Journal d'un curé de campagne : Le livre de Georges Bernanos

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LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE

C'est une paroisse comme il en est bien d'autres, dévorée par l'ennui, la mesquinerie. En découvrant ce petit village de l'Artois, son nouveau curé mesure l'ampleur du sacerdoce. Il a pour lui sa jeunesse et sa foi. Et trop d'orgueil pour renoncer. Le salut des âmes, voilà son affaire – peu importe les âmes. Peu importe l'avarice du pauvre, le fier dédain du riche. Ni la solitude, ni le doute ne le rongent. Tout à la fois dupe et sauveur, guide et victime, l'humble pasteur fera sien le sacrifice de l'Agneau.

Préface d'André Malraux

@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE

De (auteur) : Georges Bernanos

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Expérience de lecture

Avis Babelio

morganbdf23

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Un jeune curé d'Ambricourt, dans le Pas-de-Calais des années 1930, oscille entre l'ignorance et le désespoir. Compensant son manque de confiance par une bonne volonté à toute épreuve, il éprouve une grande aversion pour son époque et pour ceux qui l'ont façonnée, notamment les prêtres lettrés qu'il méprise avant tout. Considéré par de nombreux catholiques bibliophiles comme le dernier grand roman chrétien, *Le Journal d'un curé de campagne* est une véritable immersion dans les tourments d'un homme à cheval entre deux mondes. Cet homme "appartient à une génération malheureuse", dirait Lampedusa, tiraillé entre les temps anciens et les temps nouveaux. Un vicaire méprisé par les siens, il nous offre de précieuses réflexions sur son époque. Bernanos y décrit une France rurale indifférente face au péril imminent de l'Église. La tendresse de Dieu est rejetée, car le contraste avec la réalité est trop brutale. Notre curé de campagne, malgré son admirable dévotion, ne reçoit que des rejets de ses semblables. L'ancien peuple chrétien, joyeux et dynamique, ainsi que son Église, sont morts. La promesse d'un paradis lointain ne prend plus. Le nouveau monde dans lequel évoluent notre curé et Bernanos est celui de l'immédiat, du présent. C'est le siècle du tout de suite, qui laisse place à de nouveaux péchés. Celui de l'espérance, en premier lieu, dont les hommes pécheraient par puérilité. L'injustice étant leur nouvelle condition, ils ne voient plus dans la religion la cause de leur salut, le sauveur qui les extirpera de la misère. C'est cette disposition d'esprit qui fait pécher notre curé. L'orgueil, né du doute, aggrave sa faible constitution. Le cancer qui le frappe à l'estomac l'emporte discrètement, à l'image de sa propre existence.

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Vladoudou

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Bouleversante : voilà comment je pourrais résumer ce journal du curé d'ambricourt, tantôt par l'écriture très intimiste et personnelle de celui là ,tantôt par les nombreuses réflexions de la société d'entre deux guerres, posés et décortiqués par ce jeune et humble prêtre, terré dans sa pauvre paroisse. Le "Journal d'un curé de campagne" de Georges Bernanos retrace l'arrivée donc d'un jeune prêtre dans un précaire village du Nord de la France, est élevé en tant que curé d'Ambricourt, tenu de la préservation de sa triste paroisse. Ce qu'il constate d'emblée, est le manque inquiétant de foi des habitants du village, ainsi que dans le sacerdoce lui-même ; lassitude persistante des leçons de catéchisme abandonnés, orgueil grandissant, pêchées démocratisés, critique de l'aristocratie locale, tous ces événements rentreront brutalement dans le quotidien gauche du jeune curé, accompagné de son mentor, le curé de Torcy. Au-delà de toutes les impressions fallacieuses de l'Eglise, du rapport à l'homme face à soi-même, et de la vie en général, notamment a travers les personnages de M. Et Mme la comtesse et Mme Chantal, le jeune curé, incarnant vraisemblablement une figure d'un Christ mal compris et moqué du monde, essaie de comprendre toutes ces âmes tourmentées privées de foi chrétienne. Ses constations négatives de la bourgeoisie et de la société de son époque révèlent un trou abyssal laissé par cette dernière, abandonnant les institutions religieuses rurales au profit de la laïcité, car, quand le livre fut publié, la loi de la séparation de l'Eglise et de l'État est âgée de 31 ans. Les longs monologues, digressions des personnages sur leur opinion de l'Eglise et de la société, reflètent toute la richesse stylistique et linguistique de ce journal intimiste que Bernanos illustre ; il est probable que ses propres pensées, en tant que fervent croyant catholiques, aient été décrites a travers les paroles du curé et de ses camarades. Même si la lecture n'est pas facile et nécessite une grande concentration, la langue mélancolique nous touche quand même en plein cœur . La 3eme et dernière partie est celle dont j'ai éprouvé le plus de regrets et de tristesse ; par la pauvre vie que le curé ait dû enduré, incompris des uns, malgré la réussite, face a Mme la Comtesse, de lui faire vivre ses derniers jours dans la paix et dans le pardon pour ses proches. Son cancer de l'estomac, qui depuis le début du récit présentait certains signes au début insignifiant, qui au fil du temps se sont aggravés, a été un profond chagrin pour ma personne, tant j'ai été attaché aux aventures de ce jeune prêtre. Un livre profondément troublant que ce soit pour les croyants et les non croyants.

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jsbernault

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Je viens de relire le "Journal d'un curé de campagne" une cinquantaine d'années après une première lecture alors que j'étais adolescent. Ce qui m'a frappé lors de cette nouvelle lecture de ce texte austère, c'est son caractère d'actualité: Les rapports "riches pauvres", la jalousie, la lâcheté, l'égoïsme, la haine, la rancoeur, tout est encore vrai aujourd'hui.

jcqsplltr

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Ce récit nous décrit les difficultés de passer de l’adolescence à l’âge adulte quand on n´a pas eu de jeunesse. Difficultés encore plus grandes lorsque l’enfance a été misérable et que l’âge adulte débute avec des attentes utopiques confrontées à un environnement désuet qui voit la mort comme la solution attendue. Ce roman de 1938 m’a beaucoup touché. Il me rappelle les premiers pas de ma carrière. Les idéaux utopiques, les tuteurs dépassés, la confrontation de la théorie et de la pratique puis l’hostilité de l’entourage; c’est l initiation universelle.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266291743
  • Collection ou Série
    Littérature - Classiques
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    352
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Georges Bernanos

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5,95 € Poche 352 pages