Sous leurs pas, les années : Le livre de Camille Bordenet
Constance doit rentrer dans son bourg natal en Isère ; sa grand-mère s'en est allée. Présentatrice télé à Paris, elle appréhende de retourner d'où elle vient – et de croiser Jess. Cette presque soeur de l'adolescence. Celle qu'elle a quittée, aussi, sans se retourner, à dix-huit ans.
Jess, elle, n'est jamais partie du Valfroid. Elle aime ses lieux-dits brouillardeux, ses paysages rudes et puissants, parcourus à bord de son car scolaire.
Les deux jeunes femmes pourront-elles se retrouver et encore se comprendre ? Ou se sont-elles engagées sur des pentes trop contraires ?
Dans ce premier roman où les émotions deviennent vertigineuses, Camille Bordenet donne la voix à toute une génération et dépeint les contours des campagnes d'aujourd'hui, serrant les rangs à la salle des fêtes, tandis que se profilent les élections municipales.
De (auteur) : Camille Bordenet
Les libraires et les médias en parlent
Avis Babelio
Framboize12
• Il y a 1 semaine
Un premier roman qui me ravit. D'abord cette écriture précise, moqueuse, imagée, politique, poétique, réaliste et réjouissante. Le propos s'intéresse aux rats des champs, les "dejalà" examinés à la loupe par une repentie partie et revenue .. Rien n'est simple ni caricatural. Ca sent le vrai, le vu, l'entendu, le vécu. Mais aussi le rêvé .. La joie et la souffrance s'y entrecroisent. L'intégration, le rejet, le racisme affichent présents Des adaptations seraient nécessaires à l'actualité de la rentabilité. .. Le pouvoir et la condescendance des possédants de culture (et ou) de fric.. Le rire, la solidarité offrent une belle résistance à la résignation et au replis. L'auteure nous raconte les heurs et malheurs de ce bourg de montagne . Les personnages sont très attachants. Il y a du Mordilllat dans ce roman social servi par une tres belle écriture.
Matatoune
• Il y a 2 semaines
Découverte lors d’une émission de la Grande Librairie, Camille Bordenet m’avait impressionnée par sa présence et ses réflexions. Découvrir « Sous les pas, les années » devenait une évidence. Et, puis, elle parlait si chaleureusement de Marie-Hélène Lafon, comme d’une guide, que je ne pouvais que la lire. Cette fiction est un premier roman qui dès les premières pages sonne juste ! Jess est conductrice de car scolaire à certaines heures du jour, puis à d’autres, monitrice d’auto-école. Son compagnon est artisan, apprécié de tous, mais pas encore à son compte. Ils sont asphyxiés au niveau budget. Alors, pourquoi pas répondre à la proposition de Simone, la grand-mère de Constance de reprendre le premier étage de sa maison. D’ailleurs, ce serait aussi pour être proche d’elle, car depuis quelque temps, elle oublie quand même beaucoup. Constance lui téléphone de temps en temps, toujours pressée, entre deux émissions. Depuis de nombreuses années, elle anime des débats télévisés et semble avoir oublié d’où elle vient. Sous son maquillage, ça commence à craqueler, son ambition tout autant que son couple avec Solal, théâtreux aux mots ciselés. Et un jour, Jess doit composer le numéro de Constance. Valfroid est le bourg près du Petit-Mollard, un lieu-dit avec deux maisons. « Cul et chemises« , disait Simone pour désigner Constance et Jess durant leur jeunesse ou « Chaussettes dépareillées« . « Les con-vaincus à cols roulés » Évidemment, ça rappelle beaucoup Connemara de Nicolas Mathieu. Seulement, dans Sous les pas, les années, Camille Bordenet est plus incisive, plus précise mais également plus politique. Les gilets jaunes y sont pour beaucoup. La province, ou plutôt les provinciaux ont compris que ces « con-vaincus à cols roulés » ne leur sont plus supérieurs. Ils savent qu’ils ont pour eux des biens bien plus appréciés que la culture parisienne. Mais, surtout, ils ressentent une sorte de légèreté malgré tous les problèmes, comme Jess sait montrer son humeur avec ses chansons ou son