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Par Lisez, publié le 20/12/2022

Un Noël tout en poésie

Offrez un Noël tout en douceur et en poésie !

 
Circé et autres poèmes de jeunesse, Margaret Atwood
Circé et autres poèmes de jeunesse - Édition bilingue
« Margaret Atwood, poète ? L'idée pourrait presque faire sourire, tant l'image de l'écrivaine s'est construite autour du roman et de ses prolongements au succès planétaire que sont les adaptations télévisées de Captive et de La Servante écarlate
Mais les faits sont là : c'est par la poésie que Margaret Atwood est entrée en littérature au début des années 1960. Et elle n'a jamais cessé d'écrire de la poésie. De se référer à la poésie. D'habiter le monde en poète. 
Circé et autres poèmes de jeunesse rassemble dix années de création poétique. Dix années d'éclosion, qui précèdent et accompagnent l'émergence de l'oeuvre romanesque. Dans le cycle de Circé sur lequel s'achèvent ces poèmes de jeunesse, Margaret Atwwod s'attache à la magicienne qu'Ulysse rencontre lors de son Odyssée, s'intéresse à la manière dont les femmes survivent dans les structures qui les déshumanisent. Et rêve pour elles d'un avenir meilleur. »
Bruno Doucey

« Voici un recueil de la poétesse canadienne Margaret Atwood qui saute au visage de celui qui le lit. Par ses mots, elle se saisit du parcours de Circé. Mais à sa manière : la Circé qui se dévoile ici nous semble inconnue. »
Loup Besmond de Senneville, La Croix
 
Homebody, Rupi Kaur
Homebody
après s’être sentis déconnectés
pendant si longtemps
mon esprit et mon corps finissent
par se retrouver

– home body 
 
Dans la tête des poètes, Jean-Joseph Julaud
Dans la tête des poètes. Découvrez les histoires cachées derrières les plus beaux poèmes.
« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour ? »

Ces vers vous rappellent probablement de doux souvenirs d’adolescence. Mais connaissez-vous leur histoire, les raisons mystérieuses qui ont conduit Lamartine à les composer un jour d’août 1817, alors qu’il attend Julie au bord du lac du Bourget ?
Suivez Jean-Joseph Julaud dans la tête des plus grands poètes, à la découverte d’histoires insensées, empreintes de bonheurs, de drames, de déceptions, et qui donneront un goût tout nouveau à ces vers familiers.
 
Chair vive, Grisélidis Real
Chair vive
Réunies pour la première fois en un seul volume, les poésies écrites par Grisélidis Real tout au long de sa vie (de l'âge de treize ans à sa mort) forment une œuvre d’une cohérence et d’une force rares. A la mesure d’une vie hors du commun.
Née dans une famille de bourgeois intellectuels de Genève, vite orpheline de père, révoltée contre sa mère et l’éducation rigide qu’elle lui fait subir, artiste peintre, mère très jeune de quatre enfants de quatre pères différents, elle emmènera deux d’entre eux en Allemagne, illégalement, pour suivre un amant qui la mettra sur le trottoir quand ils seront tombés dans la misère…
Elle vivra encore de grandes amours, passionnelles, parfois violentes, sortira de la prostitution pour y retourner finalement de façon définitive et par conviction jusqu’à devenir dans les années 70 une porte-parole très remarquée des prostituées (dont elle défend le rôle social).
Sa vie est aussi ponctuée de séjours au sanatorium (tuberculose dans sa jeunesse), en prison (un deal de shit qui tourne mal lors des années en Allemagne), et à l’hôpital (le cancer qui l’emportera).
Ces expériences extrêmes seront le terreau de sa création poétique.
On savait que Grisélidis Réal avait fait paraître un roman, des récits, des journaux, sa correspondance avec Jean-Luc Hennig (ses œuvres sont principalement disponibles aux éditions Verticales). Mais quelques rares poèmes seulement étaient apparus au fil de certains ouvrages et dans un recueil partiel publié en suisse. Pourtant cette création poétique est peut-être son œuvre fondamentale. Du symbolisme des débuts, au « récit » poétique poignant de la prostitution ou de la lutte contre le cancer, les poèmes de Grisélidis Réal racontent une vie, avec un art et une profondeur unique quand elle parle d’amour, de sexe, de maladie, de maternité… trouvant là la plus grande beauté.
Son destin sera parachevé de façon étonnante : quatre ans après ses obsèques, sa dépouille est transférée au Cimetière des Rois à Genève (où seulement les personnalités qui ont marqué l’histoire de la ville ont leur place), entre Calvin (son ennemi préféré) et Jorge Luis Borges (son modèle poétique).
 
