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Babi Yar
M. Menant (traduit par), Annie Epelboin (traduit par, préface de), Annie Epelboin (traduit par, préface de)
Date de parution : 17/01/2019
Éditeurs :
Robert Laffont

Babi Yar

M. Menant (traduit par), Annie Epelboin (traduit par, préface de), Annie Epelboin (traduit par, préface de)
Date de parution : 17/01/2019

Anatoli Kouznetsov avait douze ans lorsque l’armée allemande occupa Kiev en 1941. Il habitait un faubourg proche du ravin de Babi Yar, lieu où des dizaines de milliers de personnes...

Anatoli Kouznetsov avait douze ans lorsque l’armée allemande occupa Kiev en 1941. Il habitait un faubourg proche du ravin de Babi Yar, lieu où des dizaines de milliers de personnes ont été massacrées par les nazis. Lorsqu’il put s’aventurer dans le ravin, il ne trouva que des cendres et se...

Anatoli Kouznetsov avait douze ans lorsque l’armée allemande occupa Kiev en 1941. Il habitait un faubourg proche du ravin de Babi Yar, lieu où des dizaines de milliers de personnes ont été massacrées par les nazis. Lorsqu’il put s’aventurer dans le ravin, il ne trouva que des cendres et se jura de témoigner, un jour, de ce qu’il avait vu. Il consigna aussitôt ses souvenirs dans un cahier d’écolier et, durant vingt ans, l’augmenta de ses réflexions personnelles, en marge de l’histoire officielle qui taisait la vérité des massacres. Il y intégra des documents authentiques et des témoignages recueillis auprès des survivants, mena son enquête et composa un « roman-document » sur la souffrance que l’homme est capable d’infliger à l’homme, où s’entremêlent le fait historique, l’autobiographie et la réflexion sur les dictatures du XXe siècle.
Paru une première fois en 1966 en version censurée par le régime soviétique, le premier grand témoignage sur la Shoah à l’Est est publié aujourd’hui dans sa version intégrale.

« De cette oeuvre-témoignage, le lecteur est peut-être aujourd’hui plus à même d’apprécier l’importance. S’inscrivant dans ce qui constitue désormais une tradition littéraire, elle en bouscule les repères habituels du temps et de l’espace. Elle ouvre le champ du regard et de la méditation à ces vastitudes de l’est de l’Europe, que le nazisme voulait transformer à sa guise en terre d’esclavage et où la "Solution finale" s’est accomplie avec une violence et une efficacité incomparables. Elle bouleverse aussi notre représentation du mal absolu en l’inscrivant dans le temps historique du mal totalitaire. Dans les plis successifs d’une oppression réitérée. Elle désigne un temps long où la violence sociale qui avait déjà opéré sous Staline devait au sortir de la guerre relayer le nazisme dans un acharnement insensé à effacer les traces. » Annie Epelboin, extrait de la préface.