attention pour les autres. Ainsi, ils prennent le temps de « prendre langue avec Mme Unetelle ou M. Machin ». Le boulanger est remplacé par « un tombeau à quignons », ouvert 24 h/24. Devant la fracture de l’illettronisme, les Parisiens avaient pensé remettre du service public dans les villages en multipliant les machines – celles des « Paiements de proximité » ou « Votre billet de train près de chez vous ». Seulement, Camille Bordenet sait, par son métier de journaliste, combien le fossé avec lesdites élites s’est détérioré. À travers un permis de conduire à passer, elle continue à nous compter le manque de confiance et même la défiance qui profite à l’extrême droite. « Ceux qui, de projet de loi en proposition, défont, démantèlent, avaient-ils idée des rages qui marinent dans la saumure des poitrines ? Jess voulait lui dire : On ne reconditionne pas les colères comme des MacBook.« En conclusion Les « cahiers de déchéance » qui le soir de l’incendie de Notre-Dame devait être transmis à McKinsey, pour étude, ont été oubliés. La défiance s’est transformée en rupture, confirmée depuis. « Ça fait bien longtemps qu’on n’attend plus rien d’eux. Sinon qu’ils leur foutent la paix. Même ça, c’était visiblement trop leur demander. Il fallait encore qu’on vienne les faire chier avec des sens interdits et des traçabilités. Ce n’était pas seulement leur vitesse qu’on limitait c’était leurs accès. Leurs possibilités, leurs plaisirs, leur retraite, leurs prétentions.« Journaliste au Monde, Camille Bordenet a décrypté la politique intérieure. Avec son premier roman Sous les pas, les années, elle propose une fiction très réussie qui explique la fracture qui existe avec les Français et leurs élites. Son ton sarcastique est plaisant et rend sa lecture très plaisante !
fifloche
• Il y a 1 mois
Nombreux sont les romans qui traitent de chagrins d'amour, plus rares sont ceux qui évoquent les chagrins d'amitié. Celui-ci en fait partie, avec pour cadre un coin paumé de France, où les services publics ferment les uns après les autres, où chacun se débrouille comme il peut pour vivre au mieux. L'histoire entre les 2 amies est très belle, l'abandon progressif des communes rurales est narré de façon très réaliste, avec un ton juste. Les personnages sont très bien esquissés, avec beaucoup de dignité, j'y ai retrouvé des traits de ma campagne profonde. J'ai beaucoup apprécié les piques ironiques concernant les politiques et les parisiens. Par contre, sa fin abrupte m'a surprise et quelque peu déçue, tant elle me semble en totale rupture avec le récit. Ca n'altère pas sa qualité, mais c'est dommage de finir comme ça, presque en laissant l'histoire en plan.
Pierrequintard
• Il y a 1 mois
J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre (et j’espère que Camille Bordenet en écrira encore beaucoup). Ce roman, c’est l’histoire de deux amies d’enfance dont les parcours se sont séparés au début de leur vie professionnelle, et que la vie amène à se retrouver dans leur pays de jeunesse. C’est aussi l’image d’un milieu rural, de la vie dans les petits bourgs de campagne. Portrait habile des gens, de leur vie, de leurs émotions et de leurs attitudes, en famille ou en assemblées festives ou autres. Ce beau roman évite les clichés merveilleux qui souvent illustrent les histoires de retour au pays. Ce roman m’a étonné par son authenticité dans la description du milieu, des parcours de vie et des sentiments. Écriture claire, précise, agréable, sans emphase qui dès le début du livre attache à l’histoire, à la vie des deux filles, et aussi à ce monde rural qui est ici si bien expliqué. PIERRE.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782221279915
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 288
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- Dimensions
- 217 x 137 mm
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20,00 € Grand format 288 pages