La Maison aux chiens : Le livre de Caroline Hussar

Un livre émouvant sur une réalité qui pourrait être actuelle. L'histoire de cette maisonnée est absolument touchante à bien des égards. Tout d'abord, ces jeunes qu'on confie à cette famille pas comme les autres. Leur vie est malmenée et ils y retrouvent un semblant de repaire, de l'amour d'une certaine manière et une famille de remplacement.  Ensuite, cette famille peu banale qui va tout donner pour ces jeunes. C'est l'adresse de secours, celle qui prend les enfants difficiles ou quand il n'y a plus de place ailleurs. Entre la brutalité d'une ruralité, d'un homme taiseux et d'une femme usée par le quotidien, les enfants accueillis vont y trouver un refuge. Tout est bancal et rien ne va, mais un équilibre et des repères sont construits. Ils sont là pour les jeunes, parfois avec maladresse, mais toujours avec le cœur.  Enfin, les personnages. On va suivre surtout Atalante et Roman, deux êtres très différents et très attachants. La première est plutôt réservée, sérieuse et se plonge dans les livres. Ses parents vont la confier à cette famille pour la sociabiliser, entre autres. Roman est un écorché vif, la douleur qu'il renferme est une bombe à retardement, jusqu'où va-t-il aller pour la faire taire? Geneviève et Francis, le couple qui va accueillir les enfants, sous leurs aspects rustres, ils vont jusqu'à se mettre en danger pour " leurs gamins ". Ils vont tous sacrifier pour eux, leur santé, leur métier et surtout, leur vie.  En bref, avec ce livre, c'est une porte qui s'ouvre sur une famille pas comme les autres et sur des problématiques qui sont toujours d'actualité. Émouvant, touchant et addictif, ce livre sera une parenthèse où les émotions seront de mise.

J’ai retrouvé dans ce texte ce que j’apprécie dans les histoires sur l’Amérique rurale : des faits simples et bruts, mais qui sonnent justes. C’est très bien écrit, sans en faire trop ni trop peu. J’aimerais qu’il y ait plus de vraies histoires comme celle-ci, proche de nos vies françaises, mais avec ce « recul littéraire » qui nous invite à regarder au-delà de la banalité.

#127802;La maison des chiens#127802; de Caroline Hussar - 214 pages - 8,20€ La maison de Francis et Geneviève se trouve au cœur des plaines de l’Allier. Ils y vivent avec leur fille Angelique et des gamins de l’aide sociale à l’enfance qu’ils accueillent. Roman est là depuis un moment alors que Gregory et Nelson viennent d’arriver, des gamins fracassés par la vie, brisés qui essaient de cohabiter ensemble. On rencontre aussi dans cette famille Atalante, jeune fille timide et maladroite qui vient après l’école et les jours sans école pendant que ses parents travaillent. Dans cette famille, les chiens ont une place énorme, Francis élèvent des Beagles pour la reproduction et la chasse. Vivre avec des enfants difficiles n’est pas tous les jours faciles, surtout quand on n’a pas l’habitude de donner de l’affection et de montrer ses sentiments car ils sont pourtant présents dans les gestes, les non-dits. Un roman avec une plume agréable qui parle de sujets difficiles touchant à l’enfance, au rejet, à l’adolescence, grandir sans modèle, en se posant divers questions sur ses parents, pourquoi moi ? Comment me faire remarquer ? Pourquoi faire plaisir ? On découvre le rôle difficile des familles d’accueil, ses gens dévoués pour aider les autres, essayer de donner une situation à ses enfants blessés, traumatisés, avec un handicap. J’ai beaucoup aimé cette lecture où les chiens ont aussi une place importante.

Cette lecture fut très différente de mes lectures habituelles mais pourtant très enrichissante. Ce roman est triste et beau à la fois. Il est emplit d’humanité et d’humilité. La plume est douce et humble. Les mots coulent tout seul et j’ai été scotchée par cette histoire qui est si émouvante. Celle de Genevieve et Francis,deux êtres sans grande fortune mais qui partagent leur vie entre des enfants qu’ils recueillent et leur meute de chiens. Même si ils ne sont pas adroits pour montrer leur sentiment à ces enfants ,on le ressent dans les mots et les actes que choisit de leur faire dire ou faire l’autrice. Et quand on voit la peine ressentie par ces enfants à certains passages , on comprend que ces deux lá n’ont pas échoué. Je ne suis pas ressortie indemne de ce roman. J’ai été attendrie par cette famille si modeste mais si généreuse qui tente tant bien que mal de donner des valeurs à ces enfants qui sont soit placés après des maltraitances ( Roman) ou tout simplement parce que leur famille se débarrasse d’eux de temps en temps pour vaquer à leur occupation( Atalante). Ce roman met en évidence le manque évident de moyen de l’administration pour le placement des enfants. Genevieve et Francis font de leur mieux mais face au mal être de Roman ,ils se sont trouvés dépassés et malgré cela et le drame qui peut arriver,ils lui font toujours confiance et sont toujours prêts à l’accompagner Bon je ne suis pas fan de ce qui se passe à la fin mais je n’étais pas dans une romance même si on parle d’amour ici : amour entre deux êtres, amour des enfants , amour des animaux. Ce roman montre également qu’il ne faut pas laisser passer le temps et toujours remettre à plus tard pour renouer avec des personnes car hélas parfois il est trop tard et il n’y a plus de retour possible. Un joli roman au cœur du terroir qui nous met face à une évidence : la vie n’est pas facile pour tout le monde. Tout le monde n’a pas la chance de naître dans un foyer aimant et attentif. Mais l’on peut rencontrer sur son chemin des personnes qui feront parties de notre nouvelle famille.