Et, refleurir : Le livre de Kiyémis
" Tu es spéciale, ma fille. "
Toute son enfance, le père d'Andoun lui a répété qu'elle n'était pas comme les autres. Dès lors, la jeune Camerounaise n'aura de cesse de dire " non ". Non au travail des champs. Non au mariage de raison. Non à la fatalité.
Des salons de beauté de Douala jusqu'à la grisaille parisienne, malgré le travail qui use et l'exil qui isole, Andoun tracera sa route de liberté.
Parce qu'un jour elle a rêvé de fleurs jaunes, des pétales de lumière brûlant comme des soleils.
Parce qu'il y a des rêves qui sont faits pour éclore – et pour éclore encore...
" Une épopée bouleversante. " Le Monde
" Un texte touché par la grâce. " Le Nouvel Obs
" Un premier roman où Kiyémis nous invite à danser la joie. " Libération
De (auteur) : Kiyémis
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
fuji
• Il y a 1 an
Les « non » coûtent très cher Andoun, petite fille préférée de son papa, qui la trouve particulière, a toujours rêvé d’autre chose, d’un ailleurs loin du Cameroun. Madeleine sa sœur aînée, est mariée à André et ils habitent à Douala. Andoun y sera envoyée par le père avec la promesse qu’elle ira à l’école. Mais la vie à Douala n’est pas facile et Madeleine se sert de sa sœur pour les travaux ménagers et pour s’occuper des enfants , ainsi pas de salaire à verser et pas d’école, inutile pour les filles qui doivent se marier et procréer. Andoun s’accommode mal de la non-réalisation de ses rêves. Elle grandit et avec son teint clair, sa beauté attire les convoitises. À quinze ans, lors d’une fête, elle rencontre un militaire qui a tout du prince charmant à ses yeux. Mais voilà, elle est enceinte et il ne veut ni d’elle ni de l’enfant. Elle rentre chez ses parents, qui malgré leur colère et leur chagrin , cherche la meilleure solution pour qu’elle ne soit pas mise au ban de la communauté. Sa petite Freya naîtra à l’aube de l’année 1968. « La jeune fille savait qu’elle n’y trouverait pas son bonheur. Elle ne pourrait jamais être la femme obéissante, soumise et disciplinée que la vie du village exigeait. […]Elle y croyait encore. Au fond d’elle, une certitude demeurait : sa vie n’était pas ici. » Andoun va faire face avec courage, détermination pour que sa fille réalise ses rêves, elle ira à l’école sera instruite et libre. Lorsque sa sœur Madeleine deviendra veuve, il faut qu’Andoun lui vienne en aide, mais leurs relations se dégradent. Madeleine est aigrie, elle ne peut faire fi des coutumes et elle n’a plus qu’une obsession faire plier Andoun. Mais cela fera l’effet inverse, en 1974 Andoun obtiendra le sésame pour sa fille et elle, un permis de séjour à Paris pour obtenir son diplôme d’esthéticienne. Elle vivra chez son frère, là aussi elle n’a pas besoin de se chercher des ennemis ils sont au sein de la fratrie. « Se lamenter est un luxe réservé à ceux qui ont le temps de voir venir. » C’est un premier roman dont le sujet a déjà été traité souvent ; l’écriture est poétique, beaucoup de poèmes insérés entre les chapitres donnent une musicalité particulière à l’ensemble, comme des sas de décompression. Kiyémis nous raconte le parcours de sa grand-mère, et j’aime l’idée de laisser une trace écrite en hommage. Cependant lorsque j’ai refermé ce livre j’ai ressenti une gêne sans pouvoir l’identifier. J’ai laissé le temps faire son œuvre et décanter l’histoire et j’ai compris d’où venait ce malaise. Sur un demi-siècle de vie en France, quelques voyages au Cameroun , où Andoun a décidé de ne pas retourner vivre, il n’y a jamais d’interactions positives et bienveillantes avec les autochtones. Je sais le racisme, couleur de peau mais aussi le mépris pour les petites gens, cette cohorte d’invisibles qui œuvres au bien-être général. Mais n’y a-t-il pas eu de relations établies entre Andoun et les parents des amis de Freya à l’école ? Une petite fille qui a fait la fierté de sa maman par ses résultats scolaires s’intègre et se fait des amis, il y a les fêtes de fin d’année, etc. Pas une relation positive ? Cela m’étonne et me heurte. Merci Lecteurs.com pour cette proposition de lecture, roman qui était en lice pour le Prix Orange 2024. ©Chantal Lafon
milbilou
• Il y a 1 an