Et pourtant je m'élève, Maya Angelou
Et pourtant je m'élève
Longtemps, Maya Angelou a été méconnue du public français, avant d’être célébrée à sa juste mesure depuis 2008 pour ses romans autobiographiques, dont le célèbre Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage. Activiste et écrivaine, Angelou l’était bien sûr, mais elle se considérait aussi comme une poète. Au début de sa carrière, elle alternait la publication de chaque texte autobiographique avec un recueil.
Et pourtant je m’élève, son troisième opus publié en 1978, demeure l’un de ses plus emblématiques. Composé de 32 poèmes, divisés en trois parties, il révèle une Maya Angelou dans sa pleine maturité poétique, tour à tour sentimentale ou engagée, évoquant aussi bien des motifs intimes (l’amour, la maternité, la famille), que les thèmes ouvertement politiques (les difficultés de la vie urbaine, la maltraitance, la drogue, le racisme du vieux Sud). Ce qui caractérise sa voix est une détermination sans faille à surmonter les épreuves, quelle qu’elles soient, et la confiance, la force, la fierté qu’elle puise dans son identité de femme noire. Si Maya Angelou réjouit le lecteur d’aujourd’hui, c’est parce que son sens de la provocation et de la formule ne se départit jamais d’humour et ne verse jamais ni dans le désespoir, ni le communautarisme ou la haine de l’autre. Elle est cette femme phénoménale dont le poème éponyme brosse le portrait, et nous enjoint de le devenir à notre tour :
Je dis,
C’est le feu dans mes yeux,
Et l’éclat de mes dents,
Le swing de mes hanches,
Et la gaieté dans mes pieds.
Je suis une femme
Phénoménalement
Femme phénoménale
C’est ce que je suis.
 
Femme phénoménale, Maya Angelou
Femme phénoménale
Maya Angelou (1928-2014) a été reconnu, de son vivant, comme l'une des grandes voix américaines du XXe siècle. Tour à tour chanteuse, danseuse, actrice, militante des droits civiques, poète, écrivaine, enseignante et réalisatrice, elle n'a cessé de se battre pour sa liberté de femme africaine-américaine, contre les stéréotypes de genre et les préjugés raciaux.
Femme phénoménale, son poème fétiche, est un manifeste pour une féminité décomplexée, une ode à la joie de vivre, la revanche souriante d'une petite-fille d'esclave. La grande Maya Angelou l'entonnait à chaque apparition publique, avec l'humour et la détermination qui la caractérisaient.

Première femme noire diplômée des beaux-arts aux États-Unis, en 1940, Elizabeth Catlett (1915-2012) était, elle aussi, une pionnière. Quand Maya Angelou fit sa connaissance à Mexico, elle la qualifia de « reine des arts » : toutes deux partageaient le même engagement envers leur communauté et souhaitaient lui offrir des modèles féminins empreints de force et de générosité.

Ce poème-objet bilingue, création de Vahram Muratyan, rassemble les œuvres de Maya Angelou, Femme phénoménale (traduction de Santiago Artozqui), et d'Elizabeth Catlett, There Is a Woman in Every Color. Dans le climat que l'on observe aujourd'hui aux États-Unis, il résonne comme un mot d'ordre pour la défense des droits des femmes.

Après Liberté, j'écris ton nom de Paul Eluard et Fernand Léger, puis Dentelle d'éternité de Jean Cocteau, les Éditions Seghers perpétuent la tradition du poème-objet.
 
Poèmes tardifs, Margaret Atwood
Poèmes tardifs
« Ces poèmes ont été écrits entre 2008 et 2019. Durant ces onze années, les choses se sont assombries dans le monde. J’ai également vieilli. Des personnes très proches de moi sont mortes.
La poésie prend pour thèmes tout ce qui se situe au coeur de l’existence humaine : la vie, la mort, le renouveau ; ainsi que l’équité et l’iniquité, l’injustice et parfois la justice. Le monde dans toute sa diversité. Le temps qu’il fait. Le temps qui passe.
Et les oiseaux. Il y a davantage d’oiseaux dans ces poèmes qu’il n’y en avait auparavant. Je souhaite qu’il y ait encore plus d’oiseaux dans le prochain recueil de poèmes, s’il en est un ; et je souhaite aussi qu’il y ait plus d’oiseaux dans le monde.
Nous l’espérons tous. »
Margaret Atwood

Beaucoup connaissent les romans de Margaret Atwood, parmi lesquels les best-sellers La Servante écarlate et Les Testaments, mais peu savent qu’elle est aussi l’une des plus brillantes poétesses contemporaines.

