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Par Presses de la Cité, publié le 02/03/2023

Nouvelle édition pour les romans durs !

A l’occasion du 120e anniversaire de la naissance de Georges Simenon (le 13 février 1903), la collection Omnibus publie tous les romans durs dans une nouvelle édition en douze volumes, sous le signe de l’adaptation audiovisuelle, orchestrée par Jacques Santamaria, scénariste et réalisateur de neuf adaptations de romans durs.
 
 
 Romans durs – 1931-1935
 
Après quasiment une décennie à produire sous divers pseudonymes près de 200 romans et contes populaires, puis s’être imposé sous son nom début 1931 sur la scène du roman policier avec son personnage de Maigret, Georges Simenon, à 28 ans, considère qu’il a franchi les premières étapes du chemin qui le mène au roman littéraire, dégagé des archétypes et des contraintes du roman policier. Bientôt, son commissaire ne lui suffit plus. Il a d’autres ambitions et s’en ouvre à son éditeur Fayard, qui renâcle. Qu’importe : début 1934, il donne congé au commissaire avec Maigret, son dernier roman publié par Fayard, et s’engage chez Gallimard. Simenon quitte l’éditeur des Fantômas pour celui de La Recherche du temps perdu.

 

D’autant qu’il a beaucoup à raconter : depuis 1928, il voyage. Il a sillonné la France par ses canaux, a arpenté sur son cotre l’Ostrogoth les côtes d’Europe septentrionale jusqu’au cercle polaire. Il va à la rencontre du monde, cherche « l’homme nu », débarrassé des oripeaux de sa vie sociale ou familiale. À l’été 1932, il embarque pour un périple de trois mois en Afrique qu’il finance par des reportages pour Voilà, un magazine appartenant à Gallimard. Dès son retour en France, il compose Le Coup de lune, directement inspiré par cette expérience. Puis, durant l’année 1933, il parcourt l’Europe centrale en crise jusqu’en Turquie, où il rencontre Trotski. De juin à septembre 1934, il sillonne la Méditerranée sur un voilier et, tout en livrant des articles à l’hebdomadaire Marianne, il trouve le moyen d’écrire 45° à l’ombre. À peine de retour en France, il repart, cette fois pour un tour du monde en 155 jours, de décembre 1934 à mai 1935 : New York, Panama, Colombie, Galapagos, Tahiti, Australie et retour avec escales par le canal de Suez. Il affine dans ses reportages son œil photographique, son sens du détail et son art de la mise en scène.

Avec ce tour du monde s’achève la période des grands voyages durant lesquels il a emmagasiné des images et des sensations qu’il restitue dans l’œuvre en cours et à venir.

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Ce mois-ci paraissent les derniers tomes de cette nouvelle édition.

Au programme : les entretiens avec Serge Moati, Pierre Assouline, Cécile Maistre-Chabrol et Florence Moncorgé-Gabin.

Les Romans durs : Tome 9

« [Simenon] a cessé d’être un auteur de fiction policière, devenant un écrivain du “roman-crise”. Les actes de violence dans ses romans n’étaient plus seulement des moyens de déclencher une provocante série d’explications. Ils sont, à ses yeux, la tragique conséquence du fait que, pour beaucoup d’hommes et de femmes, la vie est parfois, si ce n’est pas toujours, insupportable. »
Brendan Gill, Profiles, in The New Yorker du 24 janvier 1953

— Après le succès des Complices, tu n’as pas eu envie de retrouver Simenon ?
— J’aurais aimé adapter Tante Jeanne, autre très grand roman. Ça ne s’est pas fait, malheureusement. Mais au moins, avec Les Complices, film où j’ai mis beaucoup de moi, j’ai pu remercier Simenon d’avoir, par ses livres, aidé le petit orphelin que j’étais à grandir, et d’avoir dissipé un peu de ce sentiment d’abandon qui me tient toujours.
Entretien de l’écrivain et réalisateur Serge Moati avec Jacques Santamaria

Les Romans durs : Tome 10

« Un auteur met dans son œuvre du connu et de l’inconnu. Et, ma foi, je suis bien forcé de reconnaître, en revoyant la liste de mes romans, que la solitude de l’homme y est assez souvent décrite. Cela me rappelle que, tout jeune, lorsque, par exemple, j’assistais à une dispute entre grandes personnes, j’étais irrité, révolté, par l’impuissance des gens à se comprendre. C’est surtout de cette solitude-là, de cette incapacité de l’homme à communiquer avec d’autres hommes dont j’ai parlé dans certains romans. »
Lettre de Simenon à Pierre Nisolle, 30 juillet 1959

— Quand tu lis Simenon les premières fois, qu’est-ce qui te touche particulièrement ?
— Je suis saisi par le dépouillement absolu. La pureté du style. L’apparente simplicité. Tout ce qu’a produit Simenon, vraiment tout, y compris à ses débuts, a été écrit avec une maîtrise et une sobriété de moyens qui sont celles d’un romancier aguerri, expérimenté.
Entretien de l’écrivain et biographe de Simenon Pierre Assouline avec Jacques Santamaria

Les Romans durs : Tome 11

« Le rôle du romancier est de montrer l’absolu qu’il poursuit. En tout cas, le faire sentir. Car cet absolu est quelquefois impossible à rendre avec des mots. Dans le roman tel que je le conçois, c’est la partie poésie, si je puis dire, qui peut rendre ce qui ne se rend pas par des phrases normales. La poésie existe vraiment dans le roman, c’est tout cet inexprimable, cette ambiance qui flotte autour des personnages qui rend la vérité. »
Simenon interviewé par André Parinaud, diffusion sur la RTF, octobre 1955-janvier 1956

— Simenon, père spirituel de Claude Chabrol…
— Oui, et je dirais plus encore père culturel. Les romans de Simenon ont aidé Claude à se construire. Il a dit un jour que Simenon était le premier à lui avoir fait comprendre que nous étions des êtres humains, ce qui n’induisait pas une vision angélique de la nature humaine, bien au contraire !
Entretien de la scénariste et réalisatrice Cécile Maistre-Chabrol avec Jacques Santamaria

Les Romans durs, Tome 12 - 2023
« […] j’ai renoncé petit à petit au pittoresque. Au début, l’atmosphère avait une grande importance dans mes romans, mes personnages avaient toute une série de manies qui leur donnaient une personnalité bien déterminée. Maintenant, j’essaie presque que mes personnages soient neutres. Je prends n’importe qui, je voudrais presque que ce soient des prototypes. Au fond, c’est très prétentieux ce que je vais dire, j’essaie de me rapprocher de la tragédie antique. »
« Simenon reçoit Henri Guillemin », Radio Télévision Culture, Liège, octobre 1970

— On ne l’a pas dit, mais Simenon et Gabin étaient de la même génération. Le premier né en 1903, le second en 1904…
— C’est agréable de penser qu’ils se sont peut-être rencontrés bien avant les années 50. Georges Simenon est arrivé en France à la fin de l’année 1922, au moment où mon père faisait ses débuts dans des revues de music-hall. Sachant que Simenon fréquentait les théâtres, les cabarets, les music-halls, qui sait si le jeune homme de Liège n’a pas vu sur scène le jeune homme qui chantait des chansons légères et des airs d’opérette ?...
Entretien de la réalisatrice Florence Moncorgé-Gabin avec Jacques Santamaria

Presses de la Cité

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