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La nature est un champ de bataille
Essai d'écologie politique
Date de parution : 07/06/2018
Éditeurs :
La Découverte

La nature est un champ de bataille

Essai d'écologie politique

Date de parution : 07/06/2018
Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à « dépasser ses divisions ». Cet essai s’attaque à cette idée. Il n’y aura pas de consensus environnemental.... Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à « dépasser ses divisions ». Cet essai s’attaque à cette idée. Il n’y aura pas de consensus environnemental. Loin d’effacer les antagonismes existants, la crise écologique se greffe à eux pour les porter à incandescence.
Soit la localisation des...
Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à « dépasser ses divisions ». Cet essai s’attaque à cette idée. Il n’y aura pas de consensus environnemental. Loin d’effacer les antagonismes existants, la crise écologique se greffe à eux pour les porter à incandescence.
Soit la localisation des décharges toxiques : si vous voulez savoir où un stock de déchets donné a le plus de chances d’être enfoui, demandez-vous où vivent les classes populaires et les minorités raciales. Ces inégalités écologiques, dont le « racisme environnemental » est une forme, jouent à l’échelle des pays et à celle du monde.
« Marchés carbone », « dérivés climatiques », « obligations catastrophe » : les produits financiers « branchés » sur la nature prolifèrent. Faute de s’attaquer à la racine du problème, le néolibéralisme choisit de financiariser l’assurance des risques climatiques. C’est l’essor de la « finance environnementale » comme réponse capitaliste à la crise.
Surcroît de catastrophes naturelles, déstabilisation des océans, « réfugiés climatiques » par millions à l’horizon 2050… Autant de facteurs qui annoncent des conflits armés d’un nouveau genre, auxquels se préparent aujourd’hui les militaires. Finie la guerre froide, bienvenue aux « guerres vertes ».
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EAN : 9782348036286
Code sériel : 489
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 234
Format : 125 x 190 mm
EAN : 9782348036286
Code sériel : 489
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 234
Format : 125 x 190 mm

Ils en parlent

Ce livre retient l’attention essentiellement pour deux raisons. Tout d’abord, parce qu’il dresse un panorama bien détaillé de ce que la pensée critique mondialisée compte d’important aujourd’hui. C’est donc l’occasion, pour les non-spécialistes, de découvrir l’œuvre de penseurs parfois difficiles comme Zizek, Butler, Negri ou encore Jameson (entre autres). Celle aussi du géographe marxiste américain David Harvey, dont l’auteur dit avec raison « qu’il n’est pas exclu que la postérité fasse un jour (de lui) l’un des représentants majeurs des pensées critiques de la fin du XXe siècle et du début du XXIe ». À travers ces auteurs, le livre aborde des questions à la fois classiques et difficiles : l’impérialisme, la nation, les nouvelles formes du capitalisme, les classes, le féminisme, etc.
Florian Gulli / L'Humanité

