La Petite boutique aux poisons : Le livre de Sarah Penner

J’ai beaucoup aimé cette lecture. L’histoire s’éloigne de ce que je lis habituellement mais cela ne m’a pas empêché d’être captivée par l’histoire. La double narration ajoute un petit quelque chose au rythme de l’histoire. Je recommande ! [/masquer]

C’est un joli roman que j’avais hâte de découvrir, mais je reste sur ma faim.  J’adore l’idée centrale de ce roman : trois femmes, deux époques, un fil rouge les unissant.  Tout d’abord, cette boutique à la fin du XVIIIe, tenue par Nella mue par un désir de protection des femmes et de vengeance. La petite Eliza qui va croiser sa route. Il s’agit, de loin, de mon personnage préféré. Selon moi, c’est le plus crédible. Une jeune fille insouciante et déterminée, une fragilité très subtile, une candeur touchante.  Et Caroline, aujourd’hui, qui remet sa vie et ses choix en question et va se plonger en quête de réponse autour de ce mystère.  J’ai apprécié l’idée au cœur de ce récit et la plume de l’autrice est très agréable. Malheureusement, je trouve que l’on tourne en rond et qu’il n’y a pas d’intrigue, donc j’en reste un peu frustrée.

Bon alors c'est sympa, ça change de tout ce qu'on peut lire habituellement, c'est original l'histoire. D'habitude je n'aime pas trop quand ça passe d'une époque à une autre avec le personnage mais là la différence d'époque est tellement énorme que du coup c'est facile et ça ne dérange pas trop. Après "best seller de new york times" bon c'est bien mais faut pas exagérer non plus !!!! je l'ai lu rapidement car les circonstances faisaient que je n'avais que ça à faire mais faut pas non plus trop pousser, le suspens n'est pas si intense que ça !!!! si on peut dire qu'il y a suspens !!! histoire sympa et originale je m'arrêterai sur ces mots.

Je n’ai pas détesté cette lecture mais je n’ai pas été enthousiasmée non plus. La faute à une construction en double temporalité mal maîtrisée, selon moi. En effet, nous suivons l’histoire de Caroline , une jeune femme dans notre monde actuel qui découvre une fiole dans la Tamise et décide de se renseigner sur son origine. En parallèle, l’autrice nous raconte l’histoire de Nella et Eliza, deux femmes liées à cette fiole dans le passé (fin du XVIII° siècle). Pour résumer, ce choix ne permet pas d’installer le suspens car l’autrice nous donne tous les éléments clés de l’intrigue dans la partie du passé. Alors, je veux bien que les épreuves vécues dans la partie du présent fassent écho aux considérations sur la condition féminine évoquée dans le passé mais, niveau intrigue, l’intérêt retombe comme un soufflet : pourquoi s’intéresserait-on à l’enquête de Caroline quand l’autrice nous explique tout dans la partie du passé ? Et ce n’est pas la petite information finale sur Eliza donnée uniquement dans la partie du présent qui permet de légitimer cette construction. Pour résumer, j’ai bien aimé la partie du passé et la partie présente liée aux déboires de notre héroïne. Par contre, tous les passages où Caroline mène son enquête sur la fiole m’ont profondément ennuyée car je n’y voyais aucun intérêt scénaristique. Honnêtement, j’aurais préféré une histoire plus approfondie sur les deux femmes du passé et que l’autrice fasse l’impasse sur la partie présente. Car même le message qu’elle souhaite faire passer - comme quoi les femmes seront toujours victimes des vices des hommes d’une manière ou d’une autre mais sauront s’en relever en prenant leur indépendance – n’est pas vraiment original ni approfondi. Bref, une petite déception intimement liée au choix de la construction narrative. Pour moi, il n’y a aucun intérêt à écrire une histoire avec une double temporalité quand la partie du présent n’apporte rien en terme d’informations ou de révélations à la partie du passé. Mais j'ai bien conscience que c'est un avis très personnel et que d'autres y trouveront leur compte ! Donc n'hésitez pas si ce que j'ai mentionné plus haut ne vous dérange pas.