Un hiver avec Baudelaire : Le livre de Harold Cobert

Le roman, court, est une plongée sans fard dans le quotidien des plus démunis, des sans domicile fixe, ceux que la société broie sans pitié. Un hiver avec Baudelaire mêle romanesque et réalité sociale. On y retrouve certains organismes, certains dispositifs, certaines associations. On ne peut qu'être frappé par l'absurdité de certaines règles, désolé devant la cruauté de cette descente aux Enfers. On partage le quotidien du héros. Une série d'infinitifs terribles. Survivre. On est loin des clichés pourtant. Le roman mêle poésie et cruauté, l'arrivée de Baudelaire apporte au récit une émotion incroyable. Ce duo improbable est terriblement attachant. J'ai aimé Philippe qui se bat, pour l'amour de sa fille et de son chien. J'ai aimé certains personnages, qui apparaissent comme une lueur d'espoir et d'humanité dans ce monde âpre. Un conte très émouvant, qui dénonce sans vilipender et fait réfléchir, qui touche le cœur avec une simplicité desarmante. Je vous le conseille ! Un coup de cœur pour moi #x1f5a4

Un hiver avec Baudelaire ", c'est la chute très rapide et brutale dans l'univers difficile des sans domicile fixe. Avec une grande sensibilité et une très belle plume, son auteur nous montre à quel point l'engrenage se met très vite en place : il suffit d'un point de départ (ici une rupture) pour que la malchance s'accumule : perte d'un travail, perte d'un toit et voici que le héros devient un "clochard" du jour au lendemain. Mais dans sa nuit noire et son désespoir, il va faire de magnifiques rencontres, dont Baudelaire... Ce roman est d'autant plus poignant et percutant qu'il s'inspire d'une histoire vraie.

Alors que son mariage bat un peu de l’aile, Philippe est mis à la porte par sa femme. Il dort à l’hôtel ou dans sa voiture, espérant voir son CDD reconduit mais en vain. Philippe se retrouve du jour au lendemain SDF. Fier, il n’en touche pas un mot à ses parents, mais c’est la descente aux enfers qui commence. L’ancien commercial se retrouve confronté à la rue, au chômage et à la solitude.

Errance dans les rues de Paris au côté de Philippe qui découvre la vie brutale et désespérante des sans domicile fixe. L'auteur analyse finement les conditions de la déchéance sociale et notamment sa rapidité. Un bémol concernant le retour en grâce, un peu trop pétri de bons sentiments à mon goût.