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Par Lisez, publié le 20/12/2022

Un Noël tout en poésie

Offrez un Noël tout en douceur et en poésie !

 
Circé et autres poèmes de jeunesse, Margaret Atwood
Circé et autres poèmes de jeunesse - Édition bilingue
« Margaret Atwood, poète ? L'idée pourrait presque faire sourire, tant l'image de l'écrivaine s'est construite autour du roman et de ses prolongements au succès planétaire que sont les adaptations télévisées de Captive et de La Servante écarlate
Mais les faits sont là : c'est par la poésie que Margaret Atwood est entrée en littérature au début des années 1960. Et elle n'a jamais cessé d'écrire de la poésie. De se référer à la poésie. D'habiter le monde en poète. 
Circé et autres poèmes de jeunesse rassemble dix années de création poétique. Dix années d'éclosion, qui précèdent et accompagnent l'émergence de l'oeuvre romanesque. Dans le cycle de Circé sur lequel s'achèvent ces poèmes de jeunesse, Margaret Atwwod s'attache à la magicienne qu'Ulysse rencontre lors de son Odyssée, s'intéresse à la manière dont les femmes survivent dans les structures qui les déshumanisent. Et rêve pour elles d'un avenir meilleur. »
Bruno Doucey

« Voici un recueil de la poétesse canadienne Margaret Atwood qui saute au visage de celui qui le lit. Par ses mots, elle se saisit du parcours de Circé. Mais à sa manière : la Circé qui se dévoile ici nous semble inconnue. »
Loup Besmond de Senneville, La Croix
 
Homebody, Rupi Kaur
Homebody
après s’être sentis déconnectés
pendant si longtemps
mon esprit et mon corps finissent
par se retrouver

– home body 
 
Dans la tête des poètes, Jean-Joseph Julaud
Dans la tête des poètes. Découvrez les histoires cachées derrières les plus beaux poèmes.
« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour ? »

Ces vers vous rappellent probablement de doux souvenirs d’adolescence. Mais connaissez-vous leur histoire, les raisons mystérieuses qui ont conduit Lamartine à les composer un jour d’août 1817, alors qu’il attend Julie au bord du lac du Bourget ?
Suivez Jean-Joseph Julaud dans la tête des plus grands poètes, à la découverte d’histoires insensées, empreintes de bonheurs, de drames, de déceptions, et qui donneront un goût tout nouveau à ces vers familiers.
 
Chair vive, Grisélidis Real
Chair vive
« En publiant ce livre, les éditions Seghers nous offrent un cadeau rarissime : une voix poétique que l’on peut classer parmi les plus grandes du XXe siècle, mais à peu près inconnue. » (extrait de la préface de Nancy Huston)

Réunies pour la première fois en un volume, les poésies de Grisélidis Réal (1929-2005) peuvent se lire comme le récit en vers d'une vie hors du commun. Jeune femme au tempéramment artistique issue de la bourgeoisie suisse, orpheline de père, elle sort tôt des sentiers battus et connaît le sanatorium, des amours passionnelles et destructrices, l'exil, la prison, la prostitution et la maladie. Ces expériences extrêmes seront le terreau de sa création poétique.

On la savait militante, auteure d'une œuvre en prose composée de nombreux écrits intimes, on ignorait qu'elle fut une magnifique poète. Commençant à écrire à l'adolescence, elle définit son art poétique au fil des épreuves : un répertoire et un imaginaire empreints d'une grandeur classique, une propension à regarder crûment ce qui blesse. D'une voix tout à la fois féminine et conquérante, solaire et furieuse, hédoniste et spirituelle, elle triomphe à exlater la beauté.
 
Et pourtant je m'élève, Maya Angelou
Et pourtant je m'élève
Maya Angelou est aujourd'hui unanimement célébrée pour ses romans autobiographiques, dont le célèbre Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Activiste et écrivaine, militante des droits civiques, elle fut aussi une poète de talent, publiant avec succès des recueils tout au long de sa vie.

