Dans la dèche à Paris et à Londres : Le livre de George Orwell

Poche

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A la fin des années 20, Orwell tombe brusquement dans la misère. À Paris puis à Londres, il découvre le quotidien des petits ouvriers et des laissés-pour-compte, tenaillés par la faim et rongés par l'alcool. Sans voyeurisme ni complaisance, il dresse un portrait vivant de ces habitués du mont-de-piété où l'espoir et l'infortune se livrent un duel épique.



" Un documentaire picaresque, d'une précision photographique, sur une Europe qui vivait encore à l'heure de Dickens, à des années-lumière de l'État-providence et de nos lois sociales. On en mesure tout le prix, à la lecture de cet admirable reportage. "
Jean-Baptiste Michel, L'Express



traduit de l'anglais par Michel Pétris

De (auteur) : George Orwell
Traduit par : Michel Petris

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Expérience de lecture

Avis Babelio

LeBorlu

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Une description très juste de la société des pauvres hères dans le plus pur style Orwellien. Sa prose est a la fois très précise et jamais lourde, sautant d'un sujet à l'autre sans pourtant oublier d'être exhaustive. Une très bonne entrée dans le style de l'auteur, doublé d'une descriptions passionnante de la société des clochards de Paris, de l'intérieur d'une cuisine de l'entre-deux-guerres, et de la vie des chemineaux (les vagabonds anglais poussés a errer sans fin d'un lieu d'accueil semi-carcéral à un autre). Le plus amusant, selon moi, est son rapport à la politique. Le jeune George dit ne pas avoir de convictions précises et tente d'arnaquer des soviétiques pour subsister (se faisant arnaquer le premier, les autres s'avérant être des charlatans). Mais son profonds hédonisme, et son soucis des gens, traités dans son esprit sans autre distinction que celle qu'il remarque dans leur mode de vie et qu'il associe à des conditions extérieures plutôt qu'a une prétendue nature, le trahissent comme un pur anarchiste. Je ne sais pas énormément de choses de l'auteur, peut être s'ignorait-il a l'époque ? En tout cas, un régal.

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lisadjr_

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Avant de devenir le célèbre et éternel George Orwell, Eric Blair a connu les bas-fonds, les méandres ouvriers, la dèche. Si l’argot « dèche » ne se définit pas seulement par un manque d’argent causant la misère en un terme familier, il se révèle chez l’auteur comme un regard porté sur l’expérience, et non comme le simple ressenti de cet état. Dans ce roman, entre récit de voyage, article journalistique et parfois essai sur le Langage et la Nature, l’auteur navigue au gré de ses rencontres humaines et de ses subterfuges pour s’en sortir ; sans cette expérience, 1984 n’aurait probablement jamais vu le jour. Ce livre est l’un des trois témoignages qu’Eric Blair a légués pour construire George Orwell, presque comme une sublimation de l’expérience. En effet, le narrateur anglais présente des ressemblances avec Blair/Orwell, mais l’est-il réellement ? Il y a quelque chose du trompe-l’œil, du faux-semblant au service de sa démonstration : le narrateur se pose en victime des circonstances, plus naïf que l’auteur, dénué d’expérience préalable, ce qui confère une authenticité apparente au récit – et demeure compatible avec les véritables conditions sociales de l’auteur, issu de la classe moyenne. Dans ce séjour de dix-huit mois à Paris, Blair/Orwell cherchait une opportunité littéraire pour écrire et apprendre le français : celle-ci reste sous-jacente à son récit, car il conte davantage l’expérience que ses objectifs. Le récit est marqué par des regards portés sur l’altérité, des rencontres marquantes à Paris et à Londres, avec un style tantôt humoristique, tantôt mélancolique, tantôt désespéré. Sur chacune des conditions qu’il traverse, quelles qu’elles soient, il s’arrête pour livrer à son lecteur une réflexion particulièrement juste et tristement actuelle. Les distances entre bourgeoisie et prolétariat y sont exposées crûment, révélant un certain cynisme vis-à-vis de ceux qui n’ont aucun mal à se nourrir, se loger, se blanchir. Paris apparaît sous un jour pétri des préjugés du narrateur anglais qui, heureux de revenir dans son pays, en critique aussitôt l’autre rive de la Manche. Pourtant, la vie à Londres ne se montre pas plus enviable que la parisienne : la déshumanisation y est plus marquante, et l’auteur semble même hausser le ton de son style pour détailler la misère de manière presque écœurante. De cette seconde partie du voyage ressort une grande violence psychologique. Les sentiments d’attache – du lecteur, du narrateur comme des rencontres faites – se ressentent à part égale, et très vite certains personnages surgissent sous le joug de l’empathie, suscitant des émotions de joie autant que de tristesse au fil de la lecture. Le roman semble empreint de fatalité : rien ne peut tirer le narrateur de la misère, ses expériences sont toujours décevantes, et chaque pas en avant se solde par deux pas en arrière. Il s’agit pourtant d’un témoignage curieusement agréable à lire, car il révèle des conditions sociales qui trouvent encore des échos dans notre siècle. Cette proximité lui confère une dimension presque contemporaine : au fil des pages, les rapprochements avec ce que nous voyons aujourd’hui dans la rue – vagabonds, mendiants, SDF, prostituées, drogués – se font évidents. Ce récit ouvre ainsi l’esprit à ce qui n’est d’ordinaire qu’un faisceau de préjugés, pour les dissoudre dans la contemplation directe de la condition humaine. chapitre XXVII « Je ne vois décidément rien chez un mendiant qui puisse le faire ranger dans une catégorie d'être à part, ou donner à qui que ce soit d'entre nous le droit de le mépriser. »

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Zehisus

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Comme pour chaque livre, la seule question qui subsiste une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. C'était pourtant bien parti ! La première moitié du livre, qui se concentre sur Paris et les conditions de travail dans les restaurants et hôtels, est pour le coup très intéressante : les personnages hauts en couleurs, le récit est rythmé, et nous y apprenons beaucoup sur les coulisses des bas fonds parisiens. La seconde partie londonienne m'a en revanche semblé interminable : il ne s'y passe rien au final hormis un enchaînement de paragraphes sur la vie en foyer, avant de se terminer sur un petit traité de politiques sociales à destination du gouvernement britannique, digne d'un travail de journaliste. Malheureusement, l'aspect littéraire est largement mise de côté pour laisser place aux opinions de l'auteur, et cela nuit à l'intérêt de ce court roman.

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payetya

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Ce livre m'a fait réfléchir sur la dure vie des gens de la rue. Les difficultés quotidiennes, les galères.. Mais les personnages sont également profonds et complexes. Leurs réflexions sur leurs places dans la société sont touchantes de réalisme. Georges Orwell m'épate.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782264037107
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    304
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

George Orwell

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9,20 € Poche 304 pages