Rudik, l'autre Noureev : Le livre de Philippe Grimbert

Noureev.. Un souvenir absolument incroyable et inoubliable : en novembre 1986, j’ai admiré le danseur étoile danser au Ballet-théâtre de Nancy autour du spectacle en hommage à Diaghilev ! Écouter le #120031;#120059;é#120053;#120062;#120045;#120046; à #120053;’#120042;#120057;#120059;è#120060;-#120054;#120050;#120045;#120050; #120045;’#120062;#120055; #120047;#120042;#120062;#120055;#120046;, et je suis transportée dans la loge du préfet… Tout le monde connait Rudolf Noureev – j’espère – aussi grâce à son célèbre saut vers la liberté en 1961 à l’aéroport d’Orly,pour échapper aux hommes de main du KGB. Nous sommes à la fin des années 80. A son retour de Russie, Rudolf Noureev (1938-1993), quelque peu chaviré, consulte Tristan Feller, psychanalyste du Tout-Paris. Ce voyage est marqué par l’adieu à sa mère qui est mourante et qui ne l’a pas reconnu. Un piqué dans l’intimité d’une étoile fragile, blessée, fascinante. Beaucoup d’émotions à cette lecture. Un livre court, très riche. Magnifique. Il est question de remords, de solitude, de chagrin. « Cherry on the cake », c’est admirablement bien écrit, c’est fin, délicat, humain. L’auteur lui-même psychanalyste, nous raconte, nous explique, nous fait revivre Rudik à travers leur rencontre… Bien sûr, la biographie est romancée, les propos qu’il prête à Noureev sortent parfois tout droit de son imagination, sans le trahir pourtant. Fascinant. J’avais beaucoup aimé #119923;#119942; #119956;#119942;#119940;#119955;#119942;#119957; du même auteur. Si vous aimez la danse, Si comme moi vous admirez Noureev, ce monstre sacré, ce roman est pour vous. (Si non, il va vous le/la faire aimer)

Rudik, l'autre Noureev est une fiction sur une analyse fantasmée entre le docteur Feller et le danseur. Si le récit apporte peu d'éléments nouveaux sur la star, en revanche il est très intéressant de passer de l'autre côté du rideau et d'entrevoir la façon dont un psychothérapeute appréhende son rapport avec son client (Philippe Grimbert est psychanalyste comme son narrateur). C'est la première fois que je lis un livre à ce sujet et contrairement à ce que je craignais, le rythme est à l'image de la vie de Noureev, virevoltant. Derrière le ton léger et plein d'autodérision on devine un questionnement très sérieux et sincère autour du transfert et du contre-transfert.

Le personnage de Noureev est fascinant et le croisement romanesque avec la psychanalyse est intéressant mais ce roman ne tient pas toutes ces promesses pour moi; il perd son intensité au fur et as mesure au lieu de gagner en émotion. La fin est escamotée. C’est dommage. Intéressant quand même.

Un bon roman avec lequel j'ai passé un agréable moment de lecture.