Célèbre à en mourir : Le livre de Alain Gagnol, François-Xavier Pavion

Son image remplace toutes les images des personnes sur les écrans. Téléphone, Internet, télévision, partout le visage de Laura. Mais elle ne le sait pas encore. Elle va le découvrir lorsque des policiers cagoulés vont venir la chercher au lycée. Sa vie va alors changer. Elle était une étudiante comme les autres, elle va devenir la jeune femme la plus célèbre du monde. Le seul problème, c’est qu’elle ne sait pas pourquoi ! Qui a pu mettre son visage partout. Et surtout pouquoi ? Très vite les suspects ne se résument qu’à un groupe d’individus. Enfin individus, au sens élargi du terme, car nous sommes dans un avenir proche où les IA sont partout. Voiture, maison, avion… partout où une assistance est requise, l’IA est là. L’Etat français cherche des explications, mais une chose semble sûre, une ENUVI (Entité NUmérique VIvante) est derrière cela. Deux d’entre elles ont déjà fait parler d’elles, mais elles semblent hors de cause cette fois. Alors laquelle a pu faire cela ? Ça c’est le boulot des enquêteurs en plus de devoir protéger Laura et sa famille. Cette Apparition s’apparente plus à un fardeau qu’à une bénédiction. Laura et ses proches doivent se cacher pour ne pas être pourchassés. Une solution inespérée va les amener chez le milliardaire Prassos aux Etats-Unis. Cet homme se propose de les protéger dans son domaine très surveillé. Mais cette protection inespérée cache des desseins bien moins nobles. Laura va devoir se méfier. On ne peut se fier à personne ! Un roman ou l’IA est omniprésente. Partout. Un aperçu de notre futur ? Peut-être. Et ça ne fait pas forcément du bien. Entre décision arbitraire, empathie exacerbée, intrusion dans la vie privée, on peine à se reconnaître dans ce monde. Un récit prenant, de l’action permanente, une bonne diversité de sujets abordés. Un bon moment de détente et de découverte. Pour se projeter dans le futur autour de l’IA.

On se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle chronique lecture sur ce thriller YA mêlant science-fiction et sujets sociétaux qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout. Laura, une lycéenne lambda, devient célèbre du jour au lendemain en étant la victime d'un piratage mondial, son visage apparaît sur tous les écrans du globe et c'est l'oeuvre d'une IA non répertoriée… L'auteur joue dès le début sur une angoisse bien actuelle car notre monde est contrôlé par les IA qui possèdent chacune leur propre personnalités et leurs propres sentiments à la manière d'un épisode digne de Black Mirror. Laura n'est donc en sécurité nul part, constamment épiée malgré les mesures mises en place pour la protéger jusqu'à ce que , un milliardaire ayant fait fortune dans l'IA et ayant maintenant un cas de conscience, lui propose de venir se cacher chez lui avec sa famille. m'a évidemment rappelé des milliardaires bien connus et l'histoire montre comment l'argent peut permettre certaines choses qui frôlent avec la légalité. En tant que scientifique, je dois avouer que certains passages m'ont profondément dérangé au sens de l'éthique de la recherche mais c'était très intéressant de voir la manière dont c'est abordé dans l'histoire. La tension monte crescendo et j'ai véritablement été happé par les rebondissements et les différentes révélations que Laura a su affronter. Comme je le disais, d'autres thématiques sociétales sont aussi abordées comme le mouvement masculiniste, un ajout d'autant plus oppressant à cette atmosphère déjà bien pesante. Un soupçon de douceur vient ponctuer ce série prenant à la manière du film Her, je n'en dirais pas plus pour ne pas vous spoiler mais j'ai beaucoup aimé le contraste que ça apportait. Bref, un thriller angoissant à souhait qui fait réfléchir à l'évolution de la société et des technologies, je vous le conseille vivement !

Quand j’ai refermé Célèbre à en mourir, j’ai eu ce petit vertige qui mêle admiration, malaise et un soupçon de crainte. Alain Gagnol réussit un tour de force rare : livrer un roman totalement de science-fiction… et pourtant terriblement plausible. Et c’est bien là que réside la gifle : on lit en se disant « ça pourrait arriver demain ». Ce réalisme dérange, il glace, et il rend l’histoire impossible à lâcher. Laura, jeune fille ordinaire jusqu’à l’« Apparition », devient du jour au lendemain l’être le plus médiatisé de la planète — un visage imposé sur tous les écrans, comme arraché à son corps. Le concept est déjà brillant. Gagnol pousse l’idée jusqu’à l’oppression : paranoïa, rumeurs déchaînées, huis clos numérique orchestré par un milliardaire. On suffoque avec Laura, on guette chaque faille, on se demande sans cesse qui manipule qui. Et il y a ce découpage en parties, dont les simples titres font grimper la tension avant même de tourner la page. Ils agissent comme de petits coups de gong : chaque annonce prépare le lecteur à plonger plus profond dans la spirale, avec ce mélange d’excitation et d’appréhension qui colle à la peau. Ce que j’ai adoré, c’est que le roman reste haletant tout en questionnant profondément. Les gadgets technologiques ne sont pas décoratifs : ils incarnent la peur la plus intime, celle de perdre sa propre image, son identité, son existence même. Le style, fluide et nerveux, ménage des respirations avant de replonger le lecteur dans l’accélération. Résultat : on tourne les pages avec l’estomac noué et l’impression de lire une dystopie ancrée dans l’actualité. C’est glaçant, brillant, et follement addictif. Gagnol signe ici un thriller SF qui frappe là où ça fait mal : au croisement entre ce qu’on imagine et ce qu’on redoute de voir arriver pour de bon. Et même si le roman est publié dans une collection ado, il fonctionne tout aussi bien pour des lecteurs adultes. Les thématiques universelles — identité, image, manipulation, dérives du pouvoir — dépassent largement le cadre du young adult. On y trouve le même frisson, la même profondeur et les mêmes questionnements que dans un grand thriller contemporain.

Célèbre à en mourir est divisé en quatre parties chacune accès sur l'évolution de Laura et ce que cela va impliquer pour elle et sa famille. C'est un roman haletant, stressant, parfois dérangeant mais que j'ai trouvé très intéressant. L'auteur nous interpelle sur le poids des médias, des réseaux sociaux dans notre quotidien et cette montée en puissance de l'intelligence artificielle dont on parle de plus en plus et dans divers domaines. Certains trouvent cela normal, intéressant pourtant moi ca m'interpelle et me fait peur rien que de penser que dans quelque temps l'IA sera capable de prendre contrôle sur tout, notre image, nos pensées, nos avis, notre quotidien et la difficulté de reconnaître le vrai du faux. Pour moi c'est terriblement angoissant. Cependant je ne me voile pas la face et ma curiosité me pousse à me diriger vers des romans qui en parlent et qui en parleront certainement de plus en plus. J'espère qu'ils seront aussi passionnant que celui-ci. Célèbre à en mourir est conseillé à partir de 13 ans et je vous invite vraiment à le découvrir. L'auteur a une plume précise, vive et la personnalité de Laura (son personnage principal) au milieu de toute cette agitation est rassurante. J'avoue qu'elle a apaisé le stress que je ressentais , comme si c'était moi qui vivais ces évènements. Une très belle découverte.