La fabrique du crétin - Vers l'apocalypse scolaire : Le livre de Jean-Paul Brighelli

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" Brighelli décrit la "déroute' du système scolaire français. " Marianne

La mort programmée de l'école

L'École de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est à l'agonie. Elle accomplit ce pour quoi on l'a programmée depuis cinquante ans : adaptée aux nécessités du marché, elle fabrique à la chaîne une masse de consommateurs à demi illettrés et satisfaits de l'être.
Soucieuse d'élaborer enfin l'égalité promise par la République en nivelant par le bas, elle a réussi à détruire ce que la France avait mis deux siècles à élaborer.
Près de vingt ans après avoir prédit sa mort programmée, Jean-Paul Brighelli revient au chevet de l'École et la trouve plus mal en point que jamais. Collège unique, " pédagogisme ", méthode globale, regroupement familial, laïcité à géométrie variable... les causes sont nombreuses, et l'action de Pape Ndiaye n'empêchera pas plus la déroute que celle de Jean-Michel Blanquer.
L'École est au pied du mur : elle sera " soit l'instrument d'une dissolution dans l'individualisme et le communautarisme, soit l'outil d'une résurrection ". Est-il trop tard pour réagir ?

De (auteur) : Jean-Paul Brighelli

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Expérience de lecture

Avis Babelio

gerardmuller

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

La fabrique du crétin /J.P.Brighelli Un excellent ouvrage qui démontre bien « qu’une civilisation a l’éducation qu’elle mérite et œuvre globalement à se la fabriquer », et que « le néo-libéralisme a rétabli la misère ; il était logique que parallèlement il réhabilitât l’ignorance. » Et en définitive « nous avions pour les enfants l’ambition de la réussite - on gère aujourd’hui leurs carences. » A lire absolument cet état des lieux sans concession de notre école : un constat consternant. Et que ceux qui n’ont mis qu’une étoile à ce livre extrêmement intéressant, ouvrent leurs yeux.

PrinceEndymion

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Cela fait plusieurs années que l'on répète que l'école en France s'étiole: des élèves quittent l'école et arrivent en sixième en sachant à peine lire et compter, des matières sont négligées, et quelques années plus tard, un bachelier inapte à faire des débuts sur le monde du travail se retrouve à stagner. Depuis des années, des réformes scolaires sont entamées et ne contribuent nullement à encourager des progrès chez les jeunes français, qu'ils soient scolarisés dans le primaire ou le secondaire. À croire que les politiques sont plus soucieux de graver leur empreinte dans le marbre de ce domaine jadis prometteur, que de préparer les futurs citoyens. Ayant été longtemps en contact avec le monde scolaire dont je ne veux plus entendre parler, je me suis précipité sur cet ouvrage au titre si frappant. Jean-Paul Brighelli, Normalien agrégé de Lettres ayant fait le tour de tous les niveaux du paysage éducatif dresse un constat alarmant. Avec cette insidieuse lubie consistant à mettre l'élève au cœur des priorités, les enseignants négligent leurs matières, et se perdent dans des miscellanées d'activités ludiques et débilitantes. Désormais, pour réussir, on ne sanctionne plus (au sens littéral du terme, c'est-à-dire observer) les progrès ou les fautes de l'élève: tant qu'il ânonne ce que le professeur a dit, c'est très bien. L'auteur revendique un retour aux méthodes classiques, à savoir la préservation de l'apprentissage de l'orthographe jusqu'à la terminale, le retour de la dictée. Mais c'est surtout un retour de la rigueur que prône cet ouvrage! Je me souviens de ces années au lycée où je consignais sur des fiches mes cours d'Histoire ou de littérature, d'après-midi passés à réviser lors de la préparation du baccalauréat. Car aujourd'hui, le goût de l'effort s'est perdu. À quoi bon stagner sur un chapitre ? Il faut boucler le programme ! Pas de quartier ! Passons outre les difficultés des villains petits canards, ils se débrouilleront! Vous avez parlé d'un redoublement ? Oh non! Vous n'y pensez pas un seul instant ! Infliger un traumatisme à l'enfant ! Hors de question ! Comment pourrait-il se sentir chez lui autrement dans cette école? Les interrogations sont notées sur vingt? Mais de tels critères braquent les enfants! Il faut s'adapter à leurs besoins! Laissez-moi rire! Et voilà comment des générations de lycéens dorlotés et ménagés se retrouvent brutalement confrontés à une dure réalité sur les bancs de la faculté, ou en hypokhâgne (première année d'étude en classes préparatoires aux grandes écoles)! Ce déclin a été voulu et programmé par des élites qui veulent perpétuer leur endogamie sociale et faire des jeunes Français des serfs taillables et corvéables à merci, et qui se bousculent aux portes d'un certain organisme censé accompagner et aider les "demandeurs d'emploi". L'école française malmène l'Histoire de son pays, elle casse la chronologie, elle renie la culture et ne donne plus aux enfants les bases fondamentales qui doivent leur permettre d'enrichir leurs connaissances et de progresser. Et voilà comment des jeunes sans repères prennent un mauvais chemin et sombrent dans la criminalité. Bien sûr, certains professeurs subissent des pressions venues des départements académiques, des inspecteurs également, et se retrouvent contraints d'assurer non seulement un rôle de pédagogue, mais également d'éducateur auprès d'enfants ingérables puisque les parents ont jeté aux orties leurs obligations. Les fossoyeurs de l'école peuvent être fiers d'eux.