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EAN : 9782221127414
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782221127414
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • AlexandreAllamanche 18/09/2022
    Si Anatoli Kouznetsov a donné le nom de ce ravin situé aux environs de Kiev à son livre, il n'aborde pas seulement la tuerie qui y sévit à partir de septembre 1941 et au cours de laquelle plusieurs dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants furent fusillés. Non, il aborde en réalité son enfance et son adolescence d'abord dans la Russie bolchévique qui ouvrait pour le bonheur universel, à grands coups de collectivisations forcées, de déportations massives et d'exécutions, puis à l'occupation allemande. Il parle aussi de la débandade de l'Armée Rouge et l'arrivée des allemands, les rationnements etc... On y lit la misère et la souffrance de ce peuple, ballottés entre différents fanatismes politiques voire mystiques, quasi religieux, permettant ainsi tous les excès. Anatoli Kouznetsov ne cesse de mettre nazisme et communisme dos à dos, criant dans ses lignes une haine moins de l'Humanité que de l'individu endoctriné par de telles idéologies, ne poussant qu'au fanatisme et donc au pire. Le texte est fatalement sordide à de nombreux passages, mais comme tout témoignage, déborde de détails qui donnent toute sa valeur à cet ouvrage.
  • miriam 15/09/2022
    Un documentaire Babi Yar Context (2021) sort actuellement en salle, très discrètement L’actualité et la guerre en Ukraine, m’ont incité à télécharger et lire Babi Yar de Kouznetsov (1966) . 576 pages d’un texte un peu étrange parce qu’il a été tellement censuré que l’auteur a dû reconstituer le texte original en marquant avec la typographie (italique ou entre-crochets) les paragraphes entiers qui avaient disparu à sa sortie en URSS, censure parfois compréhensible, parfois arbitraire. Cette reconstitution est, en elle-même, un témoignage édifiant. Roman d’un enfant qui a 12 ans quand les Allemands occupent Kiev en septembre 1941 et qui s’achève en novembre 1943 quand l’Armée Rouge reprend la ville. Babi Yar était un des terrains de jeux des enfants qui vivaient dans les environs. Le récit du massacre n’est pas celui de l’enfant mais celui de témoins qui, par miracle, échappèrent. Plus de 33.000 juifs furent fusillés en quelques jours. Baby Yar servit aussi dans l’élimination des Tziganes et de tous ceux que les Nazis considéraient comme des opposants. Une simple plaisanterie pouvait conduire n’importe qui à Babi Yar et les riverains du site n’ignoraient pas ce qui s’y passait. Anatoli Koutznetsov, vivait avec sa mère et ses grands parents. Le grand père et la grand mère étaient des ukrainiens très simples. le Grand père était tout à fait hostile au système soviétique, au début de l’occupation nazie, il était même plutôt favorable aux Allemands dont il admirait la rigueur et l’efficacité. La Grand Mère, très pieuse, était une femme simple et généreuse. Les parents d’Anatoli étaient des gens éduqués, la mère institutrice, le père Russe était un bolchevik. Parmi les camarades d’Anatoly, il y avait aussi bien un petit juif, qu’une finnoise. ils avaient été élevés en dehors de toute religion ou préjugé racial ou de nationalité. Privé d’école, dans une misère intégrale, les enfants se débrouillent pour survivre et ne pas mourir de faim, glanant des pommes de terre dans les jardins, vendant un peu n’importe quoi, du papier à cigarette, des allumettes, récupérant des mégots et même des feuilles pour les fumeurs. Plus tard, quand il a atteint 14 ans, pour éviter la déportation et le travail forcé en Allemagne, Anatoli a fait de nombreux petits métiers, aidant des paysans à la campagne, jardinier, aide-charcutier….L’enfant a survécu par ses astuces, de bonnes jambes pour échapper aux poursuites et aux rafles par des courses haletantes, et beaucoup de chance. Tout ce qui concerne le quotidien de la famille et des voisins est très vivant et passionnant à lire. Le roman est interrompu par des chapitres formés par les décrets allemands placardés à Kiev, interdits, propagande, appel au travail en Allemagne. Plusieurs chapitres sont aussi intitulés les livres au feu, deux Les cannibales on a beaucoup brûlé de livres à Kiev, on a découpé des photos, des livres de classes, on a arraché des pages des manuels scolaires, caviardé des textes… Quant au cannibalisme, il n’a pas commencé avec l’invasion allemande, mais beaucoup plus tôt avec la famine qui a sévi dans les années 30. Si quelques uns des Ukrainiens, par opposition au stalinisme, ont accueilli favorablement les armées nazies, le pillage, la terreur, les massacres ont vite fait de leur faire changer d’avis comme le grand père du narrateur et qui devient antifasciste après le premier tiers du récit. Koutznetsov montre la vie des hommes et des enfants, il n’oublie pas les animaux : le Chat Titus qui sait rentrer chez lui de très loin, les chevaux et même les poissons quand notre héros n’arrive pas à tuer la perche qu’il a pêchée… Le livre ne se termine pas avec la fin de la guerre, l’auteur revient à Kiev et raconte comment on a essayé de supprimer Babi Yar, de l’oublier, de le rayer de l’histoire : on eut même l’idée de noyer le site sous un lac dont les sédiments, par décantation auraient noyé le site. On construisit un barrage dont la digue céda et fit des vicitimes. On fit passer une route à grande circulation Un documentaire Babi Yar Context (2021) sort actuellement en salle, très discrètement L’actualité et la guerre en Ukraine, m’ont incité à télécharger et lire Babi Yar de Kouznetsov (1966) . 