La Petite boutique aux poisons : Le livre de Sarah Penner

Certes, ce n'est pas le roman du siècle. C'est simple, un peu trop cliché, et parfois un peu téléphoné. MAIS les péripéties de Nella et d'Eliza, qui se déroulent au 18eme siècle, et celles de Caroline, au 21eme siècle, ont réussi à me captiver et à me donner envie de connaître le dénouement. On y trouve, pêle-mêle, une balade vivifiante dans le Londres de l'époque Victorienne, des scènes au coin du feu dans la boutique de l'apothicaire, une enquête rondement menée, et un poil de féminisme. De bons ingrédients qui m'ont fait passer un moment agréable. Avec une infusion de camomille qui accompagne la lecture, c'est parfait ! :-)

Caroline est en voyage à Londres pour fêter son anniversaire de mariage. C’est pourtant seule qu’elle occupe sa chambre d’hôtel et qu’elle déambule dans la ville. Peu de temps avant leur départ, elle a découvert que son mari l’avait trompée et même si l’enthousiasme n’y était plus, elle a entrepris de maintenir le séjour en solo et d’en profiter pour prendre du recul et réfléchir. Près des berges de la Tamise, elle fait connaissance avec un groupe de mudlarks, des fouilleurs de boue qui scrutent les abords du fleuve pour essayer de trouver des objets vestiges du passé. Caroline se joint à eux et tombe sur un flacon mystérieux. Poussée par la curiosité, elle va mener des recherches afin de percer son mystère. Deux-cents ans plus tôt, Nella officie dans une arrière-boutique secrète, que seules les femmes en détresse connaissent. Elle sait manipuler les plantes et éléments pour en tirer des filtres bénéfiques ou, en cas de nécessité, des poisons. Les femmes bafouées, humiliées, battues savent qu’elle saura les délivrer de leur malheur. Lorsque Eliza se présente au nom de sa maîtresse, la jeune fille témoigne de suite d’un vif intérêt pour les pratiques de l’apothicairesse. Malgré les réticences de Nella, il semble qu’elle ait trouvé une successeure… Les deux récits se croisent et s’entremêlent, porté par trois, voire quatre femmes bien décidées à faire leurs propres choix sans tenir compte de ce que la société, les hommes, attendent d’elles. J’ai dévoré ce roman, happée par les histoires des deux époques. Nella et Eliza, les deux apothicairesses, m’ont particulièrement touchée, elles qui risquent leur vie pour aider les autres femmes. Je loue la capacité de Sarah Penner, américaine, à restituer parfaitement un Londres 18è siècle, avec ses ruelles sombres, et à nous faire autant adhérer aux opinions vindicatives de Nella, prête à tuer les rustres, qu’aux tergiversations de Caroline, femme jusqu’alors soumise aux choix de son mari qui se rend compte qu’elle s’est détournée de sa propre voie. L’idée de raccrocher les deux époques avec le flacon perdu est une belle trouvaille. J’ai passé un super moment avec ce premier roman !

Un roman gothique qui se savoure comme un petit bonbon #127852;#10024; C’est le troisième roman de ce duo d’auteurs que je dévore, et une fois encore, ils ont su m’embarquer dans leur univers. #128588; J’ai adoré suivre les aventures de George, ce petit garçon aveugle, et de sa préceptrice Viviane. Leur complicité, leur humour, et ces moments de douceur partagés sont d’une tendresse incroyable. Ce lien qu’ils tissent, avec tant de bienveillance et d’attention, m’a profondément touchée. #128150; Le regard que Viviane porte sur George, ne voyant en lui qu’un enfant, et pas un simple garçon aveugle, m’a émue. C’est un beau message sur l’acceptation des différences et le dépassement de soi. #129392; Et puis, l’ambiance à la Downton Abbey m’a séduite : on suit non seulement les maîtres de maison mais aussi leurs domestiques, pour une plongée fascinante dans l’intimité du manoir. #127984; Il y a tant de petits détails que j’ai savourés dans ce roman : le club de lecture de Lucille#128218;, la passion de Pearl pour son maître, l’humour subtil qui se glisse ici et là (je me suis surprise à rire seule dans mon divan #128516;), les clins d’œil à l’art, le côté frivole de Suzanne, et la bienveillance de Viviane… Chaque scène est un petit plaisir, un petit bonbon #127852;. Bien sûr, des phénomènes curieux ont lieu au manoir ce qui confère à l’histoire cette dimension gothique et mystérieuse accentuée par la cécité de George, mais pour moi, c’est avant tout un roman sur les belles relations humaines, peu importe la place qu’on occupe dans la société. #129309;#128171; Un roman que je recommande vivement si vous aimez les histoires d’âme, de complicité et de mystère. #127769;#10024;

Totalement la lecture qu’il me fallait. J’ai adoré ce que j’ai lu, l’ambiance, l’histoire, les personnages. Mais également l’intrigue et les découvertes. Je me suis plongée dedans et je me suis prise d’affection pour les personnages. La plume est fluide, ça se lit tout seul. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de lecture en ouvrant le livre, et c’était fascinant. Découvrir les secrets de Nella, la force de cet enfant Eliza et le courage de Caroline. Un parfait mélange !