Et pourtant je m'élève, son troisième volume, paru en 1978 aux États-Unis, la révèle dans sa pleine maturité poétique, mêlant, dans une langue puissante, nourrie de blues et de negro spirituals, des motifs intimes et des thèmes politiques. Car Maya Angelou ne s'exprime jamais en son seul nom, même lorsqu'elle raconte l'amour, l'espoir ou la douleur. À travers sa voix, c'est toute la force, la fierté et l'esprit indomptable de la communauté africaine-américaine qui s'expriment, mais aussi la détermination des femmes à s'élever malgré l'adversité.

« Vous entendrez la femme royale, la fille de la rue espiègle ; vous entendrez le prix de la survie de la femme noire et vous entendrez sa générosité. » James Baldwin

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Santiago Artozqui
 
Femme phénoménale, Maya Angelou
Femme phénoménale
Maya Angelou (1928-2014) a été reconnue, de son vivant, comme l'une des grandes voix américaines du XXe siècle. Tour à tour chanteuse, danseuse, actrice, militante des droits civiques, poète, écrivaine, enseignante et réalisatrice, elle n'a cessé de se battre pour sa liberté de femme africaine-américaine, contre les stéréotypes de genre et les préjugés raciaux.
Femme phénoménale, son poème fétiche, est un manifeste pour une féminité décomplexée, une ode à la joie de vivre, la revanche souriante d'une petite-fille d'esclave. La grande Maya Angelou l'entonnait à chaque apparition publique, avec l'humour et la détermination qui la caractérisaient.

Première femme noire diplômée des beaux-arts aux États-Unis, en 1940, Elizabeth Catlett (1915-2012) était, elle aussi, une pionnière. Quand Maya Angelou fit sa connaissance à Mexico, elle la qualifia de « reine des arts » : toutes deux partageaient le même engagement envers leur communauté et souhaitaient lui offrir des modèles féminins empreints de force et de générosité.

Ce poème-objet bilingue, création de Vahram Muratyan, rassemble les œuvres de Maya Angelou, Femme phénoménale (traduction de Santiago Artozqui), et d'Elizabeth Catlett, There Is a Woman in Every Color. Dans le climat que l'on observe aujourd'hui aux États-Unis, il résonne comme un mot d'ordre pour la défense des droits des femmes.

Après Liberté, j'écris ton nom de Paul Eluard et Fernand Léger, puis Dentelle d'éternité de Jean Cocteau, les Éditions Seghers perpétuent la tradition du poème-objet.
 
Poèmes tardifs, Margaret Atwood
Poèmes tardifs
« Ces poèmes ont été écrits entre 2008 et 2019. Durant ces onze années, les choses se sont assombries dans le monde. J’ai également vieilli. Des personnes très proches de moi sont mortes.
La poésie prend pour thèmes tout ce qui se situe au coeur de l’existence humaine : la vie, la mort, le renouveau ; ainsi que l’équité et l’iniquité, l’injustice et parfois la justice. Le monde dans toute sa diversité. Le temps qu’il fait. Le temps qui passe.
Et les oiseaux. Il y a davantage d’oiseaux dans ces poèmes qu’il n’y en avait auparavant. Je souhaite qu’il y ait encore plus d’oiseaux dans le prochain recueil de poèmes, s’il en est un ; et je souhaite aussi qu’il y ait plus d’oiseaux dans le monde.
Nous l’espérons tous. »
Margaret Atwood

Beaucoup connaissent les romans de Margaret Atwood, parmi lesquels les best-sellers La Servante écarlate et Les Testaments, mais peu savent qu’elle est aussi l’une des plus brillantes poétesses contemporaines.

« Le nouveau recueil de poésie d’Atwood – son premier depuis plus de dix ans – rappelle combien elle maîtrise le genre. Atwood y met en doute nos savoirs et nous demande à la place d’accorder du crédit à nos sentiments. »
Time
 
Dentelle d'éternité, Jean Cocteau
Dentelle d'éternité
C'est par ces mots que Pierre Seghers présentait dans Les Lettres françaises, en 1953, deux poèmes-objets appelés à devenir des trésors de bibliophiles, disputés aux enchères des ventes de prestige : Liberté, j'écris ton nom de Paul Eluard et Fernand Léger, et Dentelle d'Éternité de Jean Cocteau.

