La mésange et l'ogresse : Le livre de Harold Cobert

Malgré son côté très très malaisant, le roman a un côté addictif dès le départ. Addiction que l'on vient presque même à regretter en tant que lecteur car on se sent hyper anormal de vouloir continuer à lire ce livre qui est aussi glauque et gênant. L'auteur a retranscrit des conversations plus ou moins imaginaires entre Monique et Michel Fourniret, entre Monique et la police, entre Michel et les jeunes filles qu'il kidnappe et le tout sans filtres. On a donc des scènes vulgaires et crues avec des agressions sexuelles sur mineures (et pourtant on sent que l'auteur n'est pas allé au bout de ce qu'il aurait pu donner pour rendre cela encore pire). Est-ce notre côté voyeur inassumé ou notre envie de connaître la fin de l'histoire et comment ils ont réussi à faire tomber le couple Fourniret qui nous pousse à continuer ? Quoi qu'il en soit ce livre se lit vraiment bien. Un seul bémol à mon sens, même si je pense que c'est comme ça que ce sont possiblement passer les interrogatoires et l'évolution de l'enquête, j'ai trouvé que cela était un peu répétitif (surtout les interrogatoires qui sont répétés - les rappel des précédents - etc...). Et malgré tout, la suite se lit bien, et plus on tourne les pages plus on se rend compte que le couple est complètement timbré. J'ai bien aimé ce mélange entre thriller et true crime. L'auteur a fait un vrai travail d'écriture car la plume nous permet vraiment de différencier chaque personnage et chaque partie du roman et pour ça je lui tire mon chapeau #127913; Âmes sensibles s'abstenir #9888;#65039;

Si je te dis « Affaire Fourniret », tu en as forcément entendu parler. À travers ce roman brillant, Harold Cobert décortique toute la noirceur et la folie de la femme de l’ombre : Monique Olivier. Est-elle l’instigatrice de toutes ces atrocités ? Une victime ou une complice ? La structure du roman est intéressante et donne un rythme à ce récit qui met mal à l’aise, mais nous pousse à tourner les pages. Certains chapitres sont factuels : une date, Michel Fourniret, une cible. D’autres, narrés à la première personne et ô combien captivants, nous plongent dans la tête de Monique. Les phrases y sont longues, un flot de pensées inarrêtables : paranoïa, folie… Et enfin, des chapitres où l’on enquête aux côtés du commissaire Jacques Fagnart. Le travail de l’auteur est remarquable. Son écriture s’adapte à chacun des personnages, et je vous assure que la partie consacrée à Monique est saisissante. Tous les éléments sont très bien retranscrits. C’est une fiction inspirée de faits réels. La confrontation policière est passionnante tout au long des 120 interrogatoires de Monique Fourniret. Je vous avoue que je n’ai pas pu lâcher cette lecture avant la dernière ligne. Pour les âmes sensibles, abstenez-vous… Pour les autres, foncez !

Une lecture qui n’était absolument pas prévue au programme. Ce livre traînait depuis plusieurs années dans ma PAL, et sans cette lecture commune je ne l’aurais sans doute pas sorti de sitôt. Et pourtant… quelle « belle surprise » ! On connaît toutes et tous l’affaire Fourniret, au moins de nom, mais ici, Harold Cobert nous emmène bien au-delà des simples faits divers. C’est glaçant, addictif, dérangeant… et je dois dire que j’ai adoré. Oui, c’est particulier de dire ça d’un sujet aussi sordide, mais c’est la force de ce livre : il réussit à captiver là où on ne s’y attend pas. La construction est redoutablement efficace : les chapitres alternent entre les pensées de Monique Olivier, celles du policier en charge de l’enquête et le récit brut d’un enlèvement. Cette alternance rend la lecture encore plus immersive et donne l’impression troublante d’être aux premières loges, presque voyeur de l’horreur. #128073; C’est une véritable descente en enfer. On referme parfois le livre avec la nausée, en se demandant comment une femme, une mère, a pu participer à de telles atrocités. Âmes sensibles, vraiment, s’abstenir : certains passages sont d’une noirceur difficile à encaisser. Et pourtant, malgré la dureté du sujet, la plume de l’auteur rend l’ensemble fluide, presque impossible à lâcher. C’est là que réside tout le paradoxe : se sentir happé par un récit aussi glauque, et en ressortir chamboulée. Je suis ravie d’avoir découvert l’auteur à travers ce roman, et ce ne sera clairement pas le dernier : d’autres de ses titres ont déjà rejoint ma WL.