« Le nouveau recueil de poésie d’Atwood – son premier depuis plus de dix ans – rappelle combien elle maîtrise le genre. Atwood y met en doute nos savoirs et nous demande à la place d’accorder du crédit à nos sentiments. »
Time
 
Dentelle d'éternité, Jean Cocteau
Dentelle d'éternité
« Qui ne voudrait posséder chez soi, mieux que l’anthologie qu’on doit ouvrir en tout trois ou quatre fois dans toute sa vie, ou qu’on ignore, qui ne voudrait vivre dans la compagnie de ce poème et de ce tableau, unis à jamais pour le plaisir des yeux et de la poésie ? »
C’est dans ces termes que Pierre Seghers présentait en 1953 le concept du poème-objet dans Les Lettres françaises. Conjointement à la parution de Liberté j’écris ton nom (Eluard-Léger) Dentelle d’éternité (Cocteau) était alors tiré à cent dix exemplaires seulement, dont cent sur velin d’Arches.
Ce poème-objet se compose de deux feuillets superposés de 63 par 41 cm : sur le premier feuillet est inscrit le poème en vers libres et un découpage formant deux colonnes ajourées, laissant apparaître le fond bleu du second feuillet. Chaque exemplaire a été découpé à la main par Albert Jon, d’après le modèle réalisé par Jean Cocteau.
Œuvre d’un artiste en tout point visionnaire, d’un esthète rétif à tout effet de mode, ce poème-objet offre, près de soixante-dix ans après sa parution, un design particulièrement graphique, incroyablement moderne.
 
 
Derniers poèmes d'amour, Paul Eluard
Derniers poèmes d'amour
Ce volume, devenu un classique incontournable de la poésie sentimentale et érotique, rassemble les poèmes de Paul Eluard dédiés à l’amour, écrits durant les dix dernières années de sa vie : Une longue réflexion amoureuse (1945), Le Dur Désir de durer (1946), Le temps déborde (1947), Corps mémorable (1948) et Le Phénix (1951). Moderne et lyrique, Eluard choisi le vers libre, exempt de toute ponctuation, pour chanter la femme divinisée et déclarer sa flamme à ses muses et compagnes, de Nusch à Dominique, en passant par Jacqueline. Comme le note Jean-Pierre Siméon dans la préface, Derniers poème d’amour est l’« un des opus sacrés de l’adolescence, un bréviaire insolent où puiser, à chaque instant d’ombre et d’abandon, telle ou telle de ces formules dont la jeunesse a besoin pour oser le pas... »

« Même quand nous dormons nous veillons l’un sur l’autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d’un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours
Un jour après un jour une nuit après nous »
 
Poèmes dispersés, Jack Kerouac
Poèmes dispersés
« Cette jolie ville blanche
De l’autre côté du pays
Ne me sera plus
Disponible
J’ai vu le firmament bouger
Ai dit « C’est la fin »
Parce que j’étais fatigué
De tous ces présages
Et dès que vous aurez besoin
   de moi
Appelez
   Je serai à l’autre
         bout
Attendant
    contre le mur final »
Extrait de « San Francisco Blues »
 
Même si l’auteur de Sur la route n’est pas toujours célébré pour sa poésie, à l’inverse de son complice Allen Ginsberg, celle-ci représente une part essentielle de son œuvre.
Pendant de son écriture romanesque, la poésie de Kerouac met en avant les aspects les plus caractéristiques de son écriture : là, plus encore peut-être que partout ailleurs, il cherche à se libérer de tous les carcans, faisant confiance à la spontanéité de sa plume, multipliant les libres associations, les mots-valise, les onomatopées, la recherche du rythme et de la sonorité pure… tout en créant de superbes métaphores.
« On écrit tout ce qui vous vient à l’esprit comme ça vous vient, dit Kerouac, la poésie retourne à son origine, à l’enfant barde, véritablement orale… »
Ce recueil, publié  pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, sous le titre Scattered Poems réunit des textes écrits dans les années 50 et 60 et qui avaient paru dans des publications éphémères et underground.
Drôles, grossiers, émouvants, désordonnés, bruts, énigmatiques, ludiques, à fleur de peau, ils s’attaquent vigoureusement à l’american way of life et explorent les failles et les traces de folie causées par l’absurdité et la violence de la vie dans la société capitaliste. Ils parlent aussi de liberté, de beauté et d'évasion.
Ils sont une formidable porte d’accès l’univers poétique de Kerouac.
 
Il ne m'est Paris que d'Elsa, Louis Aragon
Il ne m'est Paris que d'Elsa
Des proses éblouissantes du Paysan de Paris à La Semaine sainte, des Beaux Quartiers à En étrange pays dans mon pays lui-même, Louis Aragon n’a cessé de célébrer une cité que ses amis surréalistes prenaient pour le décor de leurs rêves, un « Paris qui n’est Paris qu’arrachant ses pavés ». Il intègre ainsi la famille de tous ceux qui ont chanté la ville lumière et décide de sa filiation en donnant à relire, comme en surimpression, les tableaux parisiens de Baudelaire, les poèmes d’Apollinaire, le Paris de Francis Carco et de Robert Desnos. Mais Paris est également le théâtre où se joue l’histoire d’un amour écrit aux portes de la légende : celui que Louis voue à Elsa, rencontrée en 1928. Le poète ne se contente pas de célébrer les endroits que le couple fréquentait – à travers Elsa, il retrouve l’empreinte affective que le temps a laissée sur les murs de la capitale. Et lorsqu’Aragon écrit : « Arrachez-moi le cœur vous y verrez Paris », nous comprenons, bien sûr : « Il ne m’est Paris que d’Elsa ».
« Qui n’a pas vu le jour se lever sur la Seine
Ignore ce que c’est que ce déchirement
Quand prise sur le fait la nuit qui se dément
Se défend se défait les yeux rouges obscène
Et Notre-Dame sort des eaux comme un aimant »
(« Le paysan de Paris chante »)
 
Tu as oublié mon coeur en partant, Léa Jeunesse
Tu as oublié mon coeur en partant
Le livre pour tous les coeurs qui ont aimé une première fois. 
La rupture amoureuse en cent textes poétiques illustrés avec délicatesse par Maxime Lombard. 

