Gatsby : Le livre de Francis Scott Fitzgerald

Pour une première lecture de Fitzgerald je suis assez sceptique. Je m'attendais à plus d'action et ce n'est que vers la fin que ça bouge vraiment. Peut-être que je le relirai une seconde fois, je dois également découvrir d'autres romans de cet auteur.

Au début des années 1920, Nick Carraway, jeune financier, s’installe à West Egg, un quartier huppé de la banlieue new-yorkaise. Son voisin n’est autre que le mystérieux et immensément riche Jay Gatsby. Gatsby donne des fêtes somptueuses dans sa demeure extravagante, où se presse la haute société avide de luxe et de plaisirs. Pourtant, le jeune homme ne semble guère s’intéresser aux mondanités, son regard tourné vers un passé qu’il tente désespérément de raviver. Car Gatsby ne vit que pour un seul rêve : retrouver Daisy, son amour perdu, désormais mariée à un homme riche et arrogant, Tom Buchanan. Espérant reconquérir Daisy, Gatsby sollicite Nick, cousin de la jeune femme, pour organiser leur rencontre. Fasciné par cet homme qui incarne le mythe du rêve américain, Nick devient le témoin de son espoir insensé et de son irrépressible quête du passé. Mais Fitzgerald nous fait rapidement comprendre que l’illusion ne peut triompher de la réalité. Malgré toute la splendeur déployée, Gatsby ne parviendra pas à remonter le cours du temps ... L’adaptation cinématographique, vue il y a quelques années, a ravivé l’énergie du roman, où les fêtes et la frénésie des nuits new-yorkaises donnent une dimension presque cinématographique à la narration. La plume poétique de Fitzgerald est imprégnée de mélancolie. Or, les descriptions qui captent l’atmosphère fastueuse servent aussi une critique subtile de la superficialité de l’aristocratie et de la décadence morale de l’époque. Et à travers ce roman, l'auteur dresse le portrait d’une société qui s’enivre d’excès mais se perd dans son absence de valeurs. Véritable miroir des années folles, cette œuvre fascine autant par sa beauté mélancolique et tragique que par la réflexion sur les illusions humaines. Un siècle après sa publication, Gatsby le magnifique continue de nous émerveiller et de nous tendre un verre de champagne, nous invitant à danser sous les étoiles, ... sur sa pelouse bleue.

Tout simplement mon roman préféré. Découvert à 18 ans, je n'ai fait que le relire avec un regard différent à chaque étape de ma vie. J'ai grandi, muri avec ce roman au fil des ans, je l'ai enseigné pendant des années et je le connais par cœur. Au delà d'une histoire d'amour et d'adultère dans la haute société du New York des années 1920, The Great Gatsby associe le mythe du rêve Américain à la mythologie classique: on y retrouve à travers les lignes, la mythe d'Icare, celui du minotaure et bien d'autres encore... Mais au delà du recyclage des mythes universels, Fitzgerald convoque également des motifs de contes de fée qui touchent le lecteur en plein cœur. Une des clés du roman est peut être un détail, une vision fugace qu'à Nick Carraway, le narrateur, dans le métro, alors qu'il rentre chez lui d'une nuit de débauche, à moitié ivre: Beauty and the Beast. La belle Daisy aura t elle le courage de sauver Gatsby, à la fois monstre social et prince charmant, de son chateau enchanté, avant que sa vie ne s'écroule? Gatsby le magnifique réfute tout manichéisme et tout jugement moral, le héros et l'héroine sont des anti héros, ils sont au delà des mots, ne sont plus que l'écho de leur passé et de leur amour perdu. Mais était ce de l'amour, ou une illusion, une obsession? Ce court roman d'à peine 120 page mérite amplement le titre de patrimoine de l'humanité, tant il capture à la fois l'essence de son époque et touche l'universalité à la fois. Il pose une question fondamentale, dont la réponse à demi formulée résonnera à jamais en vous: jusqu'où est il possible d'aller, par amour?

Un classique de la littérature mais quel plaisir de lire, relire et re-découvrir Gatsby à chaque fois. Grâce aux très belles descriptions on est directement transporté à West Egg. Ce que j’apprécie le plus : sa fluidité dans l’écriture qui rend la lecture simple et légère et qui en fait un de mes classiques préférés.