LA GUINGUETTE A DEUX SOUS : Le livre de Georges Simenon

Ce 27 juin à Paris il fait beau et l'humeur est joyeuse ...Maigret rend visite à Lenoir, un jeune "bandit" de 26 ans emprisonné à la prison de la Santé . Le président de la République a refusé de le gracier, il sera exécuté demain matin à l'aube .. Lenoir n'a jamais rien lâché mais devant Maigret il évoque un assassinat et une petite guinguette au bord de l'eau, la Guinguette à deux sous... Mme Maigret a rejoint sa soeur en Alsace, Maigret est resté , il fait beau, chaud et le hasard, l'achat d'un nouveau chapeau, un client , une noce pour rire dans une guinguette au bord de l'eau ..Alors le hasard , encore et toujours le hasard ..Maigret décide de suivre ce client ... Ici commence ce roman pour le moins surprenant. Bien sûr il y a enquête, bien sûr il y a mort d'homme, mais il y a surtout un je ne sais quoi de différent. Une ambiance, des gens désabusés qui s'ennuient et se retrouvent depuis des années chaque dimanche pour rire, faire la fête, danser, flirter, boire un peu trop. Et il y a James, cet homme au flegme britannique toujours un verre d'alcool à la main mais jamais vraiment ivre. D'étranges liens se tissent entre lui et Maigret. Les masques finiront par tomber... Un dénouement au ton doux-amer où la tristesse se teinte de désespoir, où le personnage d'un Maigret sincère et emphatique gagne une fois de plus le respect et l'affection de la lectrice que je suis. Publié en décembre 1931, la guinguette à deux sous est l'un des tout premiers Maigret. A découvrir!

Voici un Simenon agréable, sans prétention, qui ressemble bien à son héros, le commissaire Maigret. Cette fois, Simenon nous entraine dans le Paris des années 30 et dans sa banlieue, avec les dernières guinguettes des bords de Marne. Un Paris insouciant qui n'existe plus. L'intrigue policière est présente, crédible, mais presque secondaire. Ce roman n'est pas si loin de ce que peut nous offrir Modiano...

Enquête champêtre. Jean Lenoir va être guillotiné. C'est Maigret, trois mois auparavant, qui lui avait mis la main au collet, et tient a lui annoncer le rejet de sa demande de grâce. "Quand même, çà fait un drôle d'effet..." et dans sa réflexion, lâche au commissaire "naturellement, vous ne connaissez pas la guinguette à deux sous... Eh bien ! Si vous allez faire un tour par là, dites-vous bien qu'il y a un type, parmi les habitués, qui serait plus à sa place que moi, demain, sur la machine...". Sans trop en dire, il lui explique que 8 ans auparavant, "Victor" et lui ont surpris un homme jeter un corps dans la Seine. Ils le faisaient chanter à l'époque, jusqu'à ce qu'il disparaisse. Un meurtrier revu par hasard juste avant son arrestation, donc. Á charge du commissaire de retrouver cette guinguette, et l'assassin toujours en liberté... "le bonhomme est aussi malin que vous", "la guinguette à deux-sous ? connais pas ! De quel côté ? Sur la Marne ? En basse Seine ?". Et les dossiers des affaires classées cette année-là ne donnent rien... quelle est la part de vérité dans ce qu'a dis Lenoir ? Une enquête assez spéciale qui démarre par hasard, où Maigret est entraîné un peu malgré lui au sein d'une bande de joyeux compères, ayant comme terrain de jeu ces bords de Seine. Un opus qui a son charme, avec certains faits pour moi légèrement surréalistes, mais se passant probablement tels quels à l'époque. (plus d'avis sur PP)

Un Maigret d'été au goût de Pernod, pour lequel notre Commissaire délaisse la bière ! Attablé avec un étrange comparse qui l'entraîne dans une indolence trompeuse ou en vadrouille entre Paris et les bords de Seine, Maigret mène très mollement son enquête. Elle s'accélère ensuite jusqu'à une conclusion peu attendue. Comme un rêve ou un cauchemar baigné d'alcool. En arrière-plan, un usurier... juif évidemment. Pas d'antisémitisme marqué mais un cliché typique des années 30 et tout à fait acceptable à cette époque. On sait hélas dans quelles horreurs ces préjugés se cristalliseront dix ans plus tard...