1096 jours : Le livre de Amélie Antoine, Juliette Fournier

J'ai sélectionné ce roman pour le commander pour la bibliothèque, attirée par la couverture étrangement scindée. Eh bien, je ne suis pas déçue de ma commande ! Et fait rare à la lecture : il m'a arraché une petite larme (ce qui m’arrive rarement en lecture, mais il faut dire que je suis particulièrement réceptive, en ce moment, à ce genre de choses, car je suis en train de retaper sur mon PC les lettres que mes arrière-grands-parents se sont échangés durant la Seconde Guerre mondiale). J’ai choisi de lire les deux parties de l’histoire en même temps, en alternant entre Pile et Face, plutôt que de les lire séparément. Côté Pile : je m’attendais à une ambiance proche des "Grandes Grandes Vacances" : quelque chose de relativement innocent malgré la guerre en arrière-plan. Cela aurait été le cas si le récit avait été mené du point de vue du petit Zelig. Mais c’est Hannah qui raconte. Alors l'ambiance y est un peu plus lourde, empreinte de mélancolie et d’inquiétude constante : pour les proches restés à la gare, pour ce petit frère qui semble oublier son identité et ses véritables parents, pour la guerre qui est toujours là… Hannah n'est jamais vraiment sereine, mais essaye de rester courageuse et de ne pas oublier. Côté Face : ici, rien de l’horreur des camps n’est épargné mais le texte reste volontairement assez évasif pour ne pas heurter les jeunes lecteurs. On sent malgré tout toute la dureté et l’inhumanité de ce qu’ont vécu les déportés, du rasage aux haillons, au travail, à la méchanceté des Kapos, la faim, le froid, la soif... Et là, Hannah et sa mère, ensemble, qui essaye de conserver un peu d’humanité, et à nouveau, qui essayent de ne rien oublier pour pouvoir, ensuite, raconter la vérité. Car tout le monde n'en reviendra pas.... En bref, 1096 Jours est un très beau roman sur la guerre et les camps, à la fois accessible et poignant, que je conseillerais dès 11 ou 12 ans.

Voici un roman à la construction narrative originale. D'ailleurs si on est attentif à la couverture, on peut le deviner. Après un prologue commun qui plante le décor, le récit se déploie en deux versions parallèles, intitulées "pile" et "face". Ces deux versions alternent tout au long du livre : à chaque date-clé correspond une scène racontée selon les deux perspectives. La période couverte dure 1096 jours, d'où le titre du roman. Le lecteur peut choisir de lire l’un des deux récits en entier avant de revenir à l’autre, ou bien de suivre l’ordre proposé par l’auteur, en alternance. Pour ma part, j’ai commencé par "pile" puis poursuivi avec "face". Une lecture qui demande un peu d’attention, mais qui en vaut largement la peine. Le sujet du livre est grave : il s’agit d’événements survenus pendant la Seconde Guerre mondiale, à Lille. Le prologue s’ouvre le 11 septembre 1942. Hannah, la narratrice, une jeune fille juive de 12 ans, est arrêtée à l’aube avec sa famille (ses parents, son petit frère Zelig et sa grand-mère) par des policiers français et allemands. Tous sont conduits à la gare, aux côtés d’autres familles juives, en attente d’un train vers une destination inconnue. C’est alors qu’un cheminot s’approche et propose, discrètement, d’aider les deux enfants à s’enfuir pour les cacher chez une connaissance. À partir de cette scène fondatrice, le roman se scinde en deux directions. Dans la partie "pile", les parents acceptent cette aide inespérée. Hannah et Zelig échappent à la rafle. Dans la partie "face", les parents refusent de se séparer de leurs enfants. Tous restent ensemble, pour le pire. Le roman part d'un fait historique dramatique, que je ne connaissais pas : la rafle de Lille du 11 septembre 1942 (on connaît davantage celle du Vel d’Hiv). Ce jour-là, de nombreuses familles juives ont été arrêtées puis déportées vers les camps. Mais dans ce drame, 24 cheminots ont réussi à sauver une soixantaine de personnes, en majorité des enfants. À la fin du livre, l’auteur revient d’ailleurs sur ces événements historiques.

Ce roman jeunesse est l'un des six sélectionnés pour le "Prix des Bouquineurs d'Armor", 17e édition, destiné aux collégiens à partir de la classe de cinquième. 1942, une famille juive est arrêtée et emmenée à la gare de Fives. Leur destin va se jouer à pile ou face : - pile : toute la famille est déportée - face : les parents accepte la proposition d'un cheminot pour récupérer leurs enfants et les confier à une famille pour les cacher. Le livre alterne les chapitres "pile" et "face", racontant ainsi deux terribles réalités qu'ont vécu des familles juives pendant la Shoah. Roman très bien écrit et documenté pour la partie sur les camps de concentration. Récit poignant qui marquera les élèves.

11 septembre 1942. La famille d'Hannah est arrêtée et envoyée vers la gare de Fives avant leur déportation pour le camp d'Auschwitz-Birkenau. Lorsque vient le moment de prendre le train pour l'inconnu, les parents sont face à une douloureuse décision : confier leurs enfants à.un cheminot qui leur propose de les cacher... Ou garder la famille unie.. Pile, les enfants partent avec le cheminot. Face, ils restent avec leurs parents.. Dès lors, deux destins s'offrent à cette famille. Un livre bien écrit et dont j'ai aimé l'originalité de sa construction. Les chapitres alternent ces deux éventualités, pile ou face, deux histoires racontées selon le point de vue de la jeune Hannah. Ce roman jeunesse pourrait tout aussi bien convenir à un lectorat plus âgé. Sans trop être approfondi, le sujet éprouvant de la déportation est abordé avec délicatesse. Un roman qui n'en est pas moins prenant et intéressant tout en nous laissant entrevoir la solidarité et l'espoir malgré l'atrocité des camps. Ce texte empreint d'émotions m'a transportée, les histoires sont distinctes mais tout aussi touchantes l'une et l'autre. Quiconque connait l'Histoire se doute de la tournure des évènements pour Pile ou Face mais il est impensable de reposer ce roman avant de découvrir l'avenir de cette famille si attachante. Gros coup de cœur, à découvrir.