A vif : Le livre de René Manzor

Maëlys, treize ans, est victime d’un crime épouvantable dans un petit village proche de Toulouse, elle est immolée sur un bûcher. Deux auparavant, quatre adolescentes ont subi le même sort et l’assassin court toujours. Le capitaine Novak Marrec, en charge de l’enquête a craqué après cet échec, il est depuis hospitalisé en psychiatrie, en proie à des troubles obsessionnels délirants qui lui font confondre réalité et imagination, la culpabilité le ronge. Sa remplaçante, la capitaine Julie Fraysse est envoyée le consulter par son chef. Apprenant que le tueur a récidivé, Novak le prend comme un défi personnel, il décide de faire équipe avec Julie pour le coincer. Celle-ci doit partir en vacances, mais son chef lui demande de différer son congé, ce qui engendre de grosses tensions avec son mari dont elle est séparée. Elle doit gérer tant bien que mal sa famille et l’enquête avec son collège qui se comporte souvent comme un boulet, mais il faut agir vite car le tueur ne va pas tarder à recommencer. J’ai beaucoup aimé ce polar au rythme haletant et sans temps morts. Les personnages sont tous très réussis et attachants, le duo d’enquêteurs est atypique et original avec Julie qui a fort à faire entre l’enquête et sa famille, avec un père complètement irresponsable qui délaisse les enfants. Quant à Novak il ne sais jamais clairement s’il est dans la réalité ou non, et le lecteur non plus en fait. Toutefois ses délires ne sont pas si irréalistes que sa psychiatre veut le lui faire croire. Les enfants de Julie allègent l’ambiance lourde par leur humour car la vie continue malgré les drames. L’intrigue est très bien ficelée, les rebondissements s’enchaînent grâce aux chapitres courts. C’est un de ces polars qu’on ne peut lâcher avant de connaître le fin mot de l’histoire. Le thème de la culpabilité est très présent, Novak ne peut accepter son échec dans la première enquête et se sent terriblement responsable de la mort de Maëlys. J’ai été touchée par sa détresse. Celle des parents de la victime est aussi très bien rendue, avec les dérives de la presse à sensation qui provoque un nouveau drame. J’ai aimé l’humanité de tous ces personnages. Je ne manquerai pas de lire d’autres romans de cet auteur.

Ce livre suscite le débat (d'où une note assez mitigée) car il peut être lu sous deux angles différents : - l'angle psychologique porté par le personnage de Novak Marrec - l'enquête en elle-même avec un tueur en série qui immole des jeunes filles par le feu et un duo d'enquêteurs chargé de le démasquer. [masquer] Côté psychologique, la personnalité de novak Marrec prend une part importante dans le livre et on devine peu à peu que la frontière entre l'imaginaire et le réel est mince (ex : vouvoiement de Julie Fraysse à sa 2ème visite alors que les deux capitaines sont censés s'être côtoyés pendant plusieurs jours). La fin du livre donne du sens à toutes les incohérences détectées concernant Novak, quitte à remettre en question l'ensemble des chapitres du livre. Côté enquête, l'intérêt est moindre et certains évènements sont peu compréhensibles, peu crédibles et peu expliqués : présence de Matias chez Belkacem lors de la perquisition, mobile de Jean, identité du cerveau de l'affaire. La fin du livre apporte au final peu d'éléments d'explication. [/masquer]

Vous ne le savez surement pas mais René Manzor est un de mes auteurs préférés, et c’est surtout une jolie rencontre, enfin des jolies rencontres. A chaque fois, il me fait vivre ses romans. C’est toujours un réel plaisir. Dans ce roman, on va suivre la capitaine de police Julie Fraysse sur une enquête difficile : la mort d’une jeune fille sacrifiée sur un bûcher. Cette enquête n’est pas sans rappeler une affaire remontant à plus deux ans, celle de l’immoleur. Pour cela, elle va faire équipe avec un ancien capitane Novak Marrec, qui se trouve en hôpital psychiatrique !!! On est sur un thriller psychologique. L’auteur nous manipule tout le long, fausses pistes, retournements de situations. On n’a aucun répit. On ne sait plus qui croire, ce qui est réel ou pas. Ce lit d’une traite.

Première lecture de cet auteur. Je ne suis pas un amateur de polars et de la littérature de genre en général dans le sens que je n'aime pas les lectures avec un but précis. Ici "Qui a tué la fille ?". Selon moi, l'avantage d'un polar (chez Lemaitre par exemple), c'est la psychologie des personnages. Il m'en a manqué ici, à part peut-être le duo. Deux autres très importants auraient pu être développés, surtout un. J'ai trouvé l'histoire un peu invraisemblable. Avec des incohérences, par exemple un curé intégriste opposé à un maire "facho". Des coquilles aussi comme "c'est toi qui le prend". Toutefois, la lecture est plaisante et la fin intéressante. Sûrement un excellent livre pour les amateurs, un bon pour les autres.