Don Quichotte de la Manche : Le livre de Cervantes

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MIGUEL DE CERVANTES SAAVEDRA (1547-1616)

Don Quichotte de la Manche
Don Quijote de la Mancha

Extraits traduits et présentés par Marie Ménéchal

Pour découvrir cet ouvrage majeur de la littérature espagnole, neuf moments emblématiques des aventures de Don Quichotte et Sancho Panza ont été choisis :


les préparatifs de la grande aventure du gentilhomme campagnard métamorphosé en chevalier errant,
les moulins à vent,
les interventions de Don Quichotte et leurs conséquences pour le héros et ses victimes,
quelques rencontres faites au hasard du voyage : un porcher, deux prostituées, un maître et son valet...
Sancho s'entretenant avec sa femme de l'avenir de leur fille,
les cancans de Dulcinée,
un cortège accompagnant la dépouille d'un riche gentilhomme,
un séjour dans le château du duc,
et enfin l'établissement de Sancho sur son île au poste de gouverneur.

La série BILINGUE PROPOSE :


une traduction fidèle et originale, accompagnée de nombreuses notes ;
une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les oeuvres d'auteurs étrangers.

De (auteur) : Cervantes
Traduit par : Marie Ménéchal

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Ngc

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Une légende se construit parfois autour d'un tout petit rien, la renommée d'une œuvre se résume parfois en un élément quasiment insignifiant, en tout cas mineur ; prenez l'exemple des pavés qu'a pu écrire Marcel Proust, vous verrez très vite que la plupart n'en ont retenu que l'épisode de la madeleine. Il en est de même pour ce curieux roman qu'est Don Quichotte, que beaucoup résument à la folie d'un homme attaquant des moulins qu'il considère comme de dangereux géants. Là se trouve une partie de l'intérêt de lire ces monuments de la littérature : aller au-delà de la légende. Oui Don Quichotte est fou, difficile de le nier ; en tout cas fou car anormal, anachronique de par sa condition de chevalier errant dans une époque lointaine (le 17e siècle) où ce statut "professionnel" n'est déjà plus qu'un sujet de contes, ou plutôt de roman de chevalerie. Le romantisme exacerbé d'un homme accomplissant tout au nom d'une dame pour qui il réserve son amour, le vaillance mise en valeur par des combats fabuleux (au sens propre) contre des géants et des armées, la noblesse émanant d'un caractère fidèle, loyal et voué à l'honneur envers ses interlocuteurs (souvent seigneurs mais aussi pauvres gens) ; toutes ces notions ringardisées déjà à cette époque et que s'approprie le personnage de Cervantès ne sont plus d'actualités et le mettent à l'écart de la société. L'homme est à part, hors norme, donc fou. Mais l'auteur, bien que décidé à se moquer des récits de chevalerie et de leur influence néfaste, n'en oublie pas moins de rendre justice à la sagesse qui émane par instant de son fier justicier. Ainsi, notamment dans la seconde partie, les personnages du roman (et le lecteur par la même occasion) seront frappés de la justesse des propos de Don Quichotte, de la sagesse de ses réflexions et de la qualité de sa rhétorique. Au point de ne plus savoir mesurer la part de folie dans l'esprit de cet entêté... Il en est de même pour l'écuyer Sancho Panza, dont la bêtise sert de ressort comique à maintes reprises, qui se montrera lucide et juste dans ses fonctions de gouverneur... avant d'abdiquer pour cause de lâcheté. Fidèle mais lâche, plein d'esprit mais parfois idiot, agaçant puis attachant ; les contrastes construisent les personnages principaux du récit et leur donne l'épaisseur nécessaire à l'attachement au lecteur. Dans sa construction, L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche est malgré tout répétitif et plein de défauts. La narration, bien que continue, laisse l'impression d'un rythme haché par la suite d'évènements mineurs et relativement semblables dans leur nature, et par la mise en place d'un schéma réitéré. Ainsi l'on pourrait résumer la première partie à : Don Quichotte croise des personnes/il voit dans cette rencontre une occasion d'acte de chevalerie (aventure, injustice ou autre)/il attaque malgré les supplications de Sancho/il se prend une raclée. Quant à la deuxième il s'agit de personnages secondaires se jouant de l'état d'esprit de Don Quichotte (mais aussi de Sancho parfois), lui fabriquant de toutes pièces une quête chevaleresque pour se divertir du comportement du héros, ou pour le ramener à la maison... et à la raison. On touche là sans doute le gros défaut du roman, qui de ce fait se montre un peu long. Cela est compensé fort heureusement par la grâce de ces instants de narrations au cœur du récit, lorsque des personnages tierces viennent conter leurs malheurs et amènent la légende au sein de la légende. Ces passages rappelant parfois les Contes de Mille et une nuits sont savoureux de nature mais aussi parce qu'ils brise le schéma répétitif évoqué ci-dessus. Roman résolument moderne dans son ton (les injures qui parsèment parfois le récit surprennent toujours), riche dans les thèmes abordés (critique d'un certain genre littéraire, démonstration de la complexité de la notion de folie), Don Quichotte est un modèle d'humour, qui parvient à mêler le ridicule avec un souffle d'aventure. Malgré leurs défauts de construction, leur durée sans doute trop longue et une fin précipitée, les aventures du chevalier à la triste figure parviennent à séduire le lecteur. Difficile en effet de ne pas être happé par le récit de Cid Hamet Benengeli, narrant la confrontation d'une folie au monde réel, la naissance d'une amitié bâtie sur la loyauté et la fidélité. Peu importe au fond que Don Quichotte soit fou, que rien ne soit réel, si sa conviction l'est et détermine ce qu'il est. C'est pour ça qu'on l'aime.

