Mauvais élève : Le livre de Philippe Vilain
Dans
Mauvais élève, Philippe Vilain évoque une période déterminante
de sa jeunesse en milieu défavorisé, ses années de formation marquées par son échec scolaire et des épreuves qui l'ont vu évoluer, à force de volonté, du lycée technique à l'université, d'une détestation de la lecture à une passion pour la littérature, et l'ont mené, jeune homme, à vivre une histoire d'amour avec une écrivaine célèbre avant d'entrer dans le monde des lettres.
À travers son récit de transfuge, l'auteur poursuit sa quête de vérité et offre un véritable message d'espoir, révélant qu'une vocation peut combattre les déterminismes.
" Magique et magistral " de Christophe Bourseiller,
France inter
" L'écriture de l'intimité, chez Philippe Vilain, possède cette magie supérieure d'allier élégance stylistique et profondeur analytique. Tout est juste, beau, indispensable. " de Isabelle Bunisset,
Sud Ouest
" Un entretien riche en confidences, subtilité et humour. Attention, coup de cœur assuré ! " de Christophe Mangelle,
La Fringale culturelle
De (auteur) : Philippe Vilain
Expérience de lecture
Avis Babelio
benoitr
• Il y a 1 mois
Si, Philippe Vilain, comme il le suggère, à travers le titre de ce livre, a sans doute été un mauvais élève dans sa jeunesse, en tout cas, un enfant issu d’un milieu populaire à qui l’on a pas donné toutes ses chances pour réussir dans la vie, il faut reconnaître que les choses ont bien évolué pour lui depuis. Le garçon, d’abord orienté vers une filière technique, va se découvrir une passion pour la lecture, mieux que ça, pour la belle et grande littérature, qui ne va jamais le quitter. « (…) Je me rendais compte, m’ouvrant au monde, qu’il n’existe sans doute pas d’asservissement plus grand que celui d’une vie sans livres (…) ». Il réussira à s’extraire de son milieu d’origine, à faire de brillantes études qui lui permettront d’évoluer par la suite dans des sphères intellectuelles auxquelles il n’aspirait pas forcément, pour arriver à la reconnaissance qui est la sienne aujourd’hui. Mais pour en arriver là, Philippe Vilain a dû cravacher ferme, comme il le raconte dans ce très beau récit autobiographique que l’on peut diviser en deux parties. Une première, extrêmement touchante, où il évoque son enfance, le rapport à son père alcoolique, mort à 54 ans d’un cancer, et à sa mère, longtemps soutien de ce dernier, qui, à bout de forces, a fini par le lâcher, mais a continué d’entretenir un lien avec lui. Et puis, il y a la seconde partie, plus « people » si l’on peut dire, où Philippe Vilain évoque sa relation avec Annie Ernaux. Une relation que l’écrivaine avait déjà évoquée dans le très court roman Le jeune homme, paru en 2022. Mauvais élève peut-être donc perçu comme le « contre-champ » du livre d’Annie Ernaux, comme sa version à lui de la relation passionnelle. Le récit d’une union, d’une rencontre, presque par hasard, entre un garçon timide, encore étudiant, et surtout admiratif de l’œuvre de celle qui n’a pas encore reçu le Nobel de littérature. Une histoire follement romanesque, presque un conte, que Philippe Vilain évoque avec beaucoup de recul et de lucidité, pour raconter comment il a vécu ces trois années, entre 1994 et 1997, passées aux côtés cette femme, âgée de presque 30 ans de plus que lui. Au fil des pages, Philippe Vilain reconnaît un côté « bourgeoise » chez cette femme devenue en quelques années une écrivaine reconnue du milieu intellectuel parisien. Il dit aussi avoir souffert de la manière dont il s’est senti parfois malmené par les remarques désobligeantes de celle qu’il dit ne pas considérer comme une véritable transfuge de classe, contrairement à lui. « (…) En milieu populaire, c’était elle l’intruse (…) ». Malgré tout, on ne ressent pas vraiment d’amertume, ni d’animosité de sa part, envers cette femme qui lui a, par ailleurs, tant apporté dans son apprentissage du métier d’écrivain, et avec laquelle il a partagé des moments inoubliables. « (…) Annie Ernaux me familiarisait, au fait qu’un écrivain, dans sa version idéale, la plus exigeante, qu’elle représentait à mes yeux, n’est pas seulement un auteur, un producteur de contenus ou un raconteur d’histoires, mais avant tout un penseur, porteur d’une vision du monde et de convictions politiques (…) ». Il serait donc malhonnête de voir dans ce livre d’abord et avant tout une réponse au Jeune homme ou, pire encore, un règlement de comptes… Philippe Vilain reconnaissant que sa vie n’aurait sans doute pas été la même sans cette rencontre tout à fait fortuite avec Annie Ernaux. Et il il ne faut jamais perdre de vue non plus qu’il s’agit avant tout de littérature, avec toute la part de fiction et de subjectivité qu’une autobiographie peut impliquer. Mais une chose est sûre, Mauvais élève est un récit d’une qualité littéraire remarquable, écrit dans un style plein de délicatesse et de sensibilité pour évoquer des personnes pour lesquelles Philippe Vilain montre compassion et tendresse.
