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Finir prof - Peut-on se réconcilier avec le collège ?
Date de parution : 05/01/2023
Éditeurs :
Robert Laffont

Finir prof - Peut-on se réconcilier avec le collège ?

Date de parution : 05/01/2023
Tu as fait quoi aujourd’hui au collège ? – Rien », répond immanquablement l’enfant.
La frustration des parents est d’autant plus compréhensible que ce « rien », c’est tout. C’est tout...
Tu as fait quoi aujourd’hui au collège ? – Rien », répond immanquablement l’enfant.
La frustration des parents est d’autant plus compréhensible que ce « rien », c’est tout. C’est tout ce qui rend le métier de professeur à la fois difficile et passionnant : l’imprévu, le prévisible, l’intempestif, le répétitif,...
Tu as fait quoi aujourd’hui au collège ? – Rien », répond immanquablement l’enfant.
La frustration des parents est d’autant plus compréhensible que ce « rien », c’est tout. C’est tout ce qui rend le métier de professeur à la fois difficile et passionnant : l’imprévu, le prévisible, l’intempestif, le répétitif, le drôle, le triste, le banal.
C’est tout ce qui rend le collège si douloureux ou amusant aux yeux des élèves.
C’est aussi tout ce que les politiques éducatives laissent de côté. Pourtant, c’est là que se trouve le centre du réacteur scolaire.
C’est tout ce dont on ne débat pas ou presque.
C’est tout ce qui m’enchante ou me préoccupe depuis vingt-cinq ans : « finir prof » sonne comme une menace ; c’est pour moi une chance.
Des bouleversements historiques (le confinement, l’assassinat de Samuel Paty) à l’infra-ordinaire, ce livre invite à explorer avec gravité et entrain le coeur révélateur mais ignoré du collège et, pourquoi pas, à se réconcilier, enfin, avec lui.
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EAN : 9782221267813
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 234
Format : 135 x 215 mm
EAN : 9782221267813
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 234
Format : 135 x 215 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • chrysalde 21/01/2024
    Mara Goyet est professeure d’histoire, géographie en France depuis 25 ans. Elle a choisi délibérément d’enseigner au collège. Cet essai est divisé en trois partie : - « le collège malgré lui », elle nous parle d’elle, de son choix d’enseigner au collège, de ses années d’expérience, du regard que portent les autres sur elle. - « le retour de l’histoire » elle développe plus spécifiquement deux évènements importants de ces dernières années : la pandémie et l’école en distanciel, et l’attentat contre Samuel Paty. - - « des débats pour se soutenir » elle propose des pistes de réflexion pour continuer malgré les critiques, malgré les décisions politiques, malgré la société Etant moi-même professeure en collège et lycée technique et professionnel, j’ai tout à fait compris et adhéré aux propos de sa première partie, je me suis retrouvée grandement dans sa perception du métier, dans notre relation aux élèves, aux pourquoi nous avons choisi ce métier qui n’est pourtant pas si valorisé ni rémunéré. L’envie d’être utile, le contact avec autrui, l’idée de transmission de savoirs…Enseigner est un métier extraordinaire, difficile, humble et ingrat. Chaque année est différente de la précédente, les élèves se succèdent, les attributions diffèrent, il faut sans cesse apprendre, créer, recommencer. C’est cela aussi qui me plait, ne pas tomber dans la routine même si on enseigne la même matière. On accueille des enfants à peine sortis de l’école primaire et on quitte des adolescents en pleine métamorphose, souvent exaspérants (page 37), c’est enthousiasmant mais extrêmement fatiguant Le fonctionnement des écoles, les politiques mises en œuvre sont très différents entre la France et la Belgique, j’y ai pourtant retrouvé de nombreuses similitudes quant aux « politiques éducatives qui empilent depuis des années, les démarches, les dispositifs, les réformes, sans chercher à tenir compte de ce qu’il y a de merveilleusement vivant chez les élèves, d’émouvant dans le lien qui les unit, ou non, à leurs professeurs, de follement riche dans une classe » (page 13). Gouverner du vivant par les chiffres, c’est compliqué et cela génère frustrations et mécontentements dans toutes les parties concernées. Pas simple dans ces conditions de garder l’envie de continuer à enseigner plutôt que de se tourner vers le privé et jouir d’un poste bien rémunéré, socialement valorisant, installé dans un bureau confortable avec la possibilité d’aller aux toilettes quand on en ressent le besoin ! Dans la deuxième partie, elle relate l’expérience de l’école en distanciel, la pandémie s’invitant dans nos vies. Cela n’a pas été simple, d’un point de vue organisationnel, toutes les écoles, toutes les familles n’étaient pas équipées pour passer aux cours via l’ordinateur en quelques jours. Ce fut une entreprise collective impliquant les enseignants, les élèves et les parents. Certains