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Lowsleeperr

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Il s’est battu contre des moulins à vent. Il a voyagé comme un diable, tout dit et tout osé. Ce grand aventurier rêveur, éperdu de justice et de gloire, nous entraîne dans un univers où l’imaginaire prend le pas sur la réalité. Qu’il est touchant ce personnage, ridicule et profondément humain, toujours prêt à défendre les plus faibles, même contre des ennemis inventés. Cervantès nous offre ici un héros paradoxal, fou pour les uns, visionnaire pour les autres. On rit de ses extravagances, mais on est aussi ému par sa sincérité. Le premier grand roman moderne était déjà le plus coloré et le plus savoureux, fresque comique et tragique à la fois, qui continue de parler aux lecteurs d’aujourd’hui.

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jeremyabn

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

On nous a dit que c'était l'histoire d'un fou. C'est l'histoire du seul homme lucide dans un monde devenu médiocre. Don Quichotte n'est pas fou, il est anachronique. Il essaie d'appliquer un code de l'honneur, de la justice et de l'idéal (celui des romans de chevalerie) à un monde qui ne croit plus qu'à l'argent et au cynisme. Sa "folie" est de voir des géants là où les autres voient des moulins à vent. Mais n'est-ce pas la définition même du révolutionnaire ? Voir la possibilité de la justice là où les autres ne voient que la fatalité. C'est un livre d'une tristesse et d'une drôlerie profondes. C'est la tragédie de l'idéalisme dans un monde désenchanté. Don Quichotte est un de mes héros, parce qu'il préfère se battre pour ses rêves, même s'il est ridicule, plutôt que d'accepter la laideur du réel.

