Eugénie Grandet : Le livre de Honoré de Balzac

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Édition présentée et commentée par Pierre-Louis Rey, professeur de littérature française à l'université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III)



Balzac pense qu'Eugénie Grandet est " une bonne petite nouvelle facile à vendre ". Pour ce chef-d'œuvre, la postérité en décidera autrement et Balzac finira pas égaler Molière.

Le père Grandet, comme toute son époque, adore l'argent. Avare ? Pas seulement. Viticulteur, usurier, marchand de bois, promoteur immobilier, il est avant tout un spéculateur, et un milliardaire dirait-on aujourd'hui. L'or stimule son intelligence et son imagination, et le rend étranger à Eugénie, sa fille qu'il adore sans la voir. Dans le dénuement volontaire de la maison Grandet, seule à sa fenêtre devant un paysage immobile, la jeune femme, comme un fantôme, attend un fiancé, un amour, une vie qui ne viendront peut-être jamais...


Lire avec le texte intégral et la préface
Comprendre avec Les clés de l'œuvre
17 pages pour aller à l'essentiel
31 pages pour approfondir

De (auteur) : Honoré de Balzac

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Oxo

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Je ne redirai pas le bonheur que j'ai à lire et/ou relire les grands classiques de notre merveilleuse littérature lorsque je lis des livres d'aujourd'hui, qui ne m'apportent rien ou pas grand chose. C'est comme enfiler un bon vieux pull usé jusqu'à la corde dans lequel on est si bien qu'on ne se résout pas à le jeter. Veuillez excusez la prétérition !

kapacontrol

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Eugénie Grandet est l’un des joyaux les plus sobres et les plus cruels de Balzac. Ce roman court concentre à lui seul tout ce que son œuvre peut offrir de puissance psychologique, de tension sociale, de profondeur tragique. On entre dans une maison sombre de province, à Saumur, chez le père Grandet, avare jusqu’à l’inhumanité, et l’on y reste, captif, témoin d’un lent étouffement. Eugénie, sa fille, incarne d’abord la douceur, la simplicité, la patience. Mais très vite, derrière cette soumission apparente, se révèle une force muette, une obstination morale qui la rend bouleversante. Elle aime une seule fois, avec une sincérité absolue, et cet amour, contrarié, trahi, devient la blessure silencieuse qui la façonne. Balzac décrit cela avec une précision implacable, sans fioritures, mais avec une émotion retenue qui serre la gorge. Le père Grandet, lui, est une figure inoubliable. Non pas une caricature, mais une incarnation glaçante de la passion de l’argent, du calcul, de la domination par l’économie. Chaque mot, chaque geste est orienté par le profit. Et dans cette maison où l’or règne en maître, les sentiments, eux, doivent se taire. On assiste à une guerre souterraine entre la pureté d’un cœur et l’avidité d’un homme, et cette lutte sans éclat devient bouleversante. Balzac signe ici un roman d’une modernité douloureuse. Il y parle d’enfermement, de solitude, de résignation, de ce que la société fait aux êtres sensibles. Mais sans jamais céder au pathos. C’est la beauté tragique d’Eugénie qui nous reste, sa dignité silencieuse, sa fidélité à elle-même, même dans la perte. Un roman d’une intensité rare, qu’on n’oublie pas.

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joriscm

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

Le portrait bouleversant d'une femme sacrifiée aux intérêts des autres, et qui sacrifiera son saint désir à la vanité de celui qu'elle attendait. Encore une fois, Balzac résume les bassesses et les grandeurs de l'Homme dans une simple histoire, mais qui se lit avec plaisir.