À la demande de son ami éditeur, le Prince de poètes signe ici un texte lyrique quoique léger sur Éros et Thanato, l'amour se jouant in fine de la mort. Il conçoit son objet comme une dentelle de papier : ses vers libres côtoient deux colonnes ajourées qui, tels les vitraux des chapelles, laissent apparaître un fond bleu profond et lumineux. Tiré à l'époque à cent dix exemplaires, dont deux cent sur vélin d'Arches, et découpé à la main par l'artisan Albert Jon, ce poème-objet n'a plus jamais été réédité.

Près de soixante-dix ans après sa parution, Dentelle d'Éternité émerveille toujours par ses lignes pures et graphiques, élégantes et modernes. Il révèle un Cocteau méconnu, poète génial féru d'arts décoratifs. Cette nouvelle édition, revisitée sous forme de triptyque, est personnalisable comme cadeau de noces, afin que s'enlacent à jamais les noms de tous les « beaux amoureux indiscrets ».
 
 
Derniers poèmes d'amour, Paul Eluard
Derniers poèmes d'amour
Ce volume rassemble les poèmes d'amour écrits par Eluard les dix dernières années de sa vie : Une longue réflexion amoureuse, Le Dur Désir de durer, Le temps déborde, Corps mémorable et Le Phénix.

Seul Une longue réflexion amoureuse comporte des poèmes plus anciens, qui éclairent le cheminement et la révélation de l'amour après la séparation d'avec Gala. En 1946, la mort subite de Nusch, « la parfaite », anéantit le bonheur d'un amour sans limites. Peu à peu, cependant, l'érotisme charnel célébré dans Corps mémorable sauve Eluard du désespoir. En 1951, un nouvel amour lui inspirera les ultimes poèmes du Phénix.

« Un livre incandescent » (Jean-Pierre Siméon)
 
Poèmes dispersés, Jack Kerouac
Poèmes dispersés
Dans sa poésie pleine de vie et de fougue, peut-être plus que partout ailleurs, Jack Kerouac cherche à s'affranchir des carcans. « On écrit tout ce qui vous vient à l'esprit comme ça vous vient, dit-il, la poésie retourne à son origine, à l'enfant barde, véritablement orale. »

Les textes présentés ici sont une formidable porte d'accès à l'univers poétique de l'auteur de Sur la route. Drôles, bruts, énigmatiques, ils explorent les failles et les traces de folie causées par l'absurdité de la vie dans la société capitaliste, et parlent de beauté et d'évasion. On y retrouve les grands thèmes de Kerouac, ses obsessions, ses lieux : le haïku, les « saints bouddhistes », le jazz, l'auto-stop, les comic strips, la Californie, le Mexique, Chinatown, Greenwich Village. Sans oublier : Rimbaud et Verlaine, Genet, Joyce, Ginsberg, James Dean...

« On aurait tort de les négliger, ces vers brûlants de spontanéité, à la verve insolente, et où la musicalité l'emporte souvent sur le sens, révélant un don inouï pour l'improvisation. » (Extrait de la préface de Thierry Clermont.)

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Mikriammos
 
 
Il ne m'est Paris que d'Elsa, Louis Aragon
Il ne m'est Paris que d'Elsa
Des proses éblouissantes du Paysan de Paris à La Semaine sainte, des Beaux Quartiers à En étrange pays dans mon pays lui-même, Louis Aragon n’a cessé de chanter Paris. Il intègre ainsi la famille de tous les écrivains amoureux de la Ville lumière et décide de sa filiation en donnant à relire, comme en surimpression, les tableaux parisiens de Baudelaire, les poèmes d'Apollinaire, le Paris de Francis Carco et de Robert Desnos.

Mais Paris est également le théâtre où se joue l'histoire d'un amour écrit aux portes de la légende : celui que Louis voue à Elsa. À travers Elsa, il retrouve l'empreinte affective que le temps a laissée sur les murs de la capitale. Et lorsqu'il écrit : « Arrachez-moi le cœur vous y verrez Paris », nous comprenons, bien sûr : « Il ne m'est Paris que d'Elsa ».
 
