Ce que je peux te dire d'elles : Le livre de Anne Icart
Un matin, très tôt. Le téléphone sonne. Blanche n'aime pas ça : les coups de fil au petit matin n'annoncent jamais rien de bon. Cette fois, pourtant, c'est une bonne nouvelle : Violette a accouché dans la nuit d'un petit garçon. Blanche est bouleversée : elle ne savait même pas que sa fille était enceinte. Et puis un garçon, le premier au bout de cette lignée de filles, quelle histoire... Dans le train qui la mène de Toulouse vers Paris, le trac au cœur, Blanche relit les carnets de moleskine destinés à Violette où, remontant le temps, elle a essayé de se souvenir de tout, tout ce qu'elle peut lui dire d'elles. Mais Violette l'attend-elle encore au bout de ce chemin à la fois heureux et cabossé ?
Portés par une écriture ultrasensible, où sous l'apparente douceur du cocon familial gronde la violence des sentiments, on est entraînés dans l'histoire de Blanche, celle de quatre générations de femmes, des années 1950 à nos jours. De la minuscule bicoque d'un petit village des Pyrénées aux ateliers de la maison Balaguère, haute couture, à Toulouse, Blanche recrée ce petit monde que les accidents de la vie, et certains choix, ont rendu presque exclusivement féminin. Il y a d'abord Anna, la grand-mère, qui a élevé ses trois petites-filles, Angèle, Justine et Babé, tôt privées de mère. Angèle, la mère de Blanche, la magnifique, brillante et si fragile Angèle, journaliste à La Dépêche du Midi ; Justine l'indépendante, la féministe, la couturière aux doigts de fée qui, partie de rien, va créer sa propre maison et devenir la coqueluche des élégantes Toulousaines ; la douce et vaillante Babé, pilier de cette famille bien peu conventionnelle dans laquelle grandit Blanche. Sans père (il est mort avant sa naissance) mais avec trois mères, avant de devenir, à son tour, la mère sans homme de Violette...
Chaleureux et coloré comme une promenade dans la Ville rose (ou comme une collection de Justine...), le roman de cette tribu de femmes émancipées avant l'heure explore avec autant de tendresse que d'acuité toute la complexité des liens maternels.
De (auteur) : Anne Icart
Expérience de lecture
Avis Babelio
Bibi6572
• Il y a 3 mois
Ce que je peux te dire d'elles est un univers clos dans lequel toute une ruche "bourdonne" de vie. Ce monde presque exclusivement féminin tourne autour de trois générations dont les deux dernières ont été élevées par leur mère/grand-mère seulement. C'est donc un roman où la maternité est plurielle, où les personnages ont un caractère fort (notamment celui de Justine) puisque la vie leur a appris très jeunes qu'elles devaient se débrouiller. Blanche, la narratrice, est dans le TGV de Toulouse-Paris. Elle s'en va retrouver sa fille Violette qui vient d'accoucher d'un garçon, Gabriel, le premier depuis des décennies. Blanche et Violette sont brouillées depuis plusieurs années et parce qu'on lui donne l'occasion de se réconcilier avec sa fille, Blanche relit dans le train l'histoire de ces trois femmes, de ses trois mamans qui l'ont aimée, élevée, veillé sur elle. À partir des 18 petites cassettes enregistrées par Angèle, sa mère, Blanche a reconstitué l'histoire de celle-ci et de ses deux cousines considérées plutôt comme ses soeurs, Justine et Babé. Le personnage de Justine est celui que je préfère. C'est une femme de tête, indépendante et qui sait ce qu'elle veut accomplir dans la vie. Elle collectionne les amants par choix. C'est une femme libre. Ceux d'Angèle et de Babé m'ont agacée par moments. D'abord la psychologie du personnage d'Angèle est développée, oui, cependant pendant sa longue période de dépression, l'auteure ne parle que de ses "hauts" et de ses "bas" sans autres précisions. Ce que l'on sait, c'est que ses émotions sont une montagne russe. Bref j'aurais souhaité que ce soit plus étoffé. Celui de Babé, Élisabeth que personne n'appelle ainsi sauf le banquier, n'a pas réussi à obtenir tout à fait ma sympathie parce que trop larmoyante par moments. Oui, elle est maternelle avec Blanche, beaucoup plus qu'Angèle, sa propre mère, toutefois c'est un être qui demeure assez effacé et je dirais presque faible. Elle a choisi de vivre avec ses soeurs plutôt qu'aller vivre avec Henri, son époux. On est à la fin des années 60, on parle d'émancipation de la femme et elle choisit la sécurité de son enfance... Étrangement, j'ai trouvé que ce personnage avait une certaine ressemblance avec celui de Dounia, du roman Le bonheur a la queue glissante d'Abla Farhoud. J'écris bien une "certaine". Dans ses silences, dans ses observations silencieuses, Babé voit mais Babé se tait. Ça, ça ressemble à Dounia. Toutefois Ce que je peux te dire d'elles n'a pas la profondeur du roman de Farhoud, il y a néanmoins quelque chose dans ce roman. Une dernière chose au sujet de l'époque. Les chapitres tantôt courts, tantôt plus longs passent très, trop rapidement sur une époque où les valeurs sociales et familiales changent sérieusement. Les années 60 et 70 auraient mérité d'être plus développées, on parle de pilule, d'avortement, d'émancipation de la femme, oui, oui, oui, et c'est tout? Et on passe rapidement sur le personnage de Blanche et son évolution. Dommage.
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
-
- EAN
- 9782221127087
-
- Collection ou Série
-
- Format
- Grand format
-
- Nombre de pages
- 324
-
- Dimensions
- 216 x 137 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
19,00 € Grand format 324 pages