Gatsby : Le livre de Francis Scott Fitzgerald

Étrange roman, aussi étrange que mon ressenti au long de sa lecture… Au milieu de ce livre, j’en étais presque lassée, pressée d’en finir ! Ensuite, j’étais inquiète d’en voir arriver l’issue, que je pressentais triste sinon dramatique. Et à la fin, j’étais émue et attendrie par ce Gatsby, personnage si singulier, objet de folles rumeurs, entouré d’un voile de mystère, adulé autant que jalousé, et donc, détesté. Un personnage intelligent mais pris au piège de ses sentiments et d’un monde ou d’un milieu auquel il ne connaissait rien, un personnage finalement abusé. L’ambiance de cette époque de l’après-guerre, des années folles, de cette insouciance et de cette légèreté, qui entoure ce roman m’a semblé pesante et tellement décalée ! Par contre, j’ai trouvé que le style de Fitzgerald restituait parfaitement, avec pudeur et retenue les émotions du narrateur,m et une époque où tout n’était qu’illusion et frivolité. Et finalement, j’ai apprécié cette lecture, intéressante, bien qu’empreinte de tristesse et de mélancolie.

Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald est un roman dont je reconnais l’aura, la place dans l’histoire littéraire, le raffinement formel. Il est difficile d’en nier la construction impeccable, l’élégance du style, cette Amérique des années vingt saisie entre champagne, jazz et désillusion. Et pourtant, malgré cette perfection affichée, je reste en retrait. J’admire, parfois, mais je n’éprouve presque rien. Jay Gatsby, figure centrale du roman, reste pour moi une énigme fabriquée. Son mystère est volontaire, construit autour du manque, du mensonge, du rêve. Mais ce rêve, précisément, me semble vide. Son obsession pour Daisy, sa volonté de recréer un passé révolu, cette manière qu’il a de mettre en scène sa propre existence, tout cela dessine une figure tragique, certes, mais trop abstraite. Gatsby ne parle pas, il se laisse voir. Et ce que l’on voit, malgré les apparences, ne tient pas. Nick Carraway, le narrateur, est censé offrir une voix lucide, un regard à la fois complice et critique. Mais cette lucidité est souvent molle. Il observe, il note, il reste à distance. Et moi aussi. Je sens bien ce que Fitzgerald cherche à dire, cette critique de l’illusion américaine, du vide derrière l’or, de l’amour qui se délite. Mais tout cela passe par des personnages presque décoratifs, figés dans leur époque, leurs codes, leurs silences. Le style, lui, est incontestablement soigné. Fitzgerald écrit avec précision, avec cette ironie douce qui fait la marque des grands romans américains. Mais cette beauté littéraire m’apparaît comme un voile. Derrière les images, les descriptions, les métaphores, il manque une faille. Une voix qui tremble. Un regard qui s’expose. Le roman donne une leçon de style, mais pas d’émotion. On y voit la chute, mais on ne la ressent pas. Gatsby le Magnifique est un livre brillant, froid, presque parfait. Je comprends qu’on le vénère. Je comprends moins qu’on le ressente. À force de vouloir incarner un monde disparu, il devient un objet figé. Beau, précieux, lointain. Un livre que je respecte, mais qui ne me parle pas.

Publié en 1925, Gatsby le Magnifique est sans conteste l’œuvre la plus célèbre de F. Scott Fitzgerald et un des piliers de la littérature américaine du XXe siècle. Située dans la décennie prospère et éclatante des années 20, durant l'ère du Jazz et de la prohibition, Gatsby le Magnifique est bien plus qu’une histoire d’amour impossible ; c’est une critique acerbe et élégante du matérialisme, de l’hypocrisie sociale et des rêves brisés. Un roman puissant, toujours d’une grande actualité grâce à son regard perçant sur la condition humaine, les excès et les contradictions du fameux « rêve américain ».

Je n’ai pas été embarqué par ce roman. L’univers censé être brillant et décadent m’a paru froid et sans relief. Les personnages sont assez creux, et je n’ai ressenti aucun attachement. Le style, souvent encensé, m’a semblé monotone, presque plat. J’attendais de la grandeur ou du trouble, je n’ai trouvé qu’un récit distant, qui ne m’a ni ému ni intéressé. Un classique qui, pour moi, ne tient pas ses promesses.