vitasargimon
• Il y a 2 mois
J’ai beaucoup aimé ce livre autobiographique de Philippe Vilain qui est très touchant et émouvant. Il y a deux parties très distinctes : son adolescence puis sa jeunesse où il bataille pour sortir d’un bac professionnel avec sa découverte d’une passion pour les lettres. Il y a ensuite sa rencontre avec Annie Ernaux qui va aller du bonheur absolu au plus grand désenchantement. Il y a aussi la relation très émouvante à ses propres parents et le rapport de classe qui s’installe entre eux. On voit le parcours du combattant aussi de l’auteur qui ne lache rien et se bat pour exister dans la littérature. À noter cet entretien curieux avec Philippe Sollers en 1997 à l’occasion de son premier roman puis son passage deux ans plus tard chez Bernard Pivot ce qui va beaucoup l’angoisser. Livre très bien écrit qui se lit vite et avec intérêt. J’en retiens aussi le pouvoir guérisseur de la littérature et de l’amour dans les moments led plus difficiles de la vie.
Edmee88
• Il y a 2 mois
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération masse critique. Philippe Vilain nous livre le récit de sa jeunesse, de sa scolarité médiocre dans une cité industrielle normande à l'obtention de son doctorat en littérature. Il analyse sa situation par rapport à celle des autres jeunes de son environnement, lesquels acceptent leur avenir tout tracé et n'imaginent même pas un destin autre. Lui va avoir envie de prendre une autre voie et va remettre en cause de façon magistrale le déterminisme social. Sa passion pour la littérature va le mener très loin sur le chemin de la réussite, aidé en cela par sa relation avec une écrivaine -très- célèbre, de trente ans son aînée, qu'il a rencontrée après une série de coïncidences. Tout au long de ce livre, l'auteur décrit très finement les différences entre son milieu d'origine et les milieux plus favorisés, en particulier le monde de la littérature et de l'édition, lui qui pourrait se considérer comme un transfuge. Pourtant, transfuge, il ne l'est pas vraiment. Il décrit tant l'agacement que lui inspire parfois son milieu modeste que les manœuvres - flatterie, flagornerie- pour s'approcher et s'emparer du pouvoir. Sans être blessant ni rancunier, il décrit aussi avec pudeur le lien complexe qui l'unit à l'écrivaine. Elle est reconnue, a un statut prestigieux. Pour elle, lui est "le jeune homme" qu'elle "ré-éduque culturellement". J'ai adoré ce livre. Je viens moi aussi d'un milieu très modeste. J'ai toujours adoré la littérature et je peux dire que la lecture m'a sauvée. Si bien que, nombre de fois, j'ai eu l'impression de voir formulé ce que j'ai ressenti pendant des années. J'ai aussi parfois éprouvé du regret et de l'amertume car moi je n'ai pas eu l'audace de prendre les risques qu'a pris l'auteur pour parvenir à se définir une existence en harmonie avec sa passion. L'écriture de mauvais élève est très précise et très belle. Personnellement je l'ai trouvée bien plus agréable que l'écriture au cordeau d'une certaine écrivaine dont il est question dans le livre ...
ArmelleAlx
• Il y a 2 mois
Un livre de transfuge de classe qui m'a agréablement surprise. Je l'ai acheté pour ce qui m'apparaît maintenant comme d'un intérêt secondaire : découvrir le point de vue du "Jeune homme" d'Annie Ernaux. Or, dès le début de ce récit, on se laisse emporter par l'intérêt de la trajectoire de ce jeune de filière professionnelle qui réussit à entrer à l'université, et à étudier jusqu'au doctorat. Il raconte son improbable parcours avec modestie et lucidité, jamais cynique ni vengeur. Deuxième atout : la déclaration d'amour à la littérature, notamment dans le style, où se glissent des micro-pastiches de grands écrivains français. Un récit captivant.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782221267097
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 240
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- Dimensions
- 217 x 138 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
20,00 € Grand format 240 pages