« Je pense à toi lorsque la nuit tombe doucement,
quand je regarde les centaines d’étoiles scintiller
dans l’obscurité en me demandant si tu m’as oubliée.

Je pense toujours à toi en marchant dans certaines rues,
comme si tu ne les avais jamais vraiment quittées,
comme tu n’as pas quitté mon coeur. »
 
Erotiques, E.E. Cummings
Erotiques
Tout au long de sa vie, Edward Estlin Cummings a composé des poèmes et des dessins érotiques avec une liberté de ton remarquable pour son temps. Pour lui, la crudité des corps et de la jouissance se présente au cœur même de l’aventure poétique.
Des années 1920 aux années 1960, son œuvre reflète ses expériences d’homme : fugitives comme les rencontres tarifées de sa jeunesse, dans les boîtes de strip-tease à Boston ou à l’arrière du front en France ; émues, presque stupéfiées avec la « timide et luxurieuse » Elaine, sa première épouse, ou mystiques et rageuses avec Marion, la compagne de ses vieux jours.

En dépit de la variété de sentiments que chacune lui inspire, jamais les femmes ne sont réduites à de simples objets de désir dans la poésie de Cummings. L’érotisme y apparaît comme une esthétique du partage, une communion avec la nature et ses cycles, une fenêtre ouverte sur le mystère de la vie.

« si je frôle dit-il
(ça m’affole dit-elle
juste une fois dit-il)
ma foi dit-elle

(si je touche dit-il
c’est louche dit-elle
pas qu’un peu dit-il)
donc on peut dit-elle

(allons viens dit-il
pas trop loin dit-elle
loin c’est où dit-il
là-dessous dit-elle) »

No Thanks, 16
 
Lait et miel, Rupi Kaur
 
le soleil et ses fleurs, Rupi Kaur
le soleil et ses fleurs
c'est la recette de la vie
disait ma mère
lorsqu'elle me tenait dans ses bras quand je pleurais
pense à ces fleurs que tu plantes
dans le jardin chaque année
elles vont t'apprendre
que les gens eux aussi
doivent se faner
tomber
pourrir
se redresser
pour fleurir


- rupi kaur - 
 
 
Liberté j'écris ton nom, Paul ELuard et Fernand Léger
Liberté j'écris ton nom
Publié clandestinement en 1942, traduit en dix langues et parachuté par la RAF sur l’Europe occupée, « Liberté » de Paul Eluard est un poème mythique : avec ses vingt et un quatrains, il a la ferveur d’une déclaration d’amour et la force d’un mot d’ordre. En novembre 2016, « Liberté j’écris ton nom », le poème de Paul Eluard illustré par Fernand Léger, reparaît chez Seghers à l’identique de l’édition originale, datée de 1953.
Tandis que nous nous apprêtons à rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015, la « liberté » scandée par Eluard apparaît plus que jamais comme un leitmotiv, un mot de rassemblement généreux, optimiste, qui va bien au-delà des clivages politiques, sociaux et religieux. Celui qui clame « Liberté, j’écris ton nom » invoque toute une histoire de luttes et de sacrifices – celle de nos aînés –, mais affirme aussi le désir de se sentir vivant, humain, aspirant au bonheur. Dans ce contexte troublé, il nous a semblé important que cette œuvre soit de nouveau disponible, dans une belle édition, soignée et accessible au plus grand nombre.
 
 
Un jour, un poème..., Jean Orizet
Un jour, un poème...
Jean Orizet a derrière lui un demi-siècle de familiarité avec la poésie française. Le grand public le sait, qui accorde sa confiance à chacune de ses anthologies : Les cent plus beaux poèmes de la langue française, Anthologie de la poésie française, Les plus beaux sonnets de la langue française, Les plus beaux poèmes d’amour de la langue française
En 2014, il conçoit pour Omnibus une anthologie sur le thème des saisons et des jours, richement illustrée en couleurs. Tous les poèmes que nous aimons et que nous connaissons depuis l’école y sont, mais aussi ceux, moins connus, que Jean Orizet a souhaité nous faire découvrir.
Les illustrations en grand format – tableaux, sculptures, miniatures, dessins – ont été elles aussi puisées dans un patrimoine culturel qu’il est essentiel de conserver et de transmettre.
 