sont rapidement sortis de radars et le retour à la normale après le confinement a mis en évidence une situation de décrochage scolaire importante, de démotivation, d’angoisse. La situation n’est pas brillante pour tous. Elle évoque également la relation parents /enseignants, coopération ou au contraire critiques et doléances. La facilité avec laquelle on entre en contact avec un professeur, le mail, le groupe WhatsApp font que la limite entre la vie privée et la vie professionnelle vole souvent en éclat. Elle conclut que cette période de pandémie et de cours à distance lui a donné motivation et énergie pour se réinventer et se mobiliser pour que les élèves soient attentifs à ses cours alors qu’ils n’étaient pas captifs dans la classe, en sa présence. Puis vient l’attentat contre Samuel Paty, qui a eu la tête tranchée parce qu’un de ses cours avait « choqué » (page 108). Comment en parler aux élèves ? Il y a consensus pour que l’on aborde en classe la question de la liberté d’expression et l’acte terroriste dont il a été victime. Mais comment faire ? Chaque enseignant sait qu’en abordant le sujet il prend un risque. Elle le prendra en commençant par un gros travail d’information sur le déroulé des évènements (de nombreux élèves n’étaient même pas au courant), puis ont suivi des discussions que les élèves ont eux-mêmes enrichis de leurs questionnements (pages 116-117). La troisième partie m’a un peu laissée au bord du chemin. Les deux évènements précités « ont atteint le cœur de l’école : son cadre et sa forme avec la pandémie, sa liberté et sa rationalité avec l’attentat contre Samuel Paty La vulnérabilité de l’Ecole a été cruellement mise en lumière : le distanciel a éprouvé la question du lien, le crime, celle des fondations mêmes de l’institution, incapable de réellement soutenir puis de sauver un professeur dénoncé injustement par des parents et des élèves ». (page 121). Partant de ces postulats, elle passe en revue quelques-uns des débats qui traversent l’école, et essaie de leur trouver un dénominateur commun. Ces débats sont entre-autres: l’affrontement entre pédagogues et républicains, la question de la laïcité et des valeurs, les effets réels ou supposés du « wokisme », des conditions de possibilité d’une école inclusive ; ce que l’on entend par exemplarité du professeur… (page 123). Ces questionnements sont évidemment intéressants, j’ai lu ses réflexions avec intérêt mais notre système scolaire est tellement différent du système scolaire français que je le connais peu, ses réflexions sont peu transposables à mes propres questionnements et par conséquent, même si je l’ai comprise dans sa globalité, je n’ai pas été particulièrement intéressée par chaque sujet. Cela reste malgré tout une lecture enthousiasmante car optimiste et positive, avec tous les biais que l’on peut supposer, elle parle de son expérience singulière, si elle était professeur d’une autre matière, dans un autre collège, si elle n’était pas blanche issue d’une famille bourgeoise, sa perception des choses serait probablement bien différente (mais c’est le cas pour chaque essai, chaque texte proposé à la lecture). Elle se démarque en tout cas d’un autre essai dont j’ai beaucoup entendu parlé, dont j’ai commencé la lecture mais que je n’ai pas encore achevée : « L’ex plus beau métier du monde » de William Lafleur qui lui est beaucoup plus critique, pessimiste et exhaustif dans sa démarche en ce sens qu’il analyse des dizaines de témoignages et qu’il travaille sur un recueil de nombreux témoignages alors qu’elle ne parle que de son point de vue, forcément plus réduit. Mara Goyet est professeure d’histoire, géographie en France depuis 25 ans. Elle a choisi délibérément d’enseigner au collège. Cet essai est divisé en trois partie : - « le collège malgré lui », elle nous parle d’elle, de son choix d’enseigner au collège, de ses années d’expérience, du regard que portent les autres sur elle. - « le retour de l’histoire » elle développe plus spécifiquement deux évènements importants de ces dernières années : la pandémie et l’école en distanciel, et l’attentat contre Samuel Paty. - - « des débats pour se soutenir » elle propose des pistes de réflexion pour continuer malgré les critiques, malgré les décisions politiques, malgré la société Etant moi-même professeure en collège et lycée technique et professionnel, j’ai tout à fait compris et adhéré aux propos de sa première partie, je me suis retrouvée grandement dans sa perception du métier, dans notre relation aux élèves, aux pourquoi nous avons choisi ce métier qui n’est pourtant pas si valorisé ni rémunéré. L’envie d’être utile, le contact avec autrui, l’idée de transmission de savoirs…Enseigner est un métier extraordinaire, difficile, humble et ingrat. Chaque année est différente de la précédente, les élèves se succèdent, les attributions diffèrent, il faut sans cesse apprendre,...
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