Histoire du fils : Le livre de Marie-Hélène Lafon, Samuel Labarthe
Le fils, c'est André. La mère, c'est Gabrielle. Le père est inconnu.
André est élevé par Hélène, la sœur de Gabrielle, et son mari. Il grandit au milieu de ses cousines. Chaque été, il retrouve Gabrielle qui vient passer ses vacances en famille.
Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, Histoire du fils sonde le cœur d'une famille, ses bonheurs ordinaires et ses vertiges les plus profonds, ceux qui creusent des galeries dans les vies, sous les silences.
Avec ce nouveau roman, Marie-Hélène Lafon confirme la place si particulière qu'elle occupe aujourd'hui dans le paysage littéraire français.
De (auteur) : Marie-Hélène Lafon
Lu par : Samuel Labarthe
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Expérience de lecture
Avis Babelio
PetitCahierSpirales
• Il y a 4 mois
C’est fait, j’ai goûté à l’écriture de Marie-Hélène Lafon, et je suis accro… Les sources a été ma première découverte, et j'ai été happée. Histoire du fils m'a confirmé que Marie-Hélène Lafon va désormais faire partie de mon Panthéon littéraire... HIstoire du fils aurait pu être Histoire de la mère, Histoire du père, Histoire de famille… tant ses personnages, tous les personnages, sont saisissants, attachants, intéressants ou déconcertants. Il y a dans ces lignes à la fois de la douceur, de la joie ainsi qu’une émotion plus sourde, tapie au fond des cœurs, et qui assèche la gorge... Je ne dirais rien de ce fils, ni de la famille qui gravite autour. Car en dire un peu serait déjà trop en dire. Les drames et les secrets s'entremêlent et se tricotent avec les bonheurs sans nom qui traversent beaucoup de familles... De destins plus ou moins ordinaires, avec leurs craquelures ou fêlures plus ou moins profondes, elle fait une œuvre, elle les transforme en dorures, comme dans l'art du kintsugi. Quel talent pour écrire la filiation, la transmission, l'hérédité, le passage de relais, l'inaltérable et indicible mémoire des familles, la répétition de certains schémas, le besoin de savoir d'où l'on vient, les traces, sillons et empreintes... Cette façon de faire des bonds et allers-retours chronologiques ; cette langue pointue, ces mots savamment choisis c'est certain, savamment répétés parfois, qui surgissent au milieu d'une phrase et la font briller d'un éclat éblouissant, qui éclosent comme une fleur au milieu de la grisaille, et surprennent et séduisent, qu'on aimerait retenir comme on voudrait retenir l'émotion que provoque un soir l'étoile filante espérée qui coupe la nuit de son trait de génie... Oui, je suis littéralement sous le charme.
stephanerenard
• Il y a 4 mois
Histoire du fils, c'est une saga familiale racontée par capsules temporelles de 1908 (mort d'un des jumeaux, Armand, reste Paul) à la méditation de son petit-neveu en 2008 sur la tombe d'Armand. Paul aura un fils, André, avec Gabrielle, un amour de jeunesse, qu'il ne connaîtra pas et qui sera confié par Gabrielle à sa soeur. Oui, c'est compliqué et ça n'a pas vraiment de sens. C'est sur cette absence de sens qu'une belle histoire se construit malgré tout parce qu'André est adopté par un oncle, une tante et des cousines aimantes. Il se construit donc solidement malgré l'absence du père biologique, et la présence rare de la mère biologique. Le sens de ce roman, c'est que cette adoption intrafamiliale a tellement fait sens que l'enfant, même à l'âge adulte, ne cherchera pas vraiment à retrouver ses racines "biologiques" tant ses racines affectives sont solides et soudées. Fable familiale donc, je n'ai pas réussi un seul instant à croire que la quête de racines puisse être apaisée par l'amour partagé, ce n'est guère ce que l'on voit autour de nous. Mais peut être que je ne crois pas assez à la famille. Peut-être que je ne peux pas croire cette histoire d'adoption tellement réussie que le manque, l'absence, le désir ne se fasse à aucun moment cruellement ressentir. Cela m'a gêné. Ceci mis à part, l'écriture, l'évocation toujours poétique, riche, enracinée d'Hélène Lafon, est une belle écriture, quoique difficile à aborder. J'avoue avoir repris à trois reprises le premier chapitre, n'en percevant pas le sens. J'avoue n'avoir compris le sens de la dernière phrase, très allusive, du premier chapitre que plus tard quand enfin on évoque clairement la mort du jeune Armand. Est-ce la psychanalyse qui est passée par là avec tout ce non-dit, ou est-ce justement qu'elle n'est pas passée par là, et que la chappe de silence semble dominer tout au long du récit, chacun faisant tellement comme si tout va bien, que tout va bien. C'est incohérent. C'est raconté avec de belles lettres et quelques beaux mots peu usités, mais ce n'est guère crédible de ce point de vue. Ce qui est crédible, c'est cette vie très provinciale, et en ce sens, le non-dit, le silence devient crédible car c'est manifestement un monde heureux mais étriqué, un monde qui se satisfait de lui même, où on ne cherche pas de sens au monde, puisque le sens coule de source dans la relation familiale partagée. Au final un sentiment de voyage ethnographique dans un monde très provincial qui m'est totalement étranger, quand bien même j'en reconnais des raideurs provinciales ressenties dans ma jeunesse en Normandie. J'ai comme l'impression que c'est le monde de ceux qui ne sont pas partis faire des études, découvrir le monde ou qui sont vite revenus dans le giron bienveillant de la famille.