Coffret La Résistance et ses poètes, Pierre Seghers
Coffret La Résistance et ses poètes. Récit & Anthologie
Les éditions Seghers rééditent le grand livre de leur fondateur, paru en 1974 et depuis lors entré dans la légende : La Résistance et ses poètes. Vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, La Résistance et ses poètes retrace l’aventure individuelle et collective des poètes qui se sont engagés, au péril de leur vie, dans la lutte contre l’occupant, lors d’une des périodes les plus sombres de notre histoire. Dans une captivante présentation historique et littéraire, Pierre Seghers nous explique comment « sauver l’homme de l’humiliation, de l’avilissement et de l’écrasement devint action, réaction spontanée, écriture. » Cette aventure individuelle et collective, qui a rassemblé les grands noms de la poésie française du xxe siècle (Aragon, Char, Desnos, Eluard, Supervielle, Tardieu, Vercors) mais aussi de belles voix sans lendemain, nous rappelle que poésie et résistance vont fondamentalement de pair.
Conçu selon le principe de la collection « Poètes d’aujourd’hui », cet ouvrage de près de sept cents pages comporte deux parties nettement distinctes : une étude générale et une anthologie de poèmes qui deviennent, dans cette nouvelle édition, deux volumes distincts rassemblés, à cette occasion, dans un coffret.

« Jeunes gens qui me lirez peut-être, tout peut recommencer.
N’acceptez jamais de devenir les égarés d’une génération perdue.
Ce livre n’est pas un livre d’historien
Mais un témoignage vivant,
Le romancero des temps les plus sombres
où vous pouvez être à nouveau jetés.
Écoutez et souvenez-vous. »
 
Dans l'hiver des villes, Tennessee Williams
Dans l'hiver des villes (édition bilingue)
La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, La Nuit de l’iguane… On connaît surtout l’œuvre de dramaturge de Tennessee Williams, exaltée, lyrique, très largement adaptée au grand écran avec la postérité que l’on sait. Pourtant, en privé, l’homme se définissait comme un poète avant tout, un poète solitaire et torturé, inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Il publia Dans l’hiver des villes en 1956, mais sa célébrité en tant qu’auteur dramatique était déjà telle à l’époque qu’elle ne pouvait qu’éclipser son œuvre poétique. Aujourd’hui, quarante ans après sa mort, on comprend à la lecture de ce recueil combien ses vers et son sens poétique nourrissent tout son travail d’écriture, destiné ou non à être mis en scène. Aussi, ses poèmes sont-ils, à l’image de ses pièces, caractérisés par l’intensité de son expression, sa passion de la sincérité, son sentiment de solitude et sa compassion envers les marginaux. À une nuance près : ils apparaissent dans une certaine mesure comme une confession. Contrairement à son théâtre qui se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, il parvient ici, au moyen de conventions poétiques ou de formes libres, à rendre acceptable le récit de ses expériences avec les hommes, ou de son amour pour Frank Merlo – son compagnon de longue date. « Orphée sous les tropiques », Tennessee Williams écrivit ces poèmes dans le but d’exprimer sa sexualité propre, ce que le théâtre lui interdisait. « Quand les poètes deviennent délibérément des hommes de lettres, nous nous mettons à les lire avec davantage de respect que de plaisir », écrivait-il. La lecture de ce recueil, traduit avec talent par Jacques Demarcq, vient le contredire avec bonheur.
 
Poésie involontaire et poésie intentionnelle, Paul Eluard
Poésie involontaire et poésie intentionnelle
​En 1937, dans L’Évidence poétique, Eluard écrivait : « Depuis plus de cent ans, les poètes sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient. Ils sont allés dans les rues, ils ont insulté leurs maîtres, ils n’ont plus de dieux, ils osent embrasser la beauté et l’amour sur la bouche, ils ont appris les chants de révolte de la foule malheureuse et, sans se rebuter, essaient de lui apprendre les leurs. »
Ainsi, dans cette anthologie de citations qui date de 1942, il affirme une nouvelle fois cette conception d’une poésie qui accueille aussi bien la parole involontaire, souvent populaire, fruit du hasard dans lequel le dire dépasse le « vouloir dire », et la parole intentionnelle où affluent les images, les combinaisons nouvelles, les jeux de répétitions et échos sémantiques. Un dialogue est ainsi ouvert entre les tenants de ces deux paroles, abolissant toute conception bourgeoise de la poésie et confirmant l’optimisme Eluardien en une fraternité à laquelle il aspire.
La particularité de ce recueil tient également en son dispositif de lecture : selon un ordre chronologique, en page de gauche (paire) s’affiche la poésie involontaire, en page de droite (impaire), la poésie intentionnelle. Voisinent de la sorte – et parmi d’autres – le facteur Cheval et Léon-Paul Fargue, Jacques Rigaut et Blaise Cendrars, la Religieuse portugaise et Salvador Dalí. À noter : les écrivains les plus prestigieux sont parfois classés parmi les poètes involontaire, tels Honoré de Balzac ou Dickens qui rejoignent Dame Tartine et Nicolas Flamel. Une anthologie très personnelle donc, où humour et scandale font toujours bon ménage.
 