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Laveze

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Don Quichotte de Miguel de Cervantes tome 1 Dans un village de la Manche vivait un gentilhomme dans la cinquantaine qui passait ses jours, et ses nuits, à lire des romans d’aventures. Un jour il décida de devenir chevalier errant et d’aller redresser des torts, venger des offenses et réparer des injustices. Il changea son nom pour Don Quichotte, nomma son maigre cheval Rossinante, désigna la dame de ses pensées comme Dulcinée à laquelle il dédierait ses succès. Cette dame dont il avait été vaguement amoureux n’avait jamais entendu parler de lui. Dans sa folie il en oublia qu’il n’était point chevalier mais persuadé de ses victoires à venir il négligea ce détail et prit le chemin de la «très célèbre et très ancienne plaine de Montiel ». Le soir de sa première journée, affamé et éreinté, il aperçut ce qu’il pensa être un château mais qui n’était qu’une auberge avec des muletiers et des filles publiques. Il commanda un repas qu’il ne put ingurgiter seul car il ne voulait point enlever son casque à visière, puis se remémorant qu’il n’était pas chevalier demanda un service au châtelain/aubergiste, se faire adouber chevalier, ce qu’il fit, jouant le jeu, trop heureux de se débarrasser de cet homme sans le sou et qui avait frappé de sa lance plusieurs muletiers. Don Quichotte le lendemain décida de rentrer chez lui car il lui fallait de l’argent. En chemin il croisa des hommes auxquels il demanda solennellement de reconnaître Dulcinée comme le plus belle femme d’Espagne, ce qu’ils refusèrent. Il les chargea lance en avant, son cheval plia les jambes, il tomba, fut roué de coup, sa lance brisée en morceaux et ramené en piteux état chez lui par un paysan voisin. Sa nièce, sa gouvernante et le curé réalisant son état entreprirent de brûler tous ses livres d’aventures pour qu’il oublie son désastreux projet. Hélas rien n’y fit, il convainquit même un paysan nommé Sancho Panza de l’accompagner dans ses quêtes, lui promettant de le nommer « gouverneur d’un archipel »aussitôt qu’il en aurait conquis un! Sancho Panza se sentait tout à fait capable d’exécuter une telle tâche et, sur le champ, sans prendre congés de quiconque ils partirent, l’un sur son âne l’autre sur sa Rossinante, reprenant le chemin de Montiel. Quelques lieues plus tard Don Quichotte vit des géants face à lui, impressionnants, Sancho Panza avisa son maître qu’il ne voyait que des moulins à vent, mais il n’en tint pas compte, fonça avec sa lance et comme le vent s’était levé, il fut emporté dans les airs avant de choir lourdement la lance brisée. Peu troublé par cet échec il reprit la route, prit une branche de chêne pour remplacer sa lance, comme expliqué dans un de ses récits de chevalerie, et croisa le chemin de deux bénédictins et d’un carrosse avec une dame et sa suite de soldats. Après avoir mis en déroute les deux prêtres il s’attaqua à un soldat qu’il mit à terre, menaça de son épée entre les deux yeux et ne tua point sur la demande expresse de la dame à laquelle, en échange, il demanda de rendre visite à Dulcinée, qu’elle ne connaissait bien sûr pas. Sancho Panza impressionné, lui demanda alors de le nommer gouverneur de l’archipel qu’il venait de conquérir!! Si tout le monde a en mémoire la bataille contre les moulins à vent, voire l’attaque lancée contre les moutons, peu se souviendront de l’ensemble des aventures du chevalier à la triste figure( ainsi nommé par le fidèle Sancho) et des multiples histoires narrées au fil des rencontres qui mettent en scène de multiples personnages alors que Don Quichotte dort dans une auberge ou a été mis hors d’état de nuire( aux autres ou à lui même). C’est un roman plein de charme, nourri essentiellement de dialogues dans lequel Don Quichotte peut certes paraître fou lorsqu’il confond un plat à barbe en métal doré avec le heaume de Mambrin ou prend des.moutons pour des chevaliers mais c’est la « faute des enchanteurs »qui transforment sa vision, ainsi que les bergères en princesses. Hors ces moments très particuliers c’est un homme «normal », sensé voire de bon conseil. La traduction est volontairement moderne pour un texte de 1609 qui eut un succès considérable, six fois réédité la même année et qui était régulièrement lu sur le parvis de la cathédrale de Séville.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Sciences Humaines & Savoirs , Langues
  • EAN
    9782266169226
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    192
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

7,40 € Poche 192 pages