Dandine
• Il y a 4 mois
Une saga, si je me rappelle bien mes lectures, parcourant sur un temps assez long le devenir d’une famille ou d’un groupe plus heteroclite de personnes, est en general un pave, une longue course qui demande de l’endurance, de l’haleine, un marathon, meritant des applaudissements ne serait-ce que pour l’effort deploye. Mais malgre toute mon admiration pour les maratonistes, ce sont les fulgurances de sprinters qui courent le 100 metres plus vite que leur ombre qui me laissent ebahi. Et ebahi je suis, estomaque par cette saga qui couvre trois generations en moins de 200 pages, laissant mes yeux ma tete mon esprit repus comme si j’en avais parcouru 800. L’histoire d’une famille, ou plutot deux, liees, leurs accointances et leurs relations, traversee de petits drames et de grandes joies, de tragedies et de resilience, d’egarements et de generosite. Racontee par sauts temporels en avant et en arriere, permettant au lecteur d’imaginer, de deviner ce qui va etre revele par la suite. Des sauts qui ne perdent pas le lecteur, qui operent comme un ralentissement des temps, et les rythment a nouveau comme s’ils avaient leur propre cadence. Le tout dans une ecriture d’une simplicite recherchee, qui sied a l’histoire, a ses paysages et a ses personnages, une dentelle non industrielle. Cette saga litteraire tire sa richesse a mon avis de la luminosite, de la brillance de son langage, comme de sa penetration de la culture populaire et des modes de vie des pays qui servent de cadre, le Cantal, le Lot, et en une moindre mesure, Paris. Deux composants qui se completent singulierement, unissant le lieu le geste et la parole. Comme si cette histoire ne pouvait etre écrite que dans le francais limpide et harmonieux de MH Lafon. Toute litterature est un dosage de personnages d’actions d’idees et evidemment de langage. Il y a peut-etre des livres qui auraient pu etre ecrits en presque n’importe qu'elle langue; pas celui-ci. Le langage et le style de MH Lafon ne traduisent pas seulement un terroir, ils sont eux memes un terroir. Un des plus beaux terroirs francais. A visiter d'urgence. A y vivre.
ylambert7
• Il y a 4 mois
Histoire du fils - Marie-Hélène Lafon André est élevé à Figeac et dit « maman » pour Hélène, sa tante ; et, « ma mère », pour Gabrielle, sa véritable mère. André passe son enfance éloigné de sa mère partie vivre à Paris. Il ne la voit que deux fois par an pendant les congés scolaires. Il grandit ainsi en se posant des questions, notamment sur l’identité de son père, qu’il ne connaît pas. Avant de se marier, il apprend le nom et l’âge de son père : Paul Lachalme, qui a 16 ans de moins que sa mère. C’est à Aurillac dans un lycée de garçons que Gabrielle et Paul se sont connus. Aujourd’hui, Paul est avocat et possède des biens dans le Cantal… Ce court roman est une quête d’identité. Couronné du Prix Renaudot en 2020, Marie-Hélène Lafon retrace un parcours d’amour interdit et d’un enfant qui se cherche. Dans un style très épuré, les questions du personnage principal ne sont pas soulevées comme il se devrait et l’on reste dans une histoire plutôt contemplative. Si l’on n’aime pas les narrations anachroniques, il est préférable de ne pas lire se livre. Cependant, l’autrice veille à situer clairement chaque époque, ce qui permet de ne pas se perdre. Un très beau roman !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9791036615986
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- Collection ou Série
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- Format
- Format CD audio standard
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- Dimensions
- 168 x 139 mm
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17,90 € Format CD audio standard