Cent poèmes d'Aimé Césaire
Cent poèmes d'Aimé Césaire

« La poésie est une démarche qui par le mot, l'image, le mythe, l'amour et l'humour m'installe au cœur du vivant de moi-même et du monde. »

C comme Cahier d’un retour au pays natal. C’est le chef-d’œuvre initial d’Aimé Césaire, un étudiant de 25 ans pétri de toutes les cultures du monde et qui compose pour la faim universelle, pour la soif universelle, ce qu’André Breton définira comme « le plus grand monument lyrique de ce temps ».

E comme Engagement. C’est la puissance de la création poétique de Césaire qui l’a conduit à l’engagement politique, et non l’inverse : ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche.

S comme Soleil, oeil fascinant mon œil. Toute sa poésie est fondée sur la parole donnée à la géographie, à la géologie, à la flore et la faune solaires de la Caraïbe : soleils à calculer mon être, natif natal.

A comme Armes miraculeuses de résistance créatrice (titre de son premier recueil en 1946). Ce sont pour Aimé Césaire celles de la poésie, du théâtre, du discours : ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. Le poète forge des armes de paroles qui deviennent les outils de l’émancipation et de l’identité conquises. Des Ferments contre les Ferrements.

I comme Insolite bâtisseur. Le poète comme l’homme politique a toujours l’obsession de bâtir, d’édifier la verticalité humaine avec des bouts de ficelle, avec des mailles forcées de cadène contre l’horizontalité des vies courbées ou écrasées : ne dépare pas le pur visage de l’avenir, bâtisseur d’un insolite demain.

R comme Résistance. De la dissidence antillaise des années 1940 aux combats de la décolonisation, Césaire promeut l’idée de résistance créatrice, solidaire de tous ceux qui se battent pour édifier et non pour détruire : capte au décor le secret des racines, la résistance ressuscite.

E comme Espérance à flanc d’abîme, du poète qui habite un paradis raté, mais garde confiance en chaque graine et chaque goutte endurant solidairement le défi du désert sur la carte voyageuse du pollen. Du Cahier jusqu’à ses derniers vers : tout se retrouvera là/cumulé pour le sable généreux.

 
Cent poèmes de Victor Hugo
Cent poèmes de Victor Hugo

Au-delà de nos souvenirs de récitations d’enfance, nous avons ardemment souhaité qu’au fil des pages revive l’homme – l’homme dont les poèmes sont le miroir des émotions sur toute la gamme des sentiments qu’il vécut : des premiers émois amoureux dans une Espagne vibrante de sensualité aux larmes du deuil, quand meurt sa fille Léopoldine, en passant par les poèmes pour les heures gaies. Ce choix n’est pas seulement celui des plus beaux poèmes de Hugo. Il est également la biographie poétique d’un être exceptionnel qui communiquait avec toutes celles et tous ceux qui l’approchaient, dans un élan charismatique intense. C’est le journal de bord en vers et en couleurs d’un homme qui communiquait aussi avec les fleurs, les oiseaux, l’océan, les clochers des cathédrales et les plus humbles objets parce qu’il avait le don insigne de tout créditer d’une âme.

 
Cent poèmes d'Apollinaire
Cent poèmes d'Apollinaire
La courte vie et l’œuvre multiple de Guillaume Apollinaire inaugurent le xxe siècle et l’éclairent tout entier. Conteur, journaliste, critique d’art et théoricien de la peinture, il est avant tout l’inventeur d’un langage poétique qui révèle la fragilité cruelle de l’amour, l’horreur de la guerre et l’insaisissable mouvement de la vie.
Le poète du Pont Mirabeau, de La Chanson du mal-aimé et des Calligrammes avait une devise – « J’émerveille » – qu’il a honorée en explorant « le chant de tout l’amour du monde ». En 1913, dans le recueil Alcools, il exprimait un vœu : « Hommes de l’avenir souvenez-vous de moi. »
Un siècle plus tard, l’ami, entre autres, de Picasso, de Max Jacob et d’Alfred Jarry, l’amoureux de Montmartre et de Montparnasse, le précurseur du surréalisme a conquis la gloire et nous émerveille.
 
Le Jardin en cent poèmes, Isabelle Ebert-Cau
Le Jardin en cent poèmes

Le jardin est l’image du paradis sur terre, un univers où l’homme peut jouer à être Dieu. Il laboure, sème, coupe et taille – ce que relève La Fontaine. C’est aussi là qu’il voit mourir ce qu’il a lui même planté. Et puisque le jardin est à taille humaine, c’est en le brodant qu’on parle le mieux du fil de la vie. A l’ombre des arbres, l’on y voit passer avec philosophie le rythme des saisons et le chemin des âges…

Voici en cent poèmes l’espoir du printemps et des amours naissantes, la maturité de l’été, saison de volupté et de mûrissement des fruits, qui glisse doucement vers l’automne mélancolique où les fleurs fanent, où les grilles rouillent sous la pluie, où seules les pommes arrachent un sourire à quelques facétieux comme Géo Norge. L’hiver plus silencieux « prépare en secret le printemps », selon Théophile Gautier, avant que tout recommence.

