Avec vue sur l'Arno : Le livre de E.M. Forster

Défi Solidaire 2024 Un roman initiatique redécouvert grâce à une adaptation cinématographique, que j'avais prévu de présenter en des termes élogieux, et pourtant, ce sera pour moi, avec grand regret, une lecture mitigée. Non que Forster manque d'humour, il est question de la Muse Comique au chapitre 10, et comme son écriture possède une certaine sophistication et beauté en plus de la comédie sociale, il y a en effet un peu de Thalie, (muse comique). Plus que l'humour, c'est l'esprit, caustique et fin à la fois, qui émaille chaque ligne du roman, je m'autocensure mais j'ai voulu citer presque tout ce que je lisais, ce sont de très belles phrases joliment ironiques. par exemple, lorsqu'il est question du jeu convenu et correct, et assez émouvant quand même, de Lucy au piano. Et plus généralement, d'une haute société qui considère les "autres" que la société comme le brouillard de Londres. Cela m'a paru très anglais, tout cela, un peu comme Huth lue pour le même défi. Et puis, beaucoup d'étalages de culture, il faut faire du tourisme en Italie, et il faut connaître l'histoire florentine... Un passage qui m'a fait rire, c'est quand Lucy décide intérieurement de ne pas figurer dans le roman écrit par un autre personnage, féminin : car Lucy pressent que cette dernière s'inspire du réel pour "caser" les gens dans son livre. Cette Lucy, surtout au début, m'a parue gentille, effacée, tabula rasa en somme, ce qui est logique pour un début de roman initiatique. Je l'ai trouvée sympathique et les psychologies des personnages (ex. celui de Cecil, qualifié de "médiéval") sont bien travaillées. Et puis, dans cette critique sociale et initiatrice de l'amour, où l'on voit qu'amour et humour se ressemblent beaucoup... Je dois admettre que je me suis lassée. Je sens que ce n'est pas convenable et j'ai failli mettre davantage d'étoiles en feignant d'aimer beaucoup, notamment car mon ennui ne rencontre pas vraiment d'argument. Mais le fait est que je retardais souvent ma lecture, au fond peu attirée par la suite, malgré une fin bien écrite. Et je me rends compte que l'hypocrisie n'aide pas, même si parler des "points positifs" pour conclure sur un "je me suis tout de même ennuyée" est étrange, et ce d'autant plus que je vais me faire une ennemie : l'organisatrice du défi solidaire adore ce livre. :/ J'aurais aimé vivre de grands émois et étais peut être dans de mauvaises dispositions. Ceci est ma dernière critique de cette année civile.