La Régulation : Le livre de Gaëlle Perrin-Guillet

Quelle heureuse surprise que ce roman. Une novella presque car il se lit en un rien de temps. Oh certes il est très inspiré. Dès le début j'ai pensé à Silo, Running man, 1984 et bien d'autres que je vais taire pour ne rien révéler. Mais il y a eu cette écriture surtout qui m'a emportée dès la première phrase. Qui m'a fait pardonner une fin un peu trop pleine de bons sentiments. La Régulation c'est cette opération qui se met en place dès que la cité fermée au monde risque la surpopulation. Sont choisis un petit nombre qui doit s'entretuer pour le bien de la communauté. On suit donc quelques personnages dont on s'attache bien vite et après il n'y a plus qu'à se laisser porter par cette très chouette écriture. [1451eme critique pour 11 ans de Babelio aujourd'hui]

Cette fois, Gaëlle Perrin nous plonge dans le roman d’anticipation. Sans être franche, avouons que c’est plutôt une réussite. Elle essaie plus de marcher dans les pas d’un Barjavel que dans ceux de Tolkien, par exemple. L’histoire se passe dans les années 2300 de notre ère et nous découvrons un peuple, coupé du monde, vivant en vase clos dans une enclave ceinte de murs d’une hauteur infranchissable. Dirigée par ceux que l’on nomme la bande des Dix, la population évolue sous une épée de Damoclès. Un postulat de base : Le nombre d’habitants doit rester constant. Pour satisfaire à cette règle, il existe la Régulation. Désignés par les Dix, des régulateurs tuent des personnes destinées à disparaître, des régulés. D’où vient ce peuple ? Que se passe-t-il à l’extérieur de l’enclave ? Qui sont les Dix ? Autant de questions, parmi d’autres, que se pose le lecteur au cours de ce récit. Comme souvent chez l’autrice de polars, le scénario est original et le roman court ajoute de la densité. En revanche, comme souvent, je regrette un peu le manque d’épaisseur des personnages et, comme plus rarement, un suspense qui s’étiole trop rapidement à mon goût. Quelques incohérences et la question essentielle à laquelle le lecteur répondra avant d’avoir franchi la moitié de