Le jardin, c’est tout cela à la fois, et nul autre sujet ne peut prétendre être aussi proche de nous.
Isabelle Ebert-Cau

 
Le Vin en cent poèmes 
Le Vin en cent poèmes
Collectif

Depuis la haute antiquité, toutes les civilisations ont chanté ses louanges, lui qui, par excellence, est le breuvage que les dieux ont réservé aux hommes…
 
« C’est un corps vivant où se tiennent en équilibre les “esprits” les plus divers, les esprits volants et les esprits pondérés, conjonction d’un ciel et d’un terroir », nous dit Gaston Bachelard. Et s’il se conjugue à merveille avec l’amour et la poésie, s’il est synonyme de gaieté et de convivialité, c’est un ami qui peut se révéler traître. « Le vin est semblable à l’homme : on ne saura jamais jusqu’à quel point on peut l’estimer et le mépriser, l’aimer et le haïr, ni de com­bien d’actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable » (Charles Baudelaire)…
 
Les poètes comme Colette, Lamartine, Alphonse Daudet, Anacréon, Du Bellay, Jean Richepin, Gaston Couté ont chanté le rôle de la terre et le travail de l’homme dans l’élaboration du vin. Desnos, Rabelais, Shakespeare, Ronsard, Neruda, Molière, Apollinaire en ont célébré les bienfaits. Mais tous, avec Verlaine, Tchang Kien, Aristide Bruant, Omar Khayyâm, La Fontaine, Li Po, Abû Nuwâs, Victor Hugo, Yeats, Prévert et quelques autres, ont loué l’ivresse libératrice qu’il apporte à celui qui s’abandonne aux sortilèges du nectar.
 
Julia Hung

 
Notre âme ne peut pas mourir, Taras Chevtchenko
Notre âme ne peut pas mourir
"Quelle que soit l’opinion que l’on professe sur l’importance, pour la connaissance de l’œuvre d’un poète, des événements de sa vie, force est d’admettre que pour Chevtchenko l’évocation de ces événements est indispensable. C’est que chez lui l’activité artistique et l’action sont indissociables. Peintre ou écrivain, Chevtchenko vécut pour l’indépendance de l’Ukraine démocratique, et, pour cette cause, il ne cessa d’agir en révolutionnaire conséquent, participa à des organisations et des mouvements patriotiques. Il connut la prison, l’exil, la surveillance policière et l’interdiction de prendre et d’écrire.
Sa courte vie (1814-1861) fut bien remplie. On ne peut qu’être étonné par l’abondance de ses œuvres : ses très nombreux poèmes, dont certains sont fort longs (des milliers de vers), deux drames historiques, une vingtaine de romans, et ses dessins et ses tableaux, malgré le temps consacré à l’action et les années de prison et de forteresse.
L’Ukraine est présente partout dans les poèmes de Chevtchenko, comme eue, l’était dans ses pensées. Présence physique de son territoire, de la plaine, du Dniepr qui avec ses îles, ses récifs, le vent sur ses eaux, est comme une personnification de l’Ukraine vivante ; présence de ses traditions populaires, de son histoire, de l’aujourd’hui ; espoir et inquiétude pour son avenir. Toute l’œuvre du poète a ses assises dans l’histoire de son peuple, de son peuple luttant pour son indépendance contre les rois de Pologne, les sultans de Turquie, les tsars de Russie. Toute son œuvre est une exaltation de l’héroïsme cosaque. Elle est pleine de bruit et de fureur, pleine de batailles, de violences, de sang, d’incendies, de larmes, d’invectives, d’appels. Il est clair que dans chaque récit, Chevtchenko projette ses préoccupations actuelles, que ces poèmes doivent servir le patriotisme ukrainien, fonder l’espoir et l’action du peuple ukrainien ; le passé garantit l’avenir." (Extrait de la préface de Guillevic)

L’association Aide Médicale et Caritative France-Ukraine (AMCFU) a été créée en 2014, à la suite des événements de Maïdan, par des professionnels de la santé et de la solidarité engagés dans les causes humanitaires. Sa vocation est de créer une chaîne de solidarité de la France vers l’Ukraine en réponse aux besoins urgents et d’améliorer dans la durée la situation humanitaire en Ukraine. 
 
 
Les yeux d'Elsa, Louis Aragon
Les yeux d'Elsa
Publié en Suisse en 1942, puis diffusé sous le régime de Vichy grâce à la négligence d’un censeur, Les Yeux d’Elsa comporte d’innombrables allusions à l’Occupation. À travers l’évocation de la France médiévale, Aragon invite son lecteur à reconnaître les déchirures du présent et à s’engager dans la défense d’un pays dévasté.