De son village natal Nyokon à Douala la ville où elle a rejoint sa sœur et son beau-frère avec l’espoir d’aller à l’école, Andoun s’échappe souvent au milieu des fleurs jaunes qui alimentent ses rêves. Hélas son désir d’apprendre se mue dans l’obligation de seconder sa sœur dans les tâches ménagères. Puis vient sa première sortie. Le fruit de celle-ci sera la naissance d’un bébé dont le père, beau militaire, ne tarde pas à s’éclipser après l’annonce de la grossesse. En rester là, il n’en est pas question pour celle qui ne faiblit jamais. S’élever au-dessus des regards et des interventions malsaines de sa famille, s’extraire des traditions, se faire une place dans la société en essayant de s’établir à Paris, se former et travailler dans un salon de beauté pour que les mains de cette jeune à la peau noire embellissent toujours plus celle de riches femmes blanches. Et constater que l’eden attendu n’est qu’enfer. L’écriture poétique de Kiyémis ne devrait pas m’autoriser pas à commenter les multiples et difficiles étapes de la vie de sa grand-mère par l’adjectif « combattante ». Et pourtant, il me paraît bien approprié, tant le courage de cette femme montre la hauteur des murs à franchir pour espérer une place dans la société, être respectée, accomplir ses rêves -déraisonnables ? Toutefois, les nombreuses étapes fastidieuses qui se soldaient par un bilan négatif ont eu raison de ma patience et induit une certaine monotonie, et ce malgré l’élégance de l’écriture.
Kittiwake
• Il y a 1 an
Andoun a toujours poursuivi le même but dans sa vie : sortir du destin tout tracé que sa famille et les traditions ont écrit pour elle. Le chemin n’est cependant pas simple. Ses rêves d’école sont rapidement évacués, car son oncle qui l’héberge à Douala préfère l’utiliser pour seconder son épouse. Séduite par un homme qui l’ignorera dès qu’elle lui annoncera sa grossesse, c’est l’exil qui semble lui offrir le plus de chances de s’en sortir. Mais l’arrivée à Paris avec sa fille sera encore synonyme de désillusion. Des années cinquante à nos jours, itinéraire courageux et déterminé d’une femme à la recherche de son destin, guidée par des rêves étranges, sur fond de fleurs jaunes. On y croit avec elle, et on rêve de voir ses projets se réaliser, de même que l’on souffre de ses échecs, qui malgré tout, ne la font jamais abandonner. Ce roman qui rend hommage à la grand-mère de l’autrice est servi par une belle écriture, et les chapitres sont amorcés par des poèmes en vers libres qui illustrent avec grâce le propos.
kareen735
• Il y a 1 an
Et, refleurir. Quel titre magnifique ! J'ai été charmée également par cette couverture, j'ai eu l'envie irrépressible de connaitre l'histoire derrière. C'est Andoun que nous suivons. Une enfant guidée par un rêve. C'est un champ de fleur au couleur chaude qui peut se transformer en cauchemar si le chemin qu'elle prend dans la vie n'est pas le bon. Elle sait que l'avenir est grand, qu'elle mérite mieux qu'un rôle d'épouse. Ce n'est pas un désir facile à assumer. D'abord dans son village puis, en ville, elle n'aura de cesse de confronter ses valeurs aux traditions. J'admire cette héroïne. J'admire son courage et son aplomb qui renforce chacun de ses pas vers la liberté. Je peux aisément comprendre les raisons pour lesquelles elle représente un exemple pour sa petite fille. Ce roman est très bel hommage. Malgré quelques longueurs, j'ai été emporté par cette soif de liberté. Andoun a eu une vie pas comme les autres, je me demande quel regard elle porte sur son histoire ... La question de la relation homme/femme est prépondérante dans le roman et je me suis interrogée plusieurs fois : à sa place, est ce que j'aurais lâché l'affaire ? Est ce que j'aurais eu la force de dire non aussi longtemps ? J'ai aussi été en colère ! Ces hommes et femmes qui critiquent les personnes qui confrontent la bêtise des traditions alors qu'eux même en sont les victimes ! Ce sont sans doute, les pires. Vraiment, il y a quelques sujets de société dans cette lecture qui méritent débat ! Et puis, il y a des poèmes. Des jolies phrases. C'est un premier roman encourageant !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782266347532
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 400
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- Dimensions
- 180 x 110 mm
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9,30 € Poche 400 pages