La Promesse : Le livre de Julia Freund, Nicolas Buysse, Marie de Lattre

La Promesse, adaptée en roman graphique par Nicolas Buysse, Julia Freund et Marie de Lattre (l'autrice du livre édité chez Robert Laffond), est un récit profondément humain qui part d’une promesse faite en 1942 à Drancy : sauver un enfant de la déportation et veiller sur lui. Marie, l’autrice, est la descendante de cette histoire, et pendant vingt ans, elle mène l’enquête pour découvrir la vérité sur ce secret familial, confrontée au poids de la mémoire et des non-dits. L’histoire suit avec délicatesse les relations amoureuses entre adultes, notamment celles de Marie et de ses proches, où le passé tragique interfère avec le présent, instaurant des tensions riches en émotions. Le récit souligne aussi la transmission intergénérationnelle, comme un devoir de mémoire que Marie souhaite perpétuer pour ses propres filles. Le découpage soigné et le dessin délicat de Julia Freund servent parfaitement cette atmosphère à la fois douce et pesante, entre mélancolie et espoir. Les visages sont empreints de pudeur, les silences pesants incarnent souvent plus de vérité que les mots. Un des thèmes majeurs est le poids du secret et du silence face à l’histoire familiale douloureuse. La BD interroge comment une simple promesse peut traverser les décennies, peser sur des vies, et stimuler une quête identitaire et morale. Les protagonistes vivent à la fois sous le signe du souvenir et du pardon, dans une Bretagne à la beauté mélancolique, miroir des états d’âme. La Promesse est donc un beau témoignage sur l’amour, la résilience et la nécessité de garder vivante la mémoire collective à travers l’intime, offrant au lecteur une expérience de lecture à la fois émotive et réfléchie.

Marie, Madeleine, Frida, trois prénoms en héritage. Un qui dissimule. Un qui protège. Un qui révèle et trahit les origines mais qui peine malgré tout à combler le trou noir de l’histoire familiale. Une enveloppe scellée, des poupées gigognes, des cachettes élaborées, le silence et la confiance, il y a mille façons de se protéger. Il fut un temps où les secrets pouvaient sauver des vies. Mais, pour Jacques, le père de l’auteure, les non-dits, n’ont jamais permis d’effacer les souvenirs. Quant à la douleur de la privation et de l’absence, elles étaient tapie dans l’ombre, prêtes à ressurgir à la moindre évocation du passé et de la Shoah. Jacques a été immensément aimé mais s’est pourtant toujours tu, laissant cette colère sourde couler dans ses veines en transmettant malgré lui à ses enfants une pièce du puzzle manquante, la plus vibrante. Il est ici question d’abnégation mais surtout du pouvoir extrême de l’amour qui plus qu’une promesse se révèle un véritable don de soi quand cela est indispensable. Pour l’auteure, cette histoire est à reconstruire morceau par morceau afin de transmettre à son tour ses origines et rendre enfin hommage à tous ces grands-parents. L’adaptation non linéaire qui mêle les photos d’époques, les échanges épistolaires et un dessin décalé sont une magnifique dédicace à l’école de Paris dont faisait parti le grand-père de l’auteure. Quant aux couleurs et au graphisme , ils évoquent à la fois la nostalgie de l’enfance et de l’insouciance avec des tons pastels et l’atrocité de la Shoah avec des traits sombres plus durs. Une œuvre qui ne peut laisser indifférent tant elle tombe juste par son élaboration et l’émotion intense qu’elle suscite.

Club N°62 : BD non sélectionnée ------------------------------------ Belle adaptation du roman autobiographique de Marie de Lattre. Sa quête personnelle dans les méandres de l'histoire familiale et de l'Histoire est touchante et habilement scénarisée ici. Dans divulgacher, j'ai trouvé que ces amours croisées donnaient une dimension très moderne au drame familial. Virginie ------------------------------------ Marie de Lattre adapte "La promesse", sa biographie en BD. Elle raconte la vie de son père et de ses grands-parents durant la seconde guerre mondiale. Toujours émouvant, des photos et lettres sont intégrés à l'ouvrage. Aaricia ------------------------------------

Alors qu'elle est adolescente, Marie apprend un secret de famille bien caché : son père est juif et ses grand-parents paternels ont du l'abandonner pour lui éviter la déportation qui leur a été fatale. Mais le sujet est tabou et ce n'est qu'adulte, à la mort de son père que Marie va explorer ce passé familial. Dans cette touchante autobiographie, Marie De Lattre va raconter son enfance avec ce père secret et angoissé, traumatisé par son enfance dans les années 35-45. Pour exorciser les démons familiaux, elle remonte la piste de son père, de ses parents adoptifs et de ses parents biologiques. Elle plonge dans les souvenirs terribles de la shoah. Et pour tourner la page et laisser à ses propres enfants un passé sans mensonges, marie de Lattre en fait un roman puis un roman graphique. Illustré par Julia Freund, les dessins ne sont pas franchement jolis mais ils ont un je-ne-sais-quoi d'intimiste et de douceur qui convient bien à ce récit quasi documentaire. Les dessins sont entrecoupés de photocopies de lettres, de photos, de plans, de papiers officiels, à la manière d'un carnet de voyage à travers le temps.