Cette édition intègre la préface rédigée en février 1942, ainsi que trois textes en prose : « La leçon de Ribérac », « La rime en 1940 » et « Sur une définition de la poésie ».

« Tes yeux sont si profonds qu’en me
penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds
la mémoire »
 
Tes pieds je les touche dans l'ombre, Pablo Neruda
Tes pieds je les touche dans l'ombre
Quarante ans après sa mort, Pablo Neruda demeure l'une des voix les plus populaires du continent latino-américain et incarne, aux yeux de chacun, une figure immuable de la poésie de combat. Écrits entre 1956 et 1973, période de maturité du poète, et contemporains de La Centaine d'amour et du Mémorial de l'île noire, les poèmes de ce recueil se présentent de façon modeste, comme des fragments, souvent griffonnés à l'encre verte sur des brochures, des menus, des prospectus (reproduits en fin de recueil dans un carnet de fac-similés de trente pages en couleurs). Les motifs que développe ici Neruda sont ceux qui composent son oeuvre depuis Résidence sur la terre : l'amour pour les femmes (« De pain, de feu, de sang et de vin / est le terrestre amour qui nous embrase ») ; le voyage (« J'ai roulé sous les sabots, les chevaux / sont passés sur moi comme les cyclones ») ; le pays natal livré aux séismes (« Je dis bonjour au ciel / Plus de terre. Elle s'est détachée / hier et cette nuit du navire. / Derrière est resté le Chili »), à l'incertitude politique (« Cordillères / enneigées,/ Andes / blanches / parois de ma patrie, / que de silence / tout autour de la volonté, des luttes / de mon peuple. ») ; la poésie (« je dois écrire des lignes / que je ne lis pas, / je dois chanter pour quelqu'un/ que je ne connaîtrai / même pas un jour ») ; les forces telluriques et enfin la nature, toujours féconde et luxuriante (« Alors traversant l'incitation de ta cime son éclair parcourt / sables, coroles, volcans, jasmins, déserts, racines / et porte ton essence aux oeufs de la forêt, à la rose furieuse / des hannetons. ») Les lecteurs, nombreux, de Pablo Neruda ne seront pas déçus par cette dernière moisson de poèmes. Ils sauront y lire cette foi étonnante dans l'amour humain.
 
Hauteurs de Macchu Picchu, Pablo Neruda
Hauteurs de Macchu Picchu
"Macchu Picchu, cité ou forteresse cyclopéennes, se dresse, au-dessus des lianes et des orchidées, sur une étroite plate-forme au flanc d’un pic des Andes. Découverte en 1911 par un professeur de Yale, Hiram Bingham, elle passe pour le dernier refuge où s’isola, après la conquête de Cuzco par Pizarre, un parti d’Incas irréductibles. [...] Nid d’aigle émergeant de l’inextricable et vivace entrelacs de la forêt-mère, les murs gigantesques demeurent un défi et une énigme de l’homme à l’Histoire. Ces blocs énormes, hissés à telle altitude, polis, strictement assemblés, témoignent d’un monstrueux et inutile effort."
Pablo Neruda s’est approché de ces hauteurs en pèlerin, venu s’interroger sur un immense et obscur martyr. Dans ce deuxième chant du Canto general, le poète entreprend une longue méditation lyrique sur la grandeur et peut-être l’absurdité d'une telle entreprise. S'interrogeant sur l'homme face au temps et face à la légende, il signe le récit, la chronique dirait-il, de la vie et de la mort, puis de la renaissance des peuples natifs de l'Amérique du Sud, au coeur des vestiges de la grande civilisation rouge.
 
Lettres de jeunesse, Paul Eluard
Lettres de jeunesse
Adressées entre 1912 et 1920 à ses parents et à son premier grand ami, le relieur et éditeur A.-J. Gonon, ces Lettres de jeunesse témoignent de la précoce vocation de poète de Paul Eluard. En 1912, il a seize ans quand il quitte l’école pour aller soigner sa tuberculose au sanatorium de Clavadel, en Suisse. C’est là, dans cette station cosmopolite des Alpes, qu’il rencontre une jeune fille russe du nom de Gala. Elle va faire basculer son existence.
Au fil des lettres se lisent l’épreuve de la maladie, et la terrible expérience de la guerre : en 1914, Paul est mobilisé, ainsi que son père. Il sera infirmier au front, puis, à sa demande, servira comme combattant avant d’être de nouveau hospitalisé. Il publie plusieurs recueils de poèmes. Sa révolte face à la misère, à la souffrance, au malheur s’accompagne de cette découverte de la solidarité dans le bonheur qui ne se démentira jamais.

« J’ai eu longtemps un visage inutile
Mais maintenant
J’ai un visage pour être aimé,
J’ai un visage pour être heureux. »

Extrait d’une lettre à A.-J. Gonon, le 13 novembre 1918
 
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