Tu as oublié mon coeur en partant, Léa Jeunesse
Tu as oublié mon coeur en partant
Le livre pour tous les coeurs qui ont aimé une première fois. 
La rupture amoureuse en cent textes poétiques illustrés avec délicatesse par Maxime Lombard. 

« Je pense à toi lorsque la nuit tombe doucement,
quand je regarde les centaines d’étoiles scintiller
dans l’obscurité en me demandant si tu m’as oubliée.

Je pense toujours à toi en marchant dans certaines rues,
comme si tu ne les avais jamais vraiment quittées,
comme tu n’as pas quitté mon coeur. »
 
Erotiques, E.E. Cummings
Erotiques
Tout au long de sa vie, Edward Estlin Cummings a composé des poèmes et des dessins érotiques avec une liberté de ton remarquable pour son temps. Pour lui, la crudité des corps et de la jouissance se présente au cœur même de l’aventure poétique.

Des années 1920 aux années 1960, son œuvre reflète ses expériences d’homme : fugitives comme les rencontres tarifées de sa jeunesse, dans les boîtes de strip-tease à Boston ou à l’arrière du front en France ; émues, presque stupéfiées avec la « timide et luxurieuse » Elaine, sa première épouse, ou mystiques et rageuses avec Marion, la compagne de ses vieux jours.

En dépit de la variété de sentiments que chacune lui inspire, jamais les femmes ne sont réduites à de simples objets de désir dans la poésie de Cummings. L’érotisme y apparaît comme une esthétique du partage, une communion avec la nature et ses cycles, une fenêtre ouverte sur le mystère de la vie.

Traduit de l'anglais et présenté par Jacques Demarcq
 
Lait et miel, Rupi Kaur
 
le soleil et ses fleurs, Rupi Kaur
le soleil et ses fleurs
c'est la recette de la vie
disait ma mère
lorsqu'elle me tenait dans ses bras quand je pleurais
pense à ces fleurs que tu plantes
dans le jardin chaque année
elles vont t'apprendre
que les gens eux aussi
doivent se faner
tomber
pourrir
se redresser
pour fleurir


- rupi kaur - 
 
 
Liberté j'écris ton nom, Paul ELuard et Fernand Léger
Liberté j'écris ton nom
Appris à l'école, mis en musique, cité au cinéma, Liberté est une œuvre au destin exceptionnel. Après sa publication semi-clandestines en 1942, ce poème de Paul Eluard est devenu emblématique de la Résistance face à l'occupant nazi. Durant la guerre, il fut diffusé de la main à la main et à la radio, imprimé sur des livrets miniatures et largué sur la France par des avions de la Royal Ai Force.

Pour Eluard, proclamer le mot liberté à l'heure où le réigme de Vichy transformait la devise républicaine en un sinistre Travail, Famille, Patrie était un acte hautement subversif et porteur d'espoir. L'idéal qu'il nous exhorte à défendre est apolitique et universel. C'est un hymne à la vie. 

Lorsque Eluard meurt subitement, en novembre 1952, l'éditeur Pierre Seghers, lui-même ancien résistant, cherche à lui rendre un hommage éclatant : il demande à leur ami commun, le peintre Fernand Léger, de mettre en couleur le poème Liberté.

Publié en 1953, ce magnifique poème-objet crée un nouvel espace de lecture aux couleurs vives, avec le visage pensif du poète sur le premier feuillet et la calligraphie joyeuse du mot liberté à la fin, tracé d'un geste souverain.

Aujourd'hui, la force de ce poème, qui évoque toute une histoire de luttes et de sacrifices - celle de nos aînés -, est intacte.
Lu et récité dans tous les moments dramatiques, il en est venu à symboliser l'appel au courage et à la résistance à toute forme d'oppression.
 
Un jour, un poème..., Jean Orizet
Un jour, un poème...
Jean Orizet a derrière lui un demi-siècle de familiarité avec la poésie française. Le grand public le sait, qui accorde sa confiance à chacune de ses anthologies : Les cent plus beaux poèmes de la langue française, Anthologie de la poésie française, Les plus beaux sonnets de la langue française, Les plus beaux poèmes d’amour de la langue française
En 2014, il conçoit pour Omnibus une anthologie sur le thème des saisons et des jours, richement illustrée en couleurs. Tous les poèmes que nous aimons et que nous connaissons depuis l’école y sont, mais aussi ceux, moins connus, que Jean Orizet a souhaité nous faire découvrir.
Les illustrations en grand format – tableaux, sculptures, miniatures, dessins – ont été elles aussi puisées dans un patrimoine culturel qu’il est essentiel de conserver et de transmettre.
 
