Les Enfants sont calmes : Le livre de Kevin Wilson

Un roman crépitant. Madison et Lilian sont coloc en internat. Madison s’enjaille et s’en met un peu dans le pif de temps en temps. Elle se fait gauler avec la reniflette, du coup son paternel fait un chèque à la mère de Lilian pour lui mettre ça sur le paletot et étouffer l’affaire. Elles restent copines épistolaires. Et puis un jour Madison demande un service à Lilian. Rien de bien compliqué mais payé une fichue fortune. Quand on vit dans le grenier étouffant de la maternelle qu’est au bout du roll's et imblairable c’est pas le genre de bail qu’il faut dédaigner n’est-ce pas ?! Si t’es arrivé.e là par hasard, alors ne lis pas le quatrième de couverture. Laisse-toi juste tenter par ce roman original au traitement singulier. L’écriture est fluide et le sujet bouillant. C’est dur et bienveillant ça fait se friter le déterminisme social au déterminisme social mais pas que. Sors le pop-corn. Si t’en n’a pas, pointes toi juste avec l’épi, le bouquin se chargera du reste. Un léger voile fantastique vient draper ce récit très humain aux portraits saisissants. J’ai un chouïa fait la moue pour le traitement de la singularité qui reste un peu trop en surface, mais comme je maitrise mal cette grimace, ça n’a pas duré longtemps. Car ce n’est comme souvent qu’un prétexte pour une belle peinture au couteau d’une famille ricaine bien dysfonctionnelle. C’est rêche mais réconfortant comme un vieux pull en laine. Une lecture décalée à l’incipit surprenant, et qui brille par sa composition plus fine qu’il n’y paraît. Je n’en dis pas plus et je vous laisse avec cet appât.