Il faut beaucoup aimer les gens : Le livre de Solène Bakowski

Eddy a tout juste 11 ans lorsqu'il découvre non loin de son domicile une femme allongée dans un sac de couchage sur un tas de cartons. La dame, décédée, tient entre ses doigts une photo qu'Eddy fourre avec précipitation dans sa poche avant l'arrivée de la police. Deux décennies plus tard, ce dernier retombe sur ce cliché et poussé par la culpabilité décide de retrouver l'entourage de cette dame, morte seule en pleine rue. Muni de son magnétophone, Eddy remonte le temps et découvre par bride la vie de cette femme au détour des témoignages récoltés. Au fil de son enquête, Eddy habitué à la solitude, s'ouvre petit à petit aux autres et s'émeut de la trajectoire de vie de son inconnue au point d'en faire sa priorité. Pour conjurer l'adage "Ne meurt que celui qu'on oublie", le jeune homme compte bien faire (re)vivre Rose à travers les autres. Ce roman, c'est celui des petites gens au tempérament discret à qui on ne prête que finalement peu d'attention. Des gens dans l'ombre pour qui l'existence n'est pas toujours tendre. Ces derniers sont souvent les premiers à proposer leur aide à d'autres plus démunis ou meurtris qu'ils ne le sont. "Il faut beaucoup aimer les gens" parlent de ces gestes anodins, ces instants fugaces d'une vie qui peuvent en faire basculer une autre. Demain, en allant acheter mon pain, mon sourire sera plus grand et mes salutations plus fervents car ces derniers donneront peut-être un peu plus de chaleur et d'espoir à celui ou celle qui en sera destinataire. Un récit fort, lumineux, empli de bienveillance et d'empathie.

Ce roman est une ôde à l'humanité, une belle histoire pleine d'espoir et de belles âmes qui se lient, s'élèvent et se soutiennent face aux pertes, aux deuils que la vie leur a infligé. À 11 ans, Eddy trouve une SDF morte sur le chemin vers le collège... 20 ans plus tard, cette femme le hante toujours. Il va alors retrouver ce qu'il avait pris de ses mains et plonger dans une enquête pour redonner une identité à cette inconnue. Il va aller de surprenantes découvertes en jolies rencontres remontant jusqu'à l'arrivée de Rosa en France, partie de son Portugal natal par amour. Solène Bakowski décrit avec beaucoup de delicatesse cette destinée que la vie n'a pas epargnée, elle dépeint des personnages profonds, touchants qui se livrent à ce jeune homme. Petit à petit les liens se font entre les personnages, on démêle tout en douceur les mailles bien tressées autour de la vie de Rosa et de tous ses acolytes, une sorte de bouclier pour faire face au monde. La construction du roman crée une ambiance enveloppante autour de tous ces personnages qui nous emportent dans leurs histoires, chacun détenant une petite pièce du puzzle qu'Eddy tente de reconstituer. Une ôde à l'humanité, à l'amitié, à l'amour... Un roman lumineux qui réconforte dans ce monde qui va de travers. Merci encore Solène Bakowski pour ce roman que je suis ravie d'avoir gagné. Hâte de retrouver votre plume avec votre petit dernier qui attend dans ma PAL.

C’est une jolie histoire de la quête d’un adulte qui retrouve des couleurs dans sa vie en essayant de reconstituer la vie d’une dame qu’il a trouvé morte 20 ans plus tôt en bas de chez lui. L’histoire est touchante. Cela nous rappelle comment chaque vie compte, et comment des rencontres marquent les vies. J’ai eu la chance de rencontrer l’autrice lors d’un salon, qui m’a séduite par la manière dont allé décrit le récit.

Eddy, devenu veilleur de nuit après un séjour en prison, vient de perdre son père. En vidant l'appartement, il retrouve une photo. Photo qu'il a dérobée à cette SDF qu'il a trouvé morte alors qu'il avait 11 ans. Face à ce souvenir, rongé par la culpabilité, Eddy va essayer de remonter sa piste. C'est à travers l'émission radio de Luciole que nous allons en découvrir plus sur les recherches d'Eddy, et faire la connaissance de Rosa. La plume est percutante. Dès le début, on sent que l'on va être plongé dans une histoire pas banale, avec ce gosse qui découvre une morte, SDF qui plus est. Eddy en grandissant est passé par la case prison. Et pourtant on va s'attacher à ce gaillard, rongé par la culpabilité, décidé à donner une place à cette femme qui a disparu dans l'anonymat. On découvre Luciole, cette femme dont la voix est connue de tous les habitués de cette émission du soir, une voix qui va pourtant faire place à d'autres voix. Sa présence que l'on ne comprend pas, finit par trouver une cohérence. Tout trouve sa place dans cette histoire. On va remonter dans le temps, découvrir un personnage attachant et émouvant en la personne de Rosa. Mais les personnes qui la racontent sont eux aussi, tout aussi prenants. On découvre des personnes "lambdas" ce qui les rend d'autant plus émouvantes que l'on peut se sentir proche d'eux. La situation est triste et belle à la fois, profondément humaine. On découvre des tranches de vie, de celles qui touchent tout le monde. Ce sont les histoires comme celles-là qui sont les plus touchantes. A découvrir absolument #10084;#65039;