Coffret La Résistance et ses poètes, Pierre Seghers
Coffret La Résistance et ses poètes. Récit & Anthologie
Pierre Seghers, poète, résistant de la première heure, et éditeur des poètes du monde entier, fut le premier à retracer en 1974, avec La Résistance et ses poètes, l’aventure individuelle et collective de la poésie française sous l’Occupation. Cet ouvrage de référence est composé d’un récit historique et d’une anthologie, qui intimement se complètent et se répondent.

Dans ce récit, de la « drôle de guerre » à la Libération, des débuts de la Résistance à la guérilla organisée, Pierre Seghers suit pas à pas l’itinéraire de femmes et d’hommes précipités dans le labyrinthe des réseaux, le chassé-croisé des pseudonymes, et qui firent résonner la voix de la liberté au péril de leur vie. On y croise Louis Aragon, Paul Eluard, René Char ou Robert Desnos et des figures emblématiques de résistants, tels Jean Moulin, Madeleine Riffaud, Lucie Aubrac ou Missak Manouchian, mais aussi nombre de poètes anonymes, parfois très jeunes, tous épris du même idéal. Près de cinquante ans après sa première édition, la force prophétique de ce livre demeure intacte.

Dans cette anthologie, Pierre Seghers réunit une centaine de poètes qui eurent les mots pour armes. Leurs poèmes furent publiés en « contrebande » pour tromper la censure, écrits dans la clandestinité ou le maquis, depuis les prisons et jusqu’aux camps de déportation. Ils résonnent encore aujourd’hui tels des cris profonds et autant d’appels à la liberté.
 
Dans l'hiver des villes, Tennessee Williams
Dans l'hiver des villes (édition bilingue)
Lorsqu'il publia Dans l'hiver des villes, en 1956, sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était telle qu'elle ne pouvait qu'éclipser son œuvre poétique. Pourtant, en privé, l'homme se définissait avant tout comme un poète. Aujourd'hui, près de quarante ans après sa mort, on comprend combien sa poésie nourrit tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène.

On y reconnaît l'intensité de son expression, son sentiment de solitude, sa compassion. Alors que son théâtre, cependant, se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, Tennessee Williams trouve ici la possibilité de tomber le masque, de faire le récit de ses expériences avec les hommes ou de dire son amour pour Frank Merlo, son compagnon de longue date.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Demarcq
Prix Nelly Sachs de la traduction 2016
 
Poésie involontaire et poésie intentionnelle, Paul Eluard
Poésie involontaire et poésie intentionnelle
Aux heures tragiques de l'Occupation, Poésie involontaire et poésie intentionnelle réactualise une préoccupation ancienne chez Eluard. Le surréalisme avait ressenti, dès ses débuts, l'emprise décisive des incitations de Rimbaud et surtout de Lautréamont à chercher la poésie ailleurs : « La poésie doit être faite par tous. Non par un. » La quête de toutes les formes que peut prendre la spontanéité créatrice mène aussi bein vers les trouvailles éclatantes des poètes qu'au discours troublant du fou ou au trésor des locutions populaires. « Comprendra-t-on mon intention profonde, amener l'esprit poétique en France dans des contrées mal appréciées jusqu'ici », écrit Eluard vers mai 1942. Averti du projet, Pierre Seghers utilise ses dernières rames de papier pour produire ce livre sans précédent.

Dans cette anthologie riche en surprises délectables, Eluard s'efface au profit des voix venues de tous pays et de toutes époques, connues ou anonymes. Voici que viennent dialoguer la poésie involontaire - en page de gauche et en italique - et la poésie intentionnelle, en page de droite. Le « mince fil de la poésie impersonnelle » y fait apparaître ses plus miraculeuses conjonctions avec le langage dont les plus grands poètes ont le secret.

