Voyages avec un âne dans les Cévennes : Le livre de Robert Louis Stevenson
En septembre 1878, le jeune R. L. Stevenson entreprend de traverser à pieds les Cévennes, seul avec son âne. Pendant douze jours, sur les chemins des bergers, il note les lignes sensuelles et pittoresques de la nature qu'il prend pour refuge. Invitation au voyage, ode à la liberté, ce livre sert d'éclatant prélude à la poésie d'un des plus grands romanciers en devenir.
" Voyage avec un âne dans les Cévennes - un des premiers livres, qui ait fait découvrir M. Stevenson aux amoureux du style - abonde en charmantes illustrations de sa tendance à voir le monde comme une bohème non pas vraiment raffinée, mais glorifiée et pacifiée. " Henry James
De (auteur) : Robert Louis Stevenson
Traduit par : Léon Bocquet, Jacques Parsons
Expérience de lecture
Avis Babelio
GaeligJOVE
• Il y a 1 semaine
En 1878, l’auteur entreprend une excursion solitaire en montagne pour soigner sa mélancolie. Accompagné de l’ânesse Modestine qui porte son bagage, il décrit les paysages et les mœurs locales. Observant le travail des paysans, il traverse la Loire puis l’Allier, passant de bois en champs, de tourbière en pâture, tantôt guidé, tantôt égaré par les locaux, selon qu’ils sont aimables ou farceurs. Chant du vent, visions dans la brume, paysages lumineux, Stevenson évoque poétiquement son périple, quand il n’en décrit pas très prosaïquement les moments difficiles, perdu seul sous la pluie et dans l’obscurité, fouetté par un vent froid, ou grelottant dans une austère auberge de montagne. Des rencontres ponctuent son voyage : la description de son passage au monastère trappiste de Notre-Dame des Neiges est particulièrement intéressante. Stevenson transmet par son récit la notion que, par l’effort et le dépaysement, la marche est propice à la réflexion, à l’introspection et à l’attention au moment présent.
Fandol
• Il y a 2 semaines
Lire Robert-Louis Stevenson est un véritable régal. Il a 28 ans quand il décide de relier Le Monastier-sur-Gazeille à Alès, en attendant de retrouver celle qu’il aime : Fanny Osbourne. Cet homme adore voyager, se déplacer mais sait apprécier la nature, les paysages et ne néglige pas l’Histoire des contrées qu’il traverse. Aussi, c’est une chance de pouvoir aujourd’hui suivre quasiment à l’identique le chemin parcouru par ce jeune Écossais, du 22 septembre au 3 octobre 1878. Modestine, son ânesse, n’étant plus en état de continuer – il lui fallait au moins deux jours de repos –, à Saint-Jean du Gard, Stevenson, pressé de prendre connaissance de son courrier, à Alès, s’arrête là. C’est pourquoi, non sans émotion, il doit vendre Modestine et son attirail afin de prendre la diligence pour rallier la capitale des Cévennes. Ainsi, Robert-Louis Stevenson sait parfaitement raconter. Il prend régulièrement des notes et cela se ressent car c’est précis, détaillé et passionnant. Pas étonnant que de nombreux randonneurs empruntent ce chemin, rendant ainsi hommage à l’auteur de L’île au trésor (1883) et de L’étrange Cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde (1886) ainsi que de nombreux autres romans, essais et nouvelles. Après être resté environ un mois au Monastier, « à 15 mille du Puy », où il est très bien reçu, il se décide à partir. Il dresse un impressionnant tableau de cette « Pologne montagnarde », « cette Babylone ». Son projet paraît aussi farfelu qu’un voyage jusqu’à la lune… Pour transporter son matériel, un cheval étant trop délicat, il négocie l’achat de l’ânesse du Père Adam : Modestine. Pour la faire avancer, il est obligé d’être brutal, doit même utiliser un aiguillon fabriqué par un aubergiste. N’oublions pas que nous sommes dans la seconde moitié du XIXe siècle et qu’aujourd’hui, le bien-être animal n’est toujours pas acquis totalement. Saint-Martin de Fugères, Goudet, Ussel, Le Bouchet-St-Nicolas, Pradelles, Langogne, Le Cheylard-l’Évêque, Luc, La Bastide-Puylaurent, Notre-Dame-des-Neiges, Chasseradès, Le Bleymard, le sommet de Finiels (1699 m), Le Pont-de-Montvert, Florac, Cassagnas, St-Germain-de-Calberte, St-Étienne-Vallée-Française et St-Jean-du-Gard, voilà quelques-uns des principaux sites découverts par Robert-Louis Stevenson qui s’est parfois perdu, a dormi plusieurs fois à la belle étoile et a fait de nombreuses rencontres. Il parle bien sûr de la fameuse Bête du Gévaudan, fait référence souvent à l’Écosse et livre des considérations politiques et humaines fort judicieuses. Lui que se dit athée mais est fortement marqué par le protestantisme, surprend en s’installant, le jeudi 26 septembre dans l’abbaye de Notre-Dame-des-Neiges, en Ardèche. Il y fait preuve d’humour, partage la vie des moines trappistes qui ont, depuis abandonné le site et ont été remplacés par des moniales cisterciennes. Il y dort trois nuits et repart, livrant un peu plus loin un véritable hymne à la nature. Enfin, dans les Cévennes fortement marquées par l’histoire tragique des Camisards, Stevenson rappelle la résistante héroïque de ces paysans protestants traqués par l’armée de Louis XIV. Les lieux qu’il traverse, Pont-de-Montvert surtout, ont été le théâtre d’affrontements sanglants. Il y aurait tant à dire encore sur Voyage avec un âne dans les Cévennes mais, la meilleure solution, c’est de lire ce livre et, peut-être, de partir sur les traces d’un écrivain fort sympathique, sur ce fameux Chemin de Stevenson, le GR 70.
Aww
• Il y a 3 semaines
Petit récit sans prétention plaisant à lire. Le point de vue d'un écossais sur les paysans français de l'époque est assez savoureux. Mention spéciale pour le passage où, hébergé dans un monastère, il est victime du prosélytisme enthousiaste de deux moines. Par contre, mon cœur sensible a frémi aux multiples descriptions de maltraitance et de rudesse envers son ânesse. Je pensais qu'il allait créer un lien particulier avec elle au fil du récit, mais que nenni. L'animal est vraiment vu comme un outil (parfois récalcitrant), plus qu'un être vivant.
r7vincent
• Il y a 1 mois
Traverser les Cévennes en compagnie d’un âne, c’est s’abandonner à une lenteur oubliée. Le temps s’efface, les pensées se décantent, et l’on devient peu à peu un élément du paysage. La solitude y est douce, presque complice. Le silence n’est jamais vide, il est peuplé de feuillages froissés, de pierres chaudes et du souffle régulier de l’animal, humble et patient. Avec lui, on ne parle pas, on partage. Ce voyage, plus qu’une randonnée, est une retraite poétique, teintée d’une mélancolie lumineuse. On s’y sent minuscule et vaste à la fois, écartelé entre la rugosité du monde et la délicatesse d’un instant suspendu. La nature n’est plus un décor : elle est l’unique interlocutrice, exigeante et généreuse. Un périple sobre, essentiel, qui rappelle que marcher, c’est aussi apprendre à se taire — pour mieux écouter.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Nouvelle, Récit, Portrait
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- EAN
- 9782264034083
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 320
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- Dimensions
- 178 x 109 mm
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7,80 € Poche 320 pages