L'agent des ombres - tome 5 Belle de mort : Le livre de Michel Robert

L'Ange du Chaos n'a que le temps de reprendre ses fonctions auprès de son maître, Morion d'Eodh, après avoir perdu si brutalement l'ensemble de son unité d'élite. Une nouvelle mission se profile déjà pour le tenir occupé et surtout loin de ses pensées autodestructrices : sur le Plan-Primaire, en plein cœur de la cité des Nuages, capitale de la Lumière, un odieux complot se trame et risque de faire énormément de ravages. Cellendhyll est donc envoyé en mission spéciale pour tenter de débusquer les véritables auteurs de ce complot avant qu'ils n'aillent trop loin et ne rompent le si fragile équilibre des pouvoirs en place. L'archevêque Rymanus, l'un des dignitaires les plus hauts placés de la Lumière au sein de la cité, a en effet réussi à mettre la main sur un artefact d'une terrible et sombre puissance, dissimulé depuis fort longtemps dans un tombeau abandonné non loin de la Bordure, cette zone rendue stérile par les grandes guerres de jadis. Rymanus compte bien se servir de ce pouvoir pour invoquer une créature démoniaque, venue du cœur-même des Ténèbres, et semer la terreur parmi la population ainsi qu'éliminer ses rivaux et obtenir enfin les pleins-pouvoirs pour être nommé Régent de la Lumière, par l'empereur lui-même s'il le faut ! Pourquoi fait-il cela ? Parce qu'à l'instar de Hégel, feu le Cardinale de l'Orage, l'archevêque a une vision très claire de ce que doit être la Lumière sur le plan des mortels. Il pense la servir de son mieux, il pense en être le meilleur défenseur ainsi que le bras armé idéal, peut-être même davantage que le Patriarche en personne. Et s'il lui faut écarter quelques idiots et massacrer des inutiles pour parvenir à concrétiser sa vision, qu'à cela ne tienne ! Évidemment, Cellendhyll va découvrir tout cela avec l'aide de ses vieux amis de la nouvelle Guilde des Voleurs, menés par le vieux Rathe, et il fera dès lors tout son possible pour faire échouer cette sinistre affaire avant qu'il ne soit trop tard et que le sang des innocents ne soit versé une fois de plus. Mais ce n'est étrangement pas sa seule préoccupation du moment : en effet, l'Adhan veut plus que tout mettre la main sur le traître, Gamaël, ancienne Ombre de Morion devenu renégat et cherchant ç se venger de celui qu'il considère comme son éternel tourmenteur. De plus, il reste toujours cette étrange prophétie qui le concerne au premier plan, celle du mystérieux seigneur ténébreux Arasùl, faisant de lui le pourfendeur des Ténèbres et surtout le seul à-même de défaire et de tuer le Roi-Sorcier en personne. Chose que Morion lui a concrètement interdit... mais quand il s'avère qu'Estrée est retenue prisonnière dans la Citadelle maudite au cœur du Plan Ténébreux, plus rien ne saurait faire barrage à la soif de sang et de violence de l'Ange du Chaos ! --- Dans ce cinquième tome de la saga, nous allons au-devant d'un énorme bouleversement et avant tout d'une fin de cycle à part entière. Arasùl et sa prophétie, le sort du couple formé tant bien que mal par Estrée et Cellendhyll, la grande invasion du Chaos par le Roi-Sorcier, la révélation du complot qui se joue au cœur des instances de la Lumière... tout cela aura bel et bien lieu dans cet unique tome, plus épais que la moyenne jusque-là, et qui s'achèvera sur une conclusion on ne peut plus brutale ne me donnant personnellement qu'une seule envie : lire la suite au plus vite ! Il reste la traque de Gamaël, me direz-vous, et en effet cette intrigue-ci restera en suspend encore quelques temps et sera bien la seule à ne point trouver sa résolution dans ces pages, mais c'est tant mieux ça fera davantage de matière à développer dans les cinq prochains tomes ! Au-delà de l'histoire et du développement de ses personnages et des intrigues qui leur sont liées, je n'ai pas grand chose d'autre à dire sur ce tome à part que c'était une fois encore une chouette lecture, très sombre, très violente, avec un final ma foi plutôt maîtrisé malgré sa rudesse. En revanche, au bout de cinq tomes maintenant, j'aimerai faire le point sur un petit détail présent tout du long dans le style d'écriture de Michel Robert et qui me chiffonne un peu... les personnages homosexuels ou sexuellement ambivalents. A moi, leur existence ne pose strictement aucun problème. Mais à chaque fois que l'on en rencontre un, ou deux même, sur le chemin de Cellendhyll, c'est chaque fois l'occasion de les montrer dépravés et horriblement décadents, voire déviants. Relisez la saga vous verrez par vous-mêmes si vous ne me croyez pas. Alors, en tout état de cause je ne me permettrai pas de juger Michel Robert et ses préférences en la matière, mais j'ai crainte de discerner une sorte de jugement de valeur concernant ces communautés un peu trop différentes de ''la norme'' imposée. Et cela me gêne, me dérange assez en fin de compte. Je pourrais citer des exemples précis, comme les jumeaux au service de l'apothicaire dans la cité des Nuages, ou bien Maurice qui est toujours traité comme un indécrottable fêlé à cause de ses manières étranges... Même Morion, qui présente par bien des aspects un caractère assez efféminée, ne reçoit pour toute représentation qu'une absence de libido ou d'existence sexuelle, à peine esquissée lors d'un dialogue le concernant. Je ne porterai pas de jugement, ai-je dis, mais mis bouts à bouts tous ces petits détails semblent assez révélateurs de quelque chose qui ne me va pas, d'autant que de l'autre côté la virilité extrême de certains autres personnages (Empaleur-des-Âmes par exemple ou Gheritarish), même des plus toxiques (Leprin), est révérée et même magnifiée. J'espère me tromper, et j'espère que les traitements et remarques indignes qu'inflige Cellendhyll à ses adversaires situés de l'autre côté de la barrière comme on dit ne sont que maladroites tentatives d'humour très noir. Autrement il y a de sérieuses questions à se poser, mais ça concernera la suite de cette saga et son second cycle qui là aussi je l'espère saura faire mieux dans une direction acceptable. Je serai au rendez-vous.

