Dictionnaire amoureux du rock : Le livre de Antoine Decaunes, Alain Bouldouyre

Qu'est-ce qu'il faut pour écrire un dictionnaire du rock? Etre un chroniqueur ou un spécialiste plus ou moins connu. Mais cela ne suffit pas à produire un ouvrage intéressant. Non pas qu'Antoine de Caunes écrive mal, mais nous suivons pas à pas son parcours musical personnel qui, finalement, n'intéresse que lui. On est content de retrouver quelques artistes que l'on a personnellement aimé, surtout s'ils sont peu connus car les grands noms sont trop souvent rabâchés. Et on râle quand n'apparait pas un de ceux que l'on a adoré. A part ça? Antoine de Caunes, Philippe Manœuvre, Alain Gardinier, Gilles Verlant... vieillissent et le rock aussi. Pas ou peu de relève. Les nouveaux groupes ne parviennent pas à s'imposer. Les têtes d'affiche ont plus de cinquante balais. On peut considérer que le rock est en état de mort cérébrale (à l'exclusion du métal). Dommage. Ce fut pourtant une expérience...

Dans le Dictionnaire amoureux de la Bretagne, Yann Quéffélec y parlait à partir de lui - c'est le principe - mais j'avais eu le sentiment que les principaux aspects de la région (ses caractéristiques, sa culture, son histoire, ses "héros"..) y étaient évoqués. Ici non, des groupes et artistes importants sinon essentiels n'y sont pas du tout ou à peine cités, puisque ce cher Antoine - que je ne remercierai jamais assez pour avoir été celui qui a montré un peu de rock (au sens très large) à la tv de la fin des années 70 au milieu des années 80 - parle pratiquement que de ce (ceux) qu'il aime et qu'il a interviewés pendant cette période, au demeurant assez limitée. J'aime bien son style qu'on lui connaît, vif, souvent drôle, aux images audacieuses et néanmoins assez justes, mais ce parti-pris très (trop) personnel génère logiquement de grandes absences et, même s'il se défend d'avoir voulu faire une encyclopédie (j'en demandais pas tant), j'ai refermé cette lecture (longue : plus de 700 pages) avec un sentiment de manque, sinon de légère "arnaque" (soyons modéré. Heureusement que je n'ai pas acheté ce "dictionnaire") car, même si c'était un bosseur, parcourant le monde, préparant très sérieusement ses interviews, je soupçonne ce cher Antoine d'avoir essentiellement transcris le contenu de ses interviews vidéos. Cela me paraît quand même limite que dans un dictionnaire - certes amoureux donc d'abord subjectif, affectif - il n'y ait pas une ligne sur ( je vais les nommer pour combler ma frustration ;) : Chuck Berry, Eddie Cochran, Bill Haley, the Animals, Jimmy Hendrix, Jim Morrison et les Doors, Deep purble, Led zeppelin, Roxy music, Yes, Talking Heads, XTC (même si leurs leaders sont cités comme bons auteurs/compositeurs), Dead Kennedys, les Bérruriers Noirs, Van halen, Patti Smith, Police, Nirvana, Nick Cave, Siouxsie and the Banshees, Joy division, Radiohead, PJ Harvey, Red Hot Chili Pepers, Noir Désir, Franz Ferdinand etc etc (le bouquin date de 2010). Là, comme Antoine de Caunes, je ne cite que ceux que je connais et apprécie.. Par contre j'ai apprécié certaines des anecdotes qu'il a vécues (il y en a beaucoup) et qu'il y exprime un certain nombre d'opinions personnelles (sur certaines figures connues, sur le milieu du rock, des médias etc) et le chapitre sur Zappa, en toute fin de dico, ordre alphabétique oblige, m'a fait refermer ce pavé avec un meilleur avis que si le grand Frank n'avait pas eu un nom (d'artiste) commençant par cette dernière lettre..

Au départ ,je n’ai pas une sympathie excessive pour le bonhomme :un peu trop « fils de.. » et branchouille pour mon goût (mais quelques bon souvenirs de déconnade à la télé : Ahhhh Pine d’huitre !) mais je suis curieux . Et , en fait j’ai pris plaisir à lire ce bouquin : c’est très subjectif (normal) mais bourré d’anecdotes et d’infos intéressantes ,même si nous ne sommes pas tout à fait synchrones en âge ( 7 ans c’est beaucoup dans le monde du rock) j’y retrouve beaucoup de gens que j’aime bien et la verve de l’auteur est réjouissante. L’occasion de réécouter quelques vieux tubes oubliés (merci Internet) . En fait j’aime les gens qui ont une passion et la font partager …Hum , si Hitler avait écrit un traité passionné sur l’élevage des bergers allemands ,je lui aurait trouvé des qualités …Inquiétant non ?

Je suis de treize années plus jeune qu'Antoine de Caunes, et c'est à 13 ans que je le vois présenter '' Les enfants du rock''. eh voilà, converti !! Les Clash de suite !!Les Jam, les Wings, Foreigner, en concert !! Antoine ne se prend pas au sérieux et pourtant quand tu le lis, tu adhères à ce qu'il te dit et tu l'appliques !! ''BROUCE'' Springsteen en est un exemple, car c'est pas avec son '' born in the USA'' en 84 que je suis devenu fan ou ses albums précédants puisque j'étais rop jeune..mais seulement après avoir lu Re-born dans ce livre...Et là , à 45 piges, tu fais la disco et tu y restes on the road et again et again. Antoine est un bon ,c'est tout!! Seul bémol qui n'en est pas un: son article sur Angus né en 53 lui aussi que j'admire sans avoir en référence une vidéo des enfants du Rock, eh bien pourquoi bizarre?? ça ressemble un peu à toute la génération de Manoeuvre qui a '' oublié'' les valeurs d'"ASDESSE'', la longévité, la fidélité, la simplicité et l'art de la scène électrique, grandiose, si on oublie effectivement certains textes..