Caresser le velours : Le livre de Sarah Waters

A la toute fin du 19e siècle, une modeste huîtrière du Kent s'éprend d'une actrice de music-hall et part la rejoindre à Londres. Si la gloire ne tarde pas, la chute sera d'autant plus dure. Ce roman est une véritable saga qui nous conduit dans les lieux de plaisir interlopes de la capitale, sur ses trottoirs, dans les demeures de la haute bourgeoisie et les meetings de suffragettes. Prenante et certainement très bien documentée, on regrette cependant l'aspect par trop "genre" de cette histoire dans laquelle les personnages sont vite stéréotypés, les hommes quasi absents et les femmes toutes plus ou moins lesbiennes. Enfin, la fin qui voit se réunir en un seul lieu, oh quel hasard, la majorité des protagonistes est on ne peut plus invraisemblable. Dommage, j'en attendais plus...

Ravie de commencer mon année 2025 avec la lecture de Caresser le velours de Sarah Waters. Malgré presque 600 pages, je me suis surprise à dévorer ce roman et à suivre avec intérêt les aventures de Nancy, jeune ecaillère du sud de l'Angleterre à l'époque Victorienne, qui va découvrir qu'elle est lesbienne après sa rencontre avec Kitty, artiste de Music Hall. L'écriture de Sarah Waters est à la fois lyrique, parfois crue, mais surtout authentique. Elle évolue subtilement avec l'héroïne que nous suivons, aussi bien dans ses succès que dans sa déchéance. J'ai eu l'impression de me balader avec Nancy dans les rues de Londres tant les descriptions étaient bien réalisées sans être trop lourdes. Il y a quelques longueurs cependant, et j'aurais aimé [masquer] qu'on en sache plus sur le retour de Nancy à Whitstable, et les conséquences de sa "disparition" pour sa famille. On sait qu'elle y retourne, mais j'aurais aimé assister aux retrouvailles et à tous les sentiments et réflexions qui, j'imagine, auraient pu s'y mêler. Comme la culpabilité de n'avoir donné aucune nouvelle, l'appréhension de devoir avouer/assumer son homosexualité auprès de ses proches etc. [/masqué] Les scènes de sexe sont courtes mais intenses, elles ne m'ont pas gênée et s'intègrent bien dans le récit sans surenchère. Public averti cependant, certaines scènes sont quand même très graphiques, et il est également question de [masquer]prostitution[/masquer]. Bref, c'est un roman initiatique sulfureux qui ne laisse pas indifférent.e. Je suis contente de l'avoir lu, et je lirai probablement un autre roman de Sarah Waters dans l'année !

Entre les bas-fonds et les hôtels particuliers de Londres, entre décadence et tendresse, Nancy, jeune ouvrière attirée par les femmes, cherche à vivre ses rêves et ses désirs dans une Angleterre victorienne puritaine. Malgré une histoire plutôt classique, on se laisse captiver par ce roman aux nombreux rebondissements et par son héroïne pleine de vie à laquelle on s'attache au point de la suivre avec un plaisir gourmand et de ne plus vouloir la quitter. A réserver cependant à un public averti.

Premier roman de Sarah Waters publié en 1998. Voici un roman historique qui se passe en Angleterre fin XIXe siècle. Moment difficile pour les femmes, encore plus pour celles qui préfèrent les filles d’Eve. Si l’homosexualité masculine peut mener à la prison, on accepte mieux le lesbianisme mais à condition que cela reste bien caché. La société d’alors porte une grande attention aux codes et aux apparences. Sauf, peut-être, dans le milieu du théâtre et du Music-Hall. Ce roman raconte la passionnante histoire de Nancy, jeune fille du Kent écailleuse d’huîtres pour le restaurant de son père, qui, un soir de sortie au théâtre, tombe sous le charme de Kitty chanteuse de music-hall travestie en homme. Dès lors, la vie de Nancy ne sera plus jamais la même … elle suivra Kitty à Londres et … L’histoire nous est contée par notre héroïne, Nancy. Nous suivons son émancipation, son acceptation et les façons qu’elle trouve pour subvenir à ses besoins si loin de Whitstable, sa province natale. Bien écrit, on ne nous ménage aucun secret … l’auteure utilise un langage assez cru afin de décrire les scènes érotiques que vivent les personnages. Il y a plusieurs rebondissements qui nous gardent bien éveillés … Bref un roman raisonnablement sulfureux et révélateur sur la vie des femmes homosexuelles d'une époque.