Ce tome 5 conclue indéniablement un cycle. Des réponses seront enfin apportées. Publié en 2007, il faudra attendre 2011 pour que le tome 6 sorte. Après un début mollasson, avec une quête qu’on pourrait qualifier de sans intérêt, nous faisant craindre un tome de transition ou une panne d’inspiration de l’auteur, on relance les dés. Petite question : où peut bien être parti Gheritarish ? Peut être dans son propre opus : Les Terres de Sang (2009). La machine est désormais bien rodée et le modèle approuvé. De l’action en pagaille avec moult descriptions de bagarres sanglantes, un peu de sexe. Ça fait toujours vendre… Tiens, du cul et du sang, je me demande si l’auteur… Non, après recherches, l’auteur n’a pas cédé à la tentation… Pas de canines pointues à l’horizon.

Lu en livre audio (sur Audible) avec la voix de Sylvain Agaesse à la narration. Le tome 5 marque la fin de la saison 1 qui se termine en apothéose. On découvre enfin l'origine des pouvoirs de la dague de Cellendhyll, sa Belle de Mort qui se repaie du sang de ses victimes. En attendant, Estrée, la fille du Chaos, est tiraillée entre son amour pour l'Adhan et ses anciennes allégeances. Toutefois, le secret qu'elle cache à Cellendhyll risque de mettre en péril sa relation et à déchaîner les foudres vengeresses du héros à la chevelure argentée.

« Belle de Mort marque la fin de la saison 1 de L'Agent des Ombres (...) » cette note de l'auteur au début du livre m'a amenée à avoir quelques attentes par rapport aux questions que je me posais. Bien sûr il faut encore garder quelques pistes ouvertes pour la suite... mais dans l'ensemble je suis plutôt satisfaite. Dans cette histoire, Cellendhyll a du pain sur la planche : une nouvelle mission lui est confiée par Morion, il traque aussi Ganaël (Dreylen) et cherche à localiser le tombeau d'Arasùl sans parler des assassins lancés à ses trousses. C'est assez bien rythmé (j'adore le style) et j'ai trouvé les amis de Cellendhyll fort sympathiques. C'est en leur compagnie que les dialogues sont les plus drôles. Il y a de l'humour juste ce qu'il faut, quand il faut. Je ne suis toujours pas totalement réconciliée avec Estrée mais je la comprends davantage. [masquer] Cela étant dit, son rôle d'agent double ne m'a pas entièrement convaincue. [/masquer] Les scènes à caractère sexuel deviennent un peu lassantes et franchement je me suis demandée ce que la vie sexuelle de l'archevêque Rymanus apportait à l'histoire ? J'ai eu quelques inquiétudes avec la scène des jumeaux mais heureusement il ne s'est rien passé. À côté de cela, lire l'Agent des Ombres me donne faim : la description des menus me donne l'eau à la bouche ^_^ Pour terminer, je dirai un mot sur la fin : [masquer] les « retrouvailles » entre l'Ange, Estrée, Morion et le duc sonnaient un peu faux. le ton ne collait pas avec le reste. Quant à l'apparition larmoyante de Maurice... j'ai trouvé que cela cassait un peu le final. [/masquer] Enfin, ce n'est que mon avis. Un bon moment de lecture. Challenge pavés 2016-2017