Caresser le velours : Le livre de Sarah Waters
Débauche de mélodies, de parfums et de costumes, Caresser le velours ressuscite les dernières années de l'Angleterre victorienne. C'est le récit, tout à la fois érotique et historique, des aventures de Nancy, une jeune provinciale vendeuse d'huîtres dans un petit port sur la côte du Kent, dont le sort bascule lorsqu'elle tombe amoureuse d'une chanteuse de music-hall aux allures de dandy. Quand cette dernière, la troublante Kitty Butler, décroche un rôle à Londres, Nancy la suit comme habilleuse et amante secrète. Bientôt la petite écaillère enfile aussi un pantalon et le duo de faux hommes devient célèbre sur les sènes du West End. Mais Kitty finit par trahir sa compagne qui, le coeur brisé, balade seule par les rues son existence androgyne, non sans poursuivre son éducation sentimentale. Elle hante alors le demi-monde de Soho et, de garçons de passe, devient fille entretenue.
De (auteur) : Sarah Waters
Traduit par : Erika Abrams
Expérience de lecture
Avis Babelio
gerardmuller
• Il y a 1 an
Caresser le velours/ Sarah Waters Nancy, née en 1870, est une jeune vendeuse d’huîtres ou plus exactement une écaillère à Whitstable, un petit port du Kent en Angleterre non loin de Canterbury. Avec ses parents, sa sœur Alice et son frère, elle travaille dur et le seul monde qu’elle connaisse se limite au restaurant familial, sa patrie. Alice est sa confidente et partage avec elle une passion pour le music-hall. Dès qu’elle a dix-huit ans, tous les samedis soirs, elle file au Palace à Canterbury pour écouter les chanteurs et voir le spectacle. Nous sommes à la fin du XIXe siècle et les distractions sont rares à Whitstable. Alors aller à Canterbury est un grand moment de la semaine. Le sort de Nancy, jeune fille naïve, va basculer lorsqu’elle tombe follement amoureuse d’un jeune chanteur de music-hall aux allures de dandy du West End,…qui se révèle être une femme. Elle s’appelle Kitty et Nancy lui voue une admiration qui a allumé en elle un feu alvin inextinguible. Plus tard, Kitty décroche un rôle à Londres grâce à son agent un certain Walter. Nancy fascinée par l’alliciante jeune femme, la suit et devient son habilleuse et sa femme de chambre, avant d’enfiler elle aussi un pantalon pour faire ensemble un duo de faux hommes, un numéro qui connaît un immense succès. Et puis comme dans beaucoup d’histoires d’amour, il y aura des hauts et des bas, la grisaille londonienne s’ajoutant à une descente aux enfers au fil des rencontres. Chanteuse, danseuse, persilleuse ou lorette, esclave sexuelle, Nancy va tout connaître de la misère physique et morale avant qu’elle ne rencontre Florence… Ce magnifique roman de 600 pages, le premier de Sarah Waters, nous offre une vision clandestine et fascinante des amours saphiques en cette fin de siècle victorienne qui préluda à la Belle Époque, alors que règne une misère terrible dans les quartiers ouvriers de la capitale anglaise. Paru en 1998, ce récit initiatique très bien écrit aborde le lesbianisme sous une forme très romanesque mi-libertine et mi-sentimentale, renouant avec la littérature de tentation et de plaisir. Paru en Angleterre sous le titre « Tipping the velvet », « Caresser le velours » fait allusion à l’un des noms du sexe féminin dans l’argot de l’époque.
golene
• Il y a 2 ans
Dans son roman "Caresser le velours" Sarah Waters nous fait vivre les aventures de l ingénue Nancy à travers un Londres de la fin du XIX quittant sa bourgade du bord de mer et ses huîtres charnues pour suivre une chanteuse de music-hall pour qui elle brûle d amour. Le lecteur voyage ainsi dans différents quartiers de la capitale à la rencontre de femmes (les hommes étant presque absent du roman) de tout niveau social et du monde lesbien de la fin de l époque victorienne. La plume légère de l auteur tranche avec avec la dureté du monde décrit où la domination se fait par la classe, par l argent et par le sexe. Ainsi la naïveté de Nancy portée par son amour et ses désirs saphiques rencontre la brutalité d une société profondément lesbophobe, homophobe et transphobe. J ai pour ma part avalé le roman comme une huître du Kent et je ne peux que recommander d'y goûter.
samaudruz
• Il y a 2 ans
Cela faisait très longtemps que ce livre était sur ma LàL et une première tentative m'avait fait goûter un incipit appétissant qui me promettait une bonne lecture. C'est donc avec gourmandise que je me suis enfin plongée dans cette lecture. Surprise, le roman est très différent de ce que j'imaginais. Mais j'apprécie les surprises. La poésie des premières lignes ne tient pas tout le volume mais l'histoire reste étonnante, intéressante et, sachant que je lis souvent dans le bus, le décalage entre le bus bondé et les scènes érotiques franchement cocasse. Vous avez pas idée de ce que je suis en train de lire, chers voyageurs.... Pourtant, au terme de cette lecture, ne me reste que la sensation d'un sujet original exploité de manière plus traditionnelle, moins étonnante que je ne l'aurais imaginé. Je croyais me saisir d'un classique, j'ai juste lu un assez bon roman dont il ne me restera pas grand chose au final. J'ai eu beaucoup de difficulté à sympathiser avec les personnages, surtout Nancy qui a pour elle l'avantage d'être une curiosité. Mais qui m'est restée étrangère tout au long du récit. Ce roman ambitieux a beaucoup de qualités et je le conseille tout de même, mais il n'est à mon avis pas à la hauteur de ses ambitions.
Pivoine57
• Il y a 2 ans
Le premier roman de Sarah Waters que j'ai lu. L'histoire de Nancy King, jeune huîtrière de la côte anglaise, qui raffole du music hall. Et y rencontre une vedette, une jeune femme travestie en homme dont Nancy tombe amoureuse. Les pages dédiées à la vie dans l'auberge des King sont magistrales. Le début de l'amour et la fascination très bien décrits. Nancy suit Kitty dans sa vie de vedette de music hall et devient son habilleuse, amante, compagne et finit même par investir les planches. Mais Kitty a un imprésario et a une aventure avec lui. Il sera son mari. Nancy abandonne tout, quitte Kitty et se lance toute seule dans la vie londonienne. Et c'est la descente aux enfers. La prostitution, puis la rencontre avec une grande bourgeoise qui va en faire sa (quoi? Honnêtement, une sorte d'esclave...) Après des fêtes pas très catholiques et une infidélité, Nancy finit par échouer à la rue, dans la misère la plus totale. Mais elle finit par rencontrer la séduisante, généreuse militante féministe... Florence Banner. Qui vit avec un bébé (?) et son frère. Nancy arrivera à se rendre indispensable et s'attachera à Florence. C'est (à mes yeux) la partie la plus intéressante du roman (avec le début...) qui retrace leur vie à Londres, jusqu'à une grande manifestation socialiste, où Florence espère la présence d'une des filles de Karl Marx. Il est même question du philosophe Edward Carpenter... et de sorties dans des cafés de femmes... Florence et ses amies finissent par reconnaitre en Nancy la chanteuse de music hall qu'elle fut. Vraiment un très bon roman. Sur la vie dans l'Angleterre victorienne.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264067883
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 592
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- Dimensions
- 179 x 111 mm
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10,90 € Poche 592 pages