La chèvre de monsieur Seguin : Le livre de Alphonse Daudet, Sébastien Chebret
Le célèbre chèvre de Monsieur Seguin vue par Sébastien Chebret
De (auteur) : Alphonse Daudet, Sébastien Chebret
Expérience de lecture
Avis Babelio
germ1tor
• Il y a 1 semaine
Pierre Gringoire, ami de Daudet, ne veut pas se faire chroniqueur dans un journal, mais rester poète. Le narrateur lui fait des remontrances et lui raconte alors l'histoire de la chèvre de M. Seguin. Celui-ci avait eu déjà six chèvres, toutes mangées par le loup pour avoir voulu goûter à la liberté de la montagne. La septième, Blanquette, bien traitée par son maître, commence à s'ennuyer, comme celles qui l'ont précédée. Elle rêve de liberté et de la montagne. Malgré les avertissements de son maître, la chèvre finit par s’enfuir pour profiter de la nature sauvage.Elle y découvre le bonheur : l’herbe fraîche, l’air pur, la liberté, la beauté des paysages. Elle se sent enfin vivante et indépendante. Mais, le soir venu, le danger du loup approche. Le combat est inévitable. Toute la nuit, courageusement, la chèvre se bat contre le loup, refusant de céder et préférant mourir libre plutôt que de retourner à l’enclos. Finalement, au lever du jour, le loup la dévore. Non sans rappeler la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien (Livre I, fable 5: Un loup affamé rencontre un chien bien nourri. Le chien lui vante les avantages de sa vie confortable chez son maître, mais le loup remarque la marque de la chaîne à son cou. En comprenant qu’il perdrait sa liberté, le loup préfère rester maigre mais libre.), Daudet met en lumière le dilemme sécurité-liberté et semble avoir choisi avec la fin tragique de la chèvre. Il montre que la quête d’indépendance peut être belle mais dangereuse. La plus célèbre et la plus étudiée des nouvelles des Lettres de mon moulin mérite qu’on s’y attarde. Elle a une forte résonance moderne, elle touche à des thèmes universels. La liberté et son prix. Aujourd’hui encore, à titre individuel, chacun se demande ou s’est demandé à des moments clés de son existence: vaut-il mieux une vie confortable mais contrainte ou bien une vie plus risquée, plus en adéquation avec mes aspirations, mes passions ? Quel est le prix de mon choix de vie dans un monde de plus en plus encadré (lois, normes sociales, contraintes technologiques) ? Faut-il pour autant bannir non pas les rêves mais les tentatives d’évasion? Comment «fuir l’enclos » ? Il ne peut y avoir de réponse universelle et c’est temps mieux. Répondre à cette équation personnelle c’est le libre choix de chacun, un choix encore offert en démocratie. Quoi qu’on en dise.
titimeccano
• Il y a 1 mois
« La chèvre de Monsieur Seguin » dans « Les Lettres de mon Moulin » publié en 1869, Alphonse Daudet (1844-1897) A la page 51 de l’édition Folio de « Le Paquebot » de Pierre Assouline -que je viens de terminer- je tombe sur la célèbre phrase de Blanchette dans La chèvre de Monsieur Seguin: « Oh ! Pourvu que je tienne jusqu’à l’aube » éclairage du fait de « résister, tenir, se tenir » explique Assouline. On se souvient que la jeune et jolie chèvre en quête de liberté s’est enfuie de l’enclos de Monsieur Seguin alors qu’un loup féroce et sanguinaire règne en maitre dans les montagnes et qu’il a dévoré de surcroît maintes cousines de notre chère biquette. Dans sa frayeur d’être dévorée et dans son combat mortel avec le loup, Blanchette veut faire mieux que celle qui vient de mourir avant elle sous les crocs -blancs- du terrible animal. « Tu sais bien - lui dit Monsieur Seguin- la vieille Renaude qui était ici l'an dernier? Une maîtresse chèvre, forte et méchante comme un bouc. Elle s'est battue avec le loup toute la nuit... puis, le matin, le loup l'a mangée. » Alors Blanchette va résister aux assauts du loup jusqu’au matin… « Oh ! Pourvu que je tienne jusqu’à l’aube Le chant du coq monta d'une métairie. - Enfin! dit la pauvre bête, qui n'attendait plus que le jour pour mourir; et elle s'allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang. Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea. » Un petit conte pour enfants avant la sieste, bercés par le chant des sauterelles dans la chaleur de la région de Nîmes -où un sous préfet s’endort aux champs-? Peut-être bien, pécaïre! Mais ausssi une métaphore terrible du coût de la liberté, une mise en tension de l’opposition sécurité-liberté et de la notion de risque, sorte de pont entre l’une et l’autre. Quite à accepter de perdre la vie, tel Emiliano Zapata: « Mejor Morir de Pie que Vivir Arrodillado » (Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux). Plus pacifique Georges Brassens chantait: « Mourir pour des idées, d’accord mais de mort lente…. Et même à la grande rigueur ne pas mourir du tout» Ce conte est pour moi un Grand conte, émouvant et questionnant. Terrible alternative pour Blanchette: mourir de chagrin prisonnière de son enclos ou mourir libre sous les dents du loup… Alphonse Daudet (Les Trois Messes Basses, Les Lettres de mon Moulin (où se trouve notre amie Blanchette), Les Contes du Lundi, Tartarin de Tarascon) est aussi le père de Lucien Daudet, célèbre ami et confident de Marcel Proust. La famille Daudet a sans doute soutenu ce dernier dans l’attribution du prix Goncourt 1919 à « À l’ombre des jeunes filles en fleurs » contre « Les Croix de bois » de Roland Dorgelès, roman patriotique sur fond de première guerre mondiale,mais qui met aussi en avant l’horreur de cette violence extrême avec une vision finalement antimilitariste.
Peluche0706
• Il y a 9 mois
Parmi les nouvelles des « Lettres de mon moulin », se trouve la fameuse histoire que l’on connaît tous ou que l’on croit connaître : celle de « La chèvre de monsieur Seguin ». Attachée à une corde chez monsieur Seguin, qui a peur de perdre encore une fois une de ses chèvres, il va lui expliquer qu’il est mieux pour elle de rester avec lui, car au-delà de la barrière, les loups guettent. En quelques pages, Alphonse Daudet met en balance la liberté et le confort et la chèvre, Blanquette, va choisir celle qu’elle pense le mieux pour elle. Je trouve cette histoire terriblement triste. En la lisant, je me souviens qu’on avait lu cette nouvelle ainsi que d’autres du recueil au collège, et je ne pense pas avoir saisi le drame de cette histoire à l'époque. Même si je connaissais la fin de l’histoire, j’avais envie malgré tout que ça se finisse bien.
MertellD
• Il y a 1 an
Voici sûrement l'un des premiers livres que j'ai lu et étudié à l'école primaire. Le berger Seguin décide d'avoir la chèvre Blanquette pensant qu'elle sera moins encline à s'enfuir dans la montagne habitée par le loup. Je trouve que c'est un très bon texte pour faire réfléchir les enfants sur le choix à faire entre sécurité et liberté.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782324005091
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- Collection ou Série
- Le tiroir aux histoires
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 24
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- Dimensions
- 211 x 210 mm
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