Le tournesol suit toujours la lumière du soleil : Le livre de Martha Hall Kelly

Ce roman clôt avec brio la sage historique qui met en scène les aïeules de Caroline Ferriday en mettant en valeur leurs qualités humaines. Un livre qui, malgré les quelque 700 pages se dévore à une vitesse vertigineuses et permet de ressentir une variété d'émotions. L'auteur y exploite tous ses talents de conteuse, d'historienne... Elle a repris la même structure narrative : un roman choral dans lequel alterne le point de vue de 3 héroïnes, un conflit fratricide et sanguinaire, une place importante à l'Histoire ,aux histoires, à la famille. Deux particularités à signaler : contrairement aux deux premiers tomes, l'action se situe entièrement aux USA et l'attention de l'autrice porte beaucoup sur les faits et gestes des soeurs Woolsey. Cette particularité a retenu toute mon attention car j'ai trouvé des réponses à des questions, à des zones d'ombre et d'incertitudes qui planaient dans les premières parties. C'est un roman bien construit, bien structuré, rédigé dans un style fluide, sans fioritures, sans excès. les mots sont toujours justes et témoignent du vécu des personnages. La partie historique et psychologique est particulièrement soignée laissant une place de choix aux victimes de toutes sortes de violence et de discrimination. Certains passages sont toutefois très chargés, très difficiles à lire et à encaisser. Les thèmes abordés sont développés et argumentés. Cela permet à l'autrice de nous sensibiliser à la violence, à la condition féminine, à l'esclavage, à la tolérance, à la résilience... Un roman riche dont le message final célèbre la femme et l'humanité.

J’ai aimé suivre Georgeanna, Jemma et Anne-May dans cette guerre civile. Dès les premières pages on est giflé par la violence des actes souvent crus, voir barbares des esclavagistes, de l’humiliation envers ces humains à la peau sombre, le sentiment de honte est ressenti, c’est très fort. On éprouve vite de l’empathie pour Jemma, jeune noire esclave qui se bat dès l’aurore pour garder espoir d’une abolition prochaine, elle a une force de caractère, d’envie de vivre malgré toutes les épreuves horribles qu'elle traverse s’est inspirant, Jemma est une jeune fille, mais à chaque chapitre la concernant je ne me dis « ouha quelle femme ! » ; Elle est malmenée par Anne-May qui « gère » une plantation et est également la propriétaire de Jemma et d’autres esclaves qui sont devenu sa famille de substitution, elle est détestable en tout point, je pense sincèrement que cette femme peut rentrer en concurrence avec Cersei ! En parallèle de ces deux personnages nous suivons Georgy infirmière malgré son rang qui se bat pour le nord, nous sommes donc en pleine guerre de Sécession, mais malgré ça en plus de devoir gérer les blessés, les morts, elle est confrontée à sa condition de femme, et doit gérer les médecins et dirigeants militaires misogynes. En résumer, c’est un roman sur une période historique écrit sans chichi qui se lit tout seul.