Madame_lit

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

La famille de Félix Grandet vit à Saumur, un petit village français, en 1819. Le père Grandet, un avare, refuse que sa fille Eugénie épouse celui qu’elle aime, son neveu, Charles, car il est sans sous. Ce dernier est venu de Paris, car son père est ruiné. Le père de Charles se suicide peu après l’arrivée du fils à Saumur. Confronté au refus de son oncle de lui donner la main d’Eugénie, Charles part aux Indes pour tenter de faire fortune. Eugénie, avant son départ, lui donne l’or qu’elle a reçu en cadeau de son père. Son père s’en rend compte et il la punit. Eugénie va rester fidèle à son amour perdu même si Charles épouse une autre femme qu’il rencontre sur le bateau lors de son retour en France. Une nouvelle destinée se trace alors pour Eugénie sous le signe de l’argent. Mes impressions J’avoue que j’ai beaucoup apprécié ce roman qui met en opposition deux personnages très dissemblables. À cet égard, mon plaisir en tant que lectrice a été relié au père Grandet et à Eugénie dont les personnalités sont très différentes. En ce qui concerne Eugénie, l’instance lectrice remarque le côté très romantique de cette dernière relié au courant de l’époque (le romantisme). Elle incarne la vertu religieuse et la fidélité tandis que son père se définit par son avarice. Il adore son or et son argent. Même ses traits physiques sont associés à l’or : « Les avaricieux en avaient une sorte de certitude en voyant les yeux du bonhomme, auxquels le métal jaune semblait avoir communiqué ses teintes. » (p. 17) Grandet, il ne faut pas se le cacher, représente l’ascension de la bourgeoisie provinciale au détriment de la monarchie. Il est calculateur, rationnel, possédé par son amour de l’argent. Ce dernier conditionne sa vie; il apparaît comme sa religion. En créant cet univers provincial dominé par l’argent de Grandet, Balzac peint une critique sociale du bourgeois. Eugénie, femme vertueuse et romantique, aime son cousin d’un amour pur. Elle vit pour ses deux amours qui finissent par se fusionner : dieu et Charles. « […] ; elle ne pouvait exister que par l’amour, par la religion, par sa foi dans l’avenir. L’amour lui expliquait l’éternité. Son cœur et l’Évangile lui signalaient deux mondes à attendre. Elle se plongeait nuit et jour au sein de deux pensées infinies, qui pour elle peut-être n’en faisait qu’une seule. » (p. 195) Ainsi, à la campagne, Eugénie, offre l’image d’une sainte et elle apparaît comme indissociable de la Vierge Marie. « Avant la venue de son cousin, Eugénie pouvait être comparée à la Vierge avant la conception; quand il fut parti elle ressemblait à la Vierge mère : elle avait conçu l’amour. Ces deux Maries, si différentes et si bien représentées par quelques peintres espagnols, constituent l’une des plus brillantes figures qui abondent dans le christianisme. » (p. 157) De plus, Eugénie représente le monde des émotions (elle attend 7 ans un amoureux qui ne reviendra même pas vers elle). Elle a des défis à relever par rapport à l’amour. Elle apparaît persévérante et elle se sacrifie. C’est le personnage qui m’a le plus captivé en raison de cet amour qu’elle ressent pour son cousin et qui est indéfectible. Elle croit en l’inaltéré de la parole de Charles. Sa richesse relève non pas de la fortune de son père, mais des petits cadeaux offerts par Charles. Pauvre petit cœur qui est malmené dans cette histoire. Elle semble si éloignée de son père dont le monde s’avère conditionné par la rudesse et la rationalité. Il est calculateur, insensible, terrifiant et égoïste. Son dieu ou son diable est l’argent. Cependant, les personnages tentent à leur manière d’être heureux. Leur quête s’avère intemporelle. Alors, j’ai bien apprécié ma lecture ! Balzac a le don de jouer avec ses personnages en les mettant en opposition. Son roman Eugénie Grandet semble une œuvre riche remplie d’intrigues s’emmêlant pour démontrer la vie provinciale de l’époque. Je vous recommande cette lecture pour toute sorte de raisons : Parce que c’est un classique et que c’est du Balzac Pour découvrir des personnages hauts en couleur dont le père au cœur de granit Pour l’avarice et ses travers https://madamelit.ca/2025/05/26/madame-lit-eugenie-grandet-de-balzac/

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Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782266199278
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    320
  • Dimensions
    180 x 111 mm

L'auteur

Honoré de Balzac

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