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Flocava1 12/04/2022
    C’est le deuxième livre de cet auteur que je lis. Docteur en sociologie, il est de ces penseurs qui savent nous éclairer et nous permettre d’élever notre pensée ne serait-ce que le temps de la lecture. Il sait rendre des concepts ardus relativement accessibles aux béotiens que nous sommes. Alors si le premier chapitre a été facile à lire, le second m’a demandé plus d’efforts ayant des difficultés d’appréhension des mécanismes complexes de la finance et de l’assurance. Et le troisième chapitre est édifiant. Ce livre est un puits de science et de réflexion immensément nécessaire en ces temps.
  • EManzoni 26/10/2020
    Cet essai de Razmig Keucheyan m'avait échappé. Je l'ai dévoré comme un thriller, bourré de références et de notes biblio implacables. Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à « dépasser ses divisions » pour s’unir dans un « pacte écologique ». Cet essai s’attaque à cette idée reçue. Car la nature n'échappe pas aux rapports de forces sociaux : la nature est la plus politique des entités ! Il n’y aura pas de consensus environnemental. Loin d’effacer les antagonismes existants, la crise écologique se greffe à eux pour les porter à incandescence : racisme - à fois néo-colonial et social - environnemental, financiarisation via l'assurance des risques climatiques avec de gros profits, militarisation de la déstabilisation générée par l'épuisement, la pollution, la destruction des terres et des océans. Un essai critique fort et dérangeant qui s'ouvre par Walter Benjamin "L'expérience de notre génération - le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle." Un cinglant coup de fouet, même si j'ai un bémol, dans l'absence de prise en compte de la question animale.
  • manos 06/09/2019
    Un livre qui aborde la crise écologique d’un point de vue original et peu évoqué : finances, assurances, enjeux militaires,… des thématiques qui paraissent d’un premier abord assez austères et compliquées. Cependant l’auteur arrive à présenter ces matières complexes avec une grande clarté et mieux encore à rendre les sujets passionnants. On termine l’ouvrage avec l’envie de se documenter d’avantage et on suit l’actualité avec un regard plus aiguisé et différent. Comme c’est appréciable quand des chercheurs mettent leurs connaissances à la portée d’un public plus large et non expert, ça m’a donné envie de lire les autres de titre de l’auteur.
  • Romain28 13/06/2016
    Réflexion originale sur le risque environnemental qui choisit de mettre en perspective ses enjeux à partir de problématiques plutôt singulières. Dans un premier temps le risque environnemental est mis en corrélation avec la sédimentation sociale et raciale des individus pour être examiné ensuite comme un élément central de spéculation (Assurances,Marché Carbone etc...) pour enfin être analysé dans son rapport avec le Monde de l'Armée qui à la différence des gouvernants a depuis longtemps anticipé les contraintes et les périls climatiques qui impactent directement son action. Parfois un peu scolaire dans sa présentation le livre à le mérite de poser politiquement la question de notre rapport à la Nature.
  • Iraultza 05/09/2014
    "Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle". Ce constat, tiré du Livre des passages de Walter Benjamin, résume à lui seul le propos de l’essai de Razmig Keucheyan, La Nature est un champ de bataille (éditions Zones, Paris 2014). Le capitalisme a les moyens de s’adapter à la crise environnementale, comme il a su s’adapter aux autres crises précédentes. L’auteur démontre ici, de nombreux exemples à l’appui, que la financiarisation et la militarisation de la crise écologique sont la démonstration, par le système capitaliste, de sa capacité à se réinventer sans cesse pour surmonter ses crises. La financiarisation de la nature est la première réaction du capitalisme devant la crise écologique. L’auteur explique "qu’elle protège l’investissement des conséquences du changement climatique, amortit l’augmentation du coût des conditions de production à laquelle il donne lieu, et permet par la même occasion d’en tirer profit, dans un contexte global marqué par une crise économique de longue durée." Cette financiarisation du risque environnemental est rendu possible par l’impossibilité des États – affaiblis par la crise fiscale – à recourir uniquement aux assurances pour couvrir les dégâts créés par les catastrophes naturelles. Ainsi le monde de la finance capitalise sur le chaos pour en tirer des profits. La militarisation de la crise écologique est le deuxième "anticorps'" produit par le capitalisme pour se sortir de la crise actuelle. Les états-majors américain et même français, ont intégré depuis plusieurs décennies l’impératif climatique dans leurs stratégies militaires. Le réchauffement climatique bouleversera l’accès aux ressources essentielles à la civilisation (eau, terre). Leur raréfaction, entraînera donc des conflits d’un genre nouveau. Le capital aura donc besoin de l’aide militaire pour assurer l’appropriation de ces ressources. Toute la géostratégie est repensée sous ce nouveau paradigme, et il est troublant de voir combien les militaires sont en avance dans ce domaine (les prémices de la transition énergétique de l’armée américaine en est l’exemple le plus probant) en comparaison à nos politiques qui restent enfermés dans des projections sur le court terme. Par ailleurs, l’auteur dénonce le rôle de l’État qui exerce une fonction d’intermédiaire ou d’interface entre le capitalisme et la nature : "En régulant l’accès aux ressources et en prenant en charge les conséquences négatives du développement, l’État œuvre en faveur des intérêts de long terme des classes dominantes et permet que la nature puisse être exploitée durablement" . Comment alors abattre ce trio que forment la nature, le capitalisme et l’État, et empêcher que ce dernier œuvre en faveur des intérêts du capital ? Pour R. Keucheyan, il s’agit de s’inspirer du mouvement pour la justice environnementale américain, qui a inventé le concept de racisme environnemental et dénonce le fait que les conséquences néfastes du développement capitaliste ne sont pas subies de la même manière par tous les secteurs de la population. Les luttes pour la justice environnementale et contre la marchandisation de la nature sont donc les pistes les plus concrètes aujourd’hui pour mettre un terme aux relations entre l’État et le capital. C’est ce que s’appliquent à faire les zadistes de Notre-Dame-des-Landes par exemple, ou ceux qui luttent contre l’exploitation des gaz de schiste à travers le monde."Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle". Ce constat, tiré du Livre des passages de Walter Benjamin, résume à lui seul le propos de l’essai de Razmig Keucheyan, La Nature est un champ de bataille (éditions Zones, Paris 2014). Le capitalisme a les moyens de s’adapter à la crise environnementale, comme il a su s’adapter aux autres crises précédentes. L’auteur démontre ici, de nombreux exemples à l’appui, que la financiarisation et la militarisation de la crise écologique sont la démonstration, par le système capitaliste, de sa capacité à se réinventer sans cesse pour surmonter ses crises. La financiarisation de la nature est la première réaction du capitalisme devant la crise écologique. L’auteur explique "qu’elle protège l’investissement des conséquences du changement climatique, amortit l’augmentation du coût des conditions de production à laquelle il donne lieu, et permet par la même occasion d’en tirer profit, dans un contexte global marqué par une crise économique de longue durée." Cette financiarisation du risque environnemental est rendu possible par l’impossibilité des États – affaiblis par la crise fiscale – à recourir uniquement aux assurances pour couvrir les dégâts créés par les catastrophes naturelles. Ainsi le monde de la finance capitalise sur le chaos...
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