576 pages d’un texte un peu étrange parce qu’il a été tellement censuré que l’auteur a dû reconstituer le texte original en marquant avec la typographie (italique ou entre-crochets) les paragraphes entiers qui avaient disparu à sa sortie en URSS, censure parfois compréhensible, parfois arbitraire. Cette reconstitution est, en elle-même, un témoignage édifiant. Roman d’un enfant qui a 12 ans quand les Allemands occupent Kiev en septembre 1941 et qui s’achève en novembre 1943 quand l’Armée Rouge reprend la ville. Babi Yar était un des terrains de jeux des enfants qui vivaient dans les environs. Le récit du massacre n’est pas celui de l’enfant mais celui de témoins qui, par miracle, échappèrent. Plus de 33.000 juifs furent fusillés en quelques jours. Baby Yar servit aussi dans l’élimination des Tziganes et de tous ceux que les Nazis considéraient comme des opposants. Une simple plaisanterie pouvait conduire n’importe qui à Babi Yar et les riverains du site n’ignoraient pas ce qui s’y passait. Anatoli Koutznetsov, vivait avec sa mère et...
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  • Shostadine 28/05/2022
    Suite à une coïncidence sinistre, la poignante symphonie « Babi Yar » de Dimitri Shostakovitch (musicien russe du 20e siècle) a été donnée à Bruxelles le deuxième jour de l’invasion russe en Ukraine. C’était l’occasion de plonger dans le roman-récit du même nom, d’Anatoli Kouznetsov. Babi Yar est le nom d’un ravin des faubourgs de Kiev, où le régime nazi, dès le début de leur occupation de l’Ukraine en septembre 1941, a exécuté près de 34000 Juifs en 36 heures, et plus de 100000 femmes et hommes durant son règne de terreur. Anatoli Kouznetsov vit cette période du haut de ses 12 ans, entend les réactions de sa famille, de ses amis et des habitants de Kiev, saisit l’ambiance terrifiante de mort quotidienne, connaît la faim constante, se débrouille au jour le jour pour survivre. Ni pathos, ni froideur dans ce récit où l’on ressent à la fois la jeunesse de l’auteur-témoin et la réflexion de l’auteur-écrivain (qui écrit ce récit en 1966) ; le style direct et les dialogues sans fioritures de ce récit nous mettent au plus près du quotidien des habitants, et les recherches que Kouznetsov a longuement menées sur ces événements y ajoutent une rigoureuse dimension historique. Le roman de Kouznetsov n’a été édité en URSS (où il résidait) qu’au prix d’une mutilation complète de son manuscrit due à la censure. Kouznetsov profitera d’un séjour en Grande-Bretagne pour y demander l’asile politique, où il s’établira. Ayant emporté son manuscrit, il le republiera en Occident dans sa version intégrale. Cette version est passionnante aussi à un autre degré, car l’auteur a choisi d’y montrer (par un choix typographique) ce que la censure soviétique avait rejeté de son manuscrit – l’ayant parfois rendu incompréhensible, en retirant les moindres allusions aux faiblesses de l’armée soviétique et aux profiteurs hypocrites du système et des événements, par exemple. Suite à une coïncidence sinistre, la poignante symphonie « Babi Yar » de Dimitri Shostakovitch (musicien russe du 20e siècle) a été donnée à Bruxelles le deuxième jour de l’invasion russe en Ukraine. C’était l’occasion de plonger dans le roman-récit du même nom, d’Anatoli Kouznetsov. Babi Yar est le nom d’un ravin des faubourgs de Kiev, où le régime nazi, dès le début de leur occupation de l’Ukraine en septembre 1941, a exécuté près de 34000 Juifs en 36 heures, et plus de 100000 femmes et hommes durant son règne de terreur. Anatoli Kouznetsov vit cette période du haut de ses 12 ans, entend les réactions de sa famille, de ses amis et des habitants de Kiev, saisit l’ambiance terrifiante de mort quotidienne, connaît la faim constante, se débrouille au jour le jour pour survivre. Ni pathos, ni froideur dans ce récit où l’on ressent à la fois la jeunesse de l’auteur-témoin et la réflexion de l’auteur-écrivain (qui écrit ce récit en 1966) ; le style direct et les dialogues sans fioritures de ce récit nous mettent au plus près du quotidien des habitants, et les recherches que Kouznetsov a longuement menées sur ces événements y ajoutent une rigoureuse dimension...
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  • Hulot 30/01/2022
