Bilingue L'étrange cas du docteur J : Le livre de Robert Louis Stevenson

#119914;#119942; #119955;#119952;#119950;#119938;#119951;, #119943;#119952;#119951;#119941;#119942;#769; #119956;#119958;#119955; #119958;#119951;#119942; #119957;#119955;#119938;#119950;#119942; #119953;#119956;#119962;#119940;#119945;#119938;#119951;#119938;#119949;#119962;#119957;#119946;#119954;#119958;#119942; #119938;#768; #119953;#119942;#119946;#119951;#119942; #119959;#119952;#119946;#119949;#119942;#769;#119942;, #119938;#119958;#119955;#119938;#119946;#119957;-#119946;#119949; #119953;#119952;#119956;#119942;#769; #119949;#119942;#119956; #119947;#119938;#119949;#119952;#119951;#119956; #119941;#119958; #119953;#119952;#119949;#119938;#119955; #119946;#119951;#119957;#119955;#119952;#119956;#119953;#119942;#119940;#119957;#119946;#119943; #119938;#119959;#119938;#119951;#119957; #119949;’#119945;#119942;#119958;#119955;#119942; ? On pourrait presque le croire… si l’intrigue ne nous était livrée, toute entière, dès la quatrième de couverture. À ce stade, lire le livre revient à découvrir par erreur la résolution d’une énigme sans y avoir réfléchi : la solution est là mais le plaisir de la recherche s’est évaporé. Cela dit, la lecture reste utile ne serait-ce que pour apprécier la qualité des broderies stylistiques qui rehaussent la trame déjà éventée. Le roman est bien écrit et l'auteur sait ménager son suspense malgré l'illustre intrigue. Ce qui manque cruellement dans cette affaire, c’est la consistance du mal. De nombreuses phrases accentuent le physique repoussant du personnage mais les actes ne sont pas développés. Hyde est censé incarner la partie perverse de l’Homme, mais ses actions relèvent davantage du caprice que du crime. Un meurtre et un mobile aussi instable qu’une saute d’humeur, et un coup de pied à une jeune fille : voilà le palmarès. Difficile d’apprécier le profil psychologique de Hyde. Finalement, je trouve que le caractère du personnage manque de consistance. Certes, l’auteur ne cherche pas à s’attarder sur les méfaits de Hyde, il souhaitait plutôt nous démontrer la théorie de la double personnalité qui compose chaque Homme, et il l’avoue lui-même : « Il n’est nullement dans mes intentions d’entrer dans le détail des infamies sur lesquelles je fermais ainsi les yeux. » De ce fait, tout est bien explicite dans la dernière lettre du Dr Jekyll. Aussi, je l’écris d’une seule et même conscience, sans schizophrénie narrative : j’ai apprécié découvrir les méandres de cet étrange cas au-delà de la mémoire collective qui n’en retient que l’ossature.

Paru au même moment que Le portrait de Dorian Gray et une dizaine d'année avant Dracula, ce roman est un classique du genre horrifique. Mais il est loin d'en avoir la même dimension. Le premier écueil est le style littéraire lourd et ampoulé. Il est si maniéré, qu'il ferait passer Balzac et Hugo pour des télégraphistes ! La lecture est laborieuse, d'autant plus que l'auteur ne révèle rien. Il tergiverse longtemps, raconte l'histoire avec des « on dit » peu précis. Exemple, une connaissance de Utterson raconte que : « Hyde est un être abjecte car il a foulé une fillette qui venait vers lui en courant. Puis il a donné un dédommagement financier à ses parents. » Traduction : Hyde a bousculé une fillette qui courait vers lui (sans regarder devant elle?), l'a renversé et (l'a piétiné?), puis a payé les parents. Que doit comprendre le lecteur de la gravité exacte de cette acte, quand ni médecin ni hospitalisation ne semble nécessaire ? Hyde est décrit comme le mal incarné, un être satisfaisant tout ses vices. Mais quels sont ses vices ? Stevenson n'en évoque aucun. A-t-il commis des viols, des meurtres, des tortures...le lecteur n'en sait rien ! Alors que ce roman se déroule à l'époque Victorienne, celle où Jack l'éventreur sévit dans le monde réel, le lecteur ignore si Hyde participe à des orgies, fréquente des prostitués, s’enivre ou se drogue. Stevenson démontre la colère et la violence de son personnage, mais le vice...ben non ! Nous ne sommes pas dans les deux romans cités ci-dessus et c'est donc au lecteur de l'imaginer ! C'est maladroit, car la définition du vice n'était pas identique suivant les époques. Malgré sa faible épaisseur, la lecture paraît très longue car on tourne autour du pot très longtemps. Il faut attendre le dernier tiers, avec le récit posthume d'un personnage, pour que le roman se sublime et atteigne le grandiose en prennant une envergure philosophique sur la dualité de l'être humain, rachetant alors l'ennui des deux premiers tiers.

Je découvre enfin ce grand classique. Entrer dans l'imaginaire de Stevenson a été pour moi un jeu d'enfant : dès les premières pages, j'ai été happé par les ruelles de Londres, les nuits brumeuses et ces silhouettes songeuses au coin du feu. Ce décor, à la fois inquiétant et familier, sert parfaitement une histoire aussi célèbre que troublante. Stevenson y explore avec une clarté fascinante la dualité - et plus encore la complexité - des Hommes. Un texte court, limpide et profondément marquant.

Lu en lecture commune dans le cadre du #ScarySpookyChallenge Roman court qui m’a plongée dans une ambiance brumeuse, inquiétante, presque gothique. Les descriptions sont magnifiquement noires et renforcent une atmosphère lourde et mystérieuse. Mais que cache cette porte ??! La plume de Stevenson est bien plus moderne et immersive que ce à quoi je m’attendais. J’ai été surprise de rester autant à l’extérieur de l’intrigue (l’histoire est racontée du point de vue d’un témoin, le notaire), mais finalement cela accentue le côté énigmatique et brumeux du récit. Et puis, au-delà de l’histoire, ce texte est fondateur. Stevenson écrit sur ce que nous avons tous en nous : #128128;le masque social vs les pulsions #128128;la lumière vs la noirceur #128128;ce qu’on montre… et ce qu’on cache La dualité de l’être humain. Un texte qu’on peut analyser d’un point de vue psychologique, social ou allégorique et j’adore quand une lecture nous pousse à réfléchir. C’est brillant, sombre, dérangeant, terriblement actuel. Une lecture courte mais marquante.