Préface de Nicole Boulestreau

 
 
Cent poèmes d'Aimé Césaire
Cent poèmes d'Aimé Césaire

« La poésie est une démarche qui par le mot, l'image, le mythe, l'amour et l'humour m'installe au cœur du vivant de moi-même et du monde. »

C comme Cahier d’un retour au pays natal. C’est le chef-d’œuvre initial d’Aimé Césaire, un étudiant de 25 ans pétri de toutes les cultures du monde et qui compose pour la faim universelle, pour la soif universelle, ce qu’André Breton définira comme « le plus grand monument lyrique de ce temps ».

E comme Engagement. C’est la puissance de la création poétique de Césaire qui l’a conduit à l’engagement politique, et non l’inverse : ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche.

S comme Soleil, oeil fascinant mon œil. Toute sa poésie est fondée sur la parole donnée à la géographie, à la géologie, à la flore et la faune solaires de la Caraïbe : soleils à calculer mon être, natif natal.

A comme Armes miraculeuses de résistance créatrice (titre de son premier recueil en 1946). Ce sont pour Aimé Césaire celles de la poésie, du théâtre, du discours : ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. Le poète forge des armes de paroles qui deviennent les outils de l’émancipation et de l’identité conquises. Des Ferments contre les Ferrements.

I comme Insolite bâtisseur. Le poète comme l’homme politique a toujours l’obsession de bâtir, d’édifier la verticalité humaine avec des bouts de ficelle, avec des mailles forcées de cadène contre l’horizontalité des vies courbées ou écrasées : ne dépare pas le pur visage de l’avenir, bâtisseur d’un insolite demain.

R comme Résistance. De la dissidence antillaise des années 1940 aux combats de la décolonisation, Césaire promeut l’idée de résistance créatrice, solidaire de tous ceux qui se battent pour édifier et non pour détruire : capte au décor le secret des racines, la résistance ressuscite.

E comme Espérance à flanc d’abîme, du poète qui habite un paradis raté, mais garde confiance en chaque graine et chaque goutte endurant solidairement le défi du désert sur la carte voyageuse du pollen. Du Cahier jusqu’à ses derniers vers : tout se retrouvera là/cumulé pour le sable généreux.

 
Cent poèmes de Victor Hugo
Cent poèmes de Victor Hugo

Au-delà de nos souvenirs de récitations d’enfance, nous avons ardemment souhaité qu’au fil des pages revive l’homme – l’homme dont les poèmes sont le miroir des émotions sur toute la gamme des sentiments qu’il vécut : des premiers émois amoureux dans une Espagne vibrante de sensualité aux larmes du deuil, quand meurt sa fille Léopoldine, en passant par les poèmes pour les heures gaies. Ce choix n’est pas seulement celui des plus beaux poèmes de Hugo. Il est également la biographie poétique d’un être exceptionnel qui communiquait avec toutes celles et tous ceux qui l’approchaient, dans un élan charismatique intense. C’est le journal de bord en vers et en couleurs d’un homme qui communiquait aussi avec les fleurs, les oiseaux, l’océan, les clochers des cathédrales et les plus humbles objets parce qu’il avait le don insigne de tout créditer d’une âme.

 
Cent poèmes d'Apollinaire
Cent poèmes d'Apollinaire
La courte vie et l’œuvre multiple de Guillaume Apollinaire inaugurent le xxe siècle et l’éclairent tout entier. Conteur, journaliste, critique d’art et théoricien de la peinture, il est avant tout l’inventeur d’un langage poétique qui révèle la fragilité cruelle de l’amour, l’horreur de la guerre et l’insaisissable mouvement de la vie.
Le poète du Pont Mirabeau, de La Chanson du mal-aimé et des Calligrammes avait une devise – « J’émerveille » – qu’il a honorée en explorant « le chant de tout l’amour du monde ». En 1913, dans le recueil Alcools, il exprimait un vœu : « Hommes de l’avenir souvenez-vous de moi. »
Un siècle plus tard, l’ami, entre autres, de Picasso, de Max Jacob et d’Alfred Jarry, l’amoureux de Montmartre et de Montparnasse, le précurseur du surréalisme a conquis la gloire et nous émerveille.
 