    La vie auprès du Ravin des Veuves - Baby Yar - Baby Yar, l'auteur le connaît parfaitement. C'est son terrain de jeu. Il a 12 ans lorsque les Allemands envahissent l'Union Soviétique. Ils vont transformer son terrain de jeu en un lieu de massacre. En quatre jours, les nazis vont éliminer 70 000 juifs de Kiev et pendant presque deux ans, les tueries vont se perpétuer, que ce soient les communistes, les résistants, les partisans ou bien simplement des personnes raflées sans raison particulière. Les habitants de Kiev vont vivre avec le claquement sec des mitrailleuses au quotidien comme une menace qui participe à entretenir la terreur. Anatole Kouznetsov nous raconte, évidemment, cette monstruosité que fut Baby Yar mais son livre nous fait surtout le récit, au jour le jour, d'une survie sous l'occupation allemande. La vie quotidienne était déjà très dure sous le régime communiste mais elle va devenir un enfer. Très vite, les habitants vont vivre dans la peur, celle d'être raflés, pillés car les Allemands volent absolument tout ce qu'ils peuvent et pour cela n'hésitent pas à vous menacer de vous déporter en Allemagne pour travailler, voire pire et tout cela sous le "tac tac tac" quotidien, ce bruit qui vient du ravin. Mais le pire pour l'auteur, sa famille ainsi que pour tous les habitants, c'est la faim. Il n'y a plus rien à manger et chaque jour est une lutte pour survivre. Les Allemands prennent tout et affament la population. Alors, ce gamin et ses copains vont s'improviser voleurs, chapardeurs et surtout revendeurs de tout ce qu'ils ont pu trouver. Ils vont passer leurs journées dans le froid sur le seul endroit où ils peuvent commercer, un marché, où les paysans des alentours viennent vendre à prix d'or leurs produits. Ce marché, lieu de rafles régulières de la part des occupants, d'où ils rentrent avec quelques morceaux de pain et parfois avec quelques pommes de terre. Quelle fête, ce jour-là, à la maison. Quel bonheur, également, quand la municipalité servira, tous les jours à midi, une soupe à tous les enfants de moins de 12 ans. Ce sera souvent leur seul repas. C'est cette vie faite de privations, de beaucoup de malheurs mais aussi de quelques instants de joie que nous raconte Anatole Kouznetsov comme lorsque la ville est enfin libérée. Pas de grands faits d’armes, pas de héros, de résistants illustres juste une vision de la guerre et de l’occupation de la part d'un gamin de douze ans qui permit bien souvent à sa famille de survivre, se découvrira des ressources qu'il ne soupçonnait pas, comme tant d'autres de ses compatriotes, une période qui le marqua à jamais et dont il voulut attester pour l’Histoire. C'est un témoignage fascinant sur cette oppression de tous les jours accentuée par la présence de ce ravin de la mort. Ce ravin, même si les Allemands ont essayé de faire disparaître toute trace de leur extermination, sera finalement comblé par les Russes eux-mêmes sans même un monument commémoratif pour cause d'antisémitisme stalinien. Est-il besoin de préciser que ce livre fut censuré, au point d'être totalement dénaturé, à sa parution en Union Soviétique mais comme aime à le rappeler l’auteur, il y a longtemps que les Russes ont appris à lire entre les lignes...La vie auprès du Ravin des Veuves - Baby Yar - Baby Yar, l'auteur le connaît parfaitement. C'est son terrain de jeu. Il a 12 ans lorsque les Allemands envahissent l'Union Soviétique. Ils vont transformer son terrain de jeu en un lieu de massacre. En quatre jours, les nazis vont éliminer 70 000 juifs de Kiev et pendant presque deux ans, les tueries vont se perpétuer, que ce soient les communistes, les résistants, les partisans ou bien simplement des personnes raflées sans raison particulière. Les habitants de Kiev vont vivre avec le claquement sec des mitrailleuses au quotidien comme une menace qui participe à entretenir la terreur. Anatole Kouznetsov nous raconte, évidemment, cette monstruosité que fut Baby Yar mais son livre nous fait surtout le récit, au jour le jour, d'une survie sous l'occupation allemande. La vie quotidienne était déjà très dure sous le régime communiste mais elle va devenir un enfer. Très vite, les habitants vont vivre dans la peur, celle d'être raflés, pillés car les Allemands volent absolument tout ce qu'ils peuvent et pour cela n'hésitent pas à vous menacer de vous déporter en Allemagne pour travailler, voire pire et tout cela sous le "tac tac tac" quotidien, ce bruit...
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  • akhesa 21/01/2021
    Ce livre n est pas seulement un témoignage sur les atrocités commises par les nazis sur les juifs au lieu tristement célèbre de Babi Yar. C est aussi un témoignage d enfant en devenir d d'adolescent sur la guerre,la haine,les fascismes du 20e siècle, la famine et la censure soviétique. Heureusement pour nous,l auteur a eu le courage de ses opinions et a trouvé le moyen de nous les faire parvenir. Tres bon témoignage
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