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Inside2b

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 4 ans

Le niveau scolaire diminue depuis des années, dû à la société de consommation, les profs de moins en moins formés correctement, des inégalités sociales... Si les enfants sortent de plus en plus stupides (Bac+5 aujourd'hui = Bac d'il y a 15 ans), le chômage augmentera, ce qui fatalement rendra les postes d'intérimaire de plus en plus convoitables et donc de plus en plus dégradants pour l'humain. Comme pour tous les penseurs qui vont à contre courant, toujours se poser la question : mais à qui profite le crime ?

SephoraOo

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 4 ans

Fiche de lecture - La fabrique du crétin : La principale critique de l’auteur est la suivante : la réduction du niveau général de l’écoles. : Elle trouve selon lui son origine dans la construction coloniale de l’école confrontée aux idéaux égalitaires et libertaires de la révolution des années 68. Cette schizophrénie de permettre à tous d’accéder à une éducation minimale, permettant de tenir des postes de subalternes, tout en valorisant « l’auto-apprentissage », serait les causes principales de ce nivellement par le bas. Ainsi, cette constitution serait un avantage pour le système qui produit ce dont il a besoin : des travailleurs peu éduqués, peu exigeants, corvéables à merci, qui oscilleront entre le pôle emploi et des CDD de quelques mois. On ne cherche plus à donner un accès à une culture de qualité, mais on réduit la qualité pour qu’elle soit accessible à tous : restrictions d’heures de cours, réduction de la qualité de l’étude des sujet, intégration d’activités dites « annexes » comme les sorties, l’entrée de l’entreprise à l’école … On conditionne les enfants à s’intégrer encore plus à un milieu culturel et économique défavorisé dans lequel ils évoluent déjà, par une valorisation de la culture de la rue, au détriment de la culture classique Et ce, sous prétexte que les enfants issus des milieux défavorisés ne sont pas aptes à comprendre et à intérioriser la beauté de la culture classique. On les encourage donc à rester dans leur zone de confort en leur proposant d’étudier des sujets qui se rapprochent de ce qu’ils connaissent. On ne leur ouvre pas l’esprit, on ne leur permet pas de confronter leurs idées, d’élever et de confronter des réflexions construites. On les conforte dans leur propre ignorance en leur assurant que leur avis vaut tout aussi bien qu’un autre. L’auteur est très critique vis-à-vis des pédagogies dites « nouvelles » qui selon lui une forme d’agitation et de stimulation inutile, d’autant plus qu’elles ont tendance celui lui à être dénuées de fond. Est-ce vraiment le cas ? A creuser … Très avant-gardiste en ce qui concerne l’évolution de la société. Ce livre écrit en 2005 prévoit d’ores et déjà l’irruption d’un sursaut religieux qui viendrait combler l’absence de valeurs et de projet laissé par l’Institution, ainsi que le rôle des médias qui présentent aux élèves des modèles issus de leur milieux. Ils s’y identifient et considèrent que s’élever peut donc se faire sans réel effort intellectuel ou stratégique. La seule ressource digne de ce nom est la beauté physique, qui permet d’être repéré pour telle ou telle émission de téléréalité, ou alors la vulgarité dans la musique, avec des écrits peu travaillés dans les textes de rap, ou encore le sport. Enfin, il critique d’une manière très juste la diminution de la qualité des temps d’enseignement de l’Histoire , créant un séquençage des événements par la technique « d’objet d’étude » aussi bien dans le domaine de la littérature, que des langues ou de l’histoire-géographie.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9791039203753
  • Collection ou Série
    Récit et témoignage
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    220
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Jean-Paul Brighelli

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