Le Jardin en cent poèmes, Isabelle Ebert-Cau
Le Jardin en cent poèmes

Le jardin est l’image du paradis sur terre, un univers où l’homme peut jouer à être Dieu. Il laboure, sème, coupe et taille – ce que relève La Fontaine. C’est aussi là qu’il voit mourir ce qu’il a lui même planté. Et puisque le jardin est à taille humaine, c’est en le brodant qu’on parle le mieux du fil de la vie. A l’ombre des arbres, l’on y voit passer avec philosophie le rythme des saisons et le chemin des âges…

Voici en cent poèmes l’espoir du printemps et des amours naissantes, la maturité de l’été, saison de volupté et de mûrissement des fruits, qui glisse doucement vers l’automne mélancolique où les fleurs fanent, où les grilles rouillent sous la pluie, où seules les pommes arrachent un sourire à quelques facétieux comme Géo Norge. L’hiver plus silencieux « prépare en secret le printemps », selon Théophile Gautier, avant que tout recommence.

Le jardin, c’est tout cela à la fois, et nul autre sujet ne peut prétendre être aussi proche de nous.
Isabelle Ebert-Cau

 
Le Vin en cent poèmes 
Le Vin en cent poèmes
Collectif

Depuis la haute antiquité, toutes les civilisations ont chanté ses louanges, lui qui, par excellence, est le breuvage que les dieux ont réservé aux hommes…
 
« C’est un corps vivant où se tiennent en équilibre les “esprits” les plus divers, les esprits volants et les esprits pondérés, conjonction d’un ciel et d’un terroir », nous dit Gaston Bachelard. Et s’il se conjugue à merveille avec l’amour et la poésie, s’il est synonyme de gaieté et de convivialité, c’est un ami qui peut se révéler traître. « Le vin est semblable à l’homme : on ne saura jamais jusqu’à quel point on peut l’estimer et le mépriser, l’aimer et le haïr, ni de com­bien d’actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable » (Charles Baudelaire)…
 
Les poètes comme Colette, Lamartine, Alphonse Daudet, Anacréon, Du Bellay, Jean Richepin, Gaston Couté ont chanté le rôle de la terre et le travail de l’homme dans l’élaboration du vin. Desnos, Rabelais, Shakespeare, Ronsard, Neruda, Molière, Apollinaire en ont célébré les bienfaits. Mais tous, avec Verlaine, Tchang Kien, Aristide Bruant, Omar Khayyâm, La Fontaine, Li Po, Abû Nuwâs, Victor Hugo, Yeats, Prévert et quelques autres, ont loué l’ivresse libératrice qu’il apporte à celui qui s’abandonne aux sortilèges du nectar.
 
Julia Hung

 
Notre âme ne peut pas mourir, Taras Chevtchenko
Notre âme ne peut pas mourir
« Notre âme ne peut pas mourir,
La liberté ne meurt jamais.
Même l'insatiable ne peut
Pas labourer le fond des mers,
Pas enchaîner l'âme vivante,
Non plus la parole vivante... »


Ces vers, extraits du poème « Caucase », auraient pu être écrits de nos jours. Datés de 1845, ils ont survécu à leur créateur Taras Chevtchenko, immense peintre et poète ukrainien qui a payé de sa vie son combat inlassable pour la liberté et la dignité de son peuple. Héros national, symbole de résistance en 2014 lors de la révolution de Maïdan ou aujourd'hui face aux chars de Vladimir Poutine, Chevtchenko est pourtant méconnu du public français. Cette édition, qui reprend les choix de poèmes traduits en 1964 par Guillevic pour la collection « Poètes d'aujourd'hui », permettra à chacun d'approcher une œuvre fondamentale qui vient du passé nous parler du présent et de l'avenir

Traduit et préfacé par Guillevic
Avant-propos d'André Markowicz
 
Les yeux d'Elsa, Louis Aragon
Les Yeux d'Elsa
Publié en Suisse en 1942, puis diffusé sous le régime de Vichy grâce à la négligence d’un censeur, Les Yeux d’Elsa comporte d’innombrables allusions à l’Occupation. À travers l’évocation de la France médiévale, Aragon invite son lecteur à reconnaître les déchirures du présent et à s’engager dans la défense d’un pays dévasté.

Cette édition intègre la préface rédigée en février 1942, ainsi que trois textes en prose : « La leçon de Ribérac », « La rime en 1940 » et « Sur une définition de la poésie ».

Postface de Lionel Ray.
 
Tes pieds je les touche dans l'ombre, Pablo Neruda
Tes pieds je les touche dans l'ombre
En 2014, quarante ans après la disparition du Prix Nobel chilien, la fondation Neruda exhumait vingt et un poèmes inédits de ses archives. Salué dans le monde entier, cet événement littéraire de premier ordre consacrait Pablo Neruda comme un poète inépuisable par l'ampleur, la force et la postérité de son œuvre.

Écrits entre 1956 et 1973 sur des supports de fortune, contemporains de La Centaine d'amour et du Mémorial de l'île Noire, souvent griffonnés à l'encre verte, ces poèmes empruntent des motifs récurrents de l'œuvre de Neruda : l'amour pour les femmes, le voyage, le pays natal livré aux séismes et à l'incertitude politique, l'art poétique, les forces telluriques et enfin la nature, toujours féconde et luxuriante.

À la lecture de ces textes, chacun entendra résonner, par-delà le tombeau, la voix si puissante et familière de celui qui incarne à jamais une foi inébranlable en la fraternité humaine.

Traduit de l'espagnol (Chili) par Jacques Ancet.
Carnet de trente pages de fac-similés.
 
Hauteurs de Macchu Picchu, Pablo Neruda
Hauteurs de Macchu Picchu
En 1943, Pablo Neruda gravit le chemin sinueux qui conduit jusqu'aux ruines de Macchu Picchu, aux confins de la cordillère des Andes, de la forêt amazonienne et des cieux. Face au spectacle qu'offre la cité inca, le poète entame une longue méditation lyrique : au prix de quels sacrifices humains la citadelle a-t-elle imposé son empreinte ? Quel sens peut revêtir une pareille entreprise, balayée par l'Histoire et engloutie par le temps ? Comment en restituer toute la démesure, la monstruosité et le sublime ?

Hymne ébloui qui composera le second tableau du Chant général, Hauteurs de Macchu Picchu est bien davantage que le récit de la vie et de la mort. Au cœur des vestiges de la grande civilisation rouge, le Prix Nobel chilien y lance un appel vibrant à la renaissance des peuples natifs d'Amérique du Sud.

« Hauteurs de Macchu Picchu est né de cet accord entre la grandeur de l'objet du poème et l'éclat de sa langue. […] C'est assez pour que plusieurs reconnaissent en ce presque psaume un des sommets de l'œuvre de Pablo Neruda. » (Extrait de la préface de Roger Caillois)

Traduit de l'espagnol (Chili) par Roger Caillois
 
Lettres de jeunesse, Paul Eluard
Lettres de jeunesse
Adressées entre 1912 et 1920 à ses parents et à son premier grand ami, le relieur et éditeur A.-J. Gonon, ces Lettres de jeunesse témoignent de la précoce vocation de poète de Paul Eluard. En 1912, il a seize ans quand il quitte l’école pour aller soigner sa tuberculose au sanatorium de Clavadel, en Suisse. C’est là, dans cette station cosmopolite des Alpes, qu’il rencontre une jeune fille russe du nom de Gala. Elle va faire basculer son existence.

Au fil des lettres se lisent l’épreuve de la maladie, et la terrible expérience de la guerre : en 1914, Paul est mobilisé, ainsi que son père. Il sera infirmier au front, puis, à sa demande, servira comme combattant avant d’être de nouveau hospitalisé. Il publie plusieurs recueils de poèmes. Sa révolte face à la misère, à la souffrance, au malheur s’accompagne de cette découverte de la solidarité dans le bonheur qui ne se démentira jamais.

Robert D. Valette, qui a présenté et annoté cette correspondance en 1962, a publié deux ouvrages essentiels à la connaissance de l'œuvre d'Eluard : Le Poète et son ombre (ensemble de documents inédits) et Livre d'identité.
 
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