certains personnages, à cause des querelles intestines entre membres influents de l'URSS. J'ai admiré le courage et la ténacité de Kathi, qui malgré les embûches et les jalousies, a pu continuer à étudier et à participer aux programmes de conquête spatiale. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé découvrir ce pan de l'Histoire, et les enjeux qui en découlaient. Et on découvre enfin le secret d'Anne Marie, la mère de Kathi, et son passé. Les années passent, de jeune fille à femme, Kathi évolue, fait preuve d'une grande maturité et éprouve ces 1ers émois amoureux. Bref, vous l'aurez compris, c'est sur une longue période qu'on suit la vie des membres de la famille Sadler. Et ça a été très agréable. J'ai juste un petit bémol. À un moment dans le récit, j'ai eu l'impression de passer dans un monde parallèle, un peu onirique, à la limite du fantastique. J'avoue que ça m'a déstabilisé au début, mais ça a été une charmante parenthèse. Si d'aventure une suite devrait paraître, je serais bien tentée de la lire, ne serait-ce que pour voir Franzi grandir et Kathi faire face à de nouveaux enjeux. En tout cas, merci @netgalleyfrance et @editionsdelarchipel pour m'avoir permise de découvrir ce 2nd tome.

Ce roman est une suite et il faut absolument avoir lu le premier volet, La Nostalgie des sentiments, pour comprendre l’histoire. A la fin de la seconde guerre mondiale, la famille Sadler est complètement éclatée. Le père, enrôlé dans l’armée allemande, est quelque part en Russie, sa famille ne sait pas même pas si il est vivant. La mère, qui cachait ses origines russes, est de retour dans son pays d’origine. Les deux filles, Kathi et Franzie, sont censées être à Londres, mais les choses ont mal tournées pour elles et les voilà retenues en Russie. Le pays veut profiter des capacités hors du commun de Kathi pour les matières scientifiques. Durant ce deuxième volet, les personnages vont se perdre, se retrouver, se reperdre et se reretrouver…. Chacun des personnages va permettre de mettre en avant un point historique particulier de cette période soviétique. J’ai trouvé ce deuxième volet intéressant mais un peu long, et un peu trop centré sur la relation amoureuse de Kathi au lieu de ses capacités intellectuelles. Le personnage de Franzi est vraiment très attachant, c’était très agréable de le retrouver dans ce deuxième volet. Merci à Netgalley et aux éditions l’Archipel pour cette lecture.

J’ai été captivée par ce deuxième tome, par l’histoire touchante de l’héroïne et de sa sœur. Embarquées dans les tourments de la guerre froide et ses retentissements en Russie, leur résistance nous émeut et force l’admiration. Cette fresque, issue de l’histoire de la grand-mère de l’auteure, nous entraîne au cœur d’une Russie traversée par les conflits de l’après guerre. Beria et Staline, protagonistes aux côtés des jeunes filles, font froid dans le dos. Mêlant habilement grande histoire et saga familiale, j’ai suivi avec passion leurs aventures qui traversent les années quarante aux années soixante incluant la conquête spatiale, un des enjeux de l’hégémonie russe. Une histoire qui peut se lire indépendamment du premier tome. En résumé : touchant, passionnant et émouvant avec une touche de poésie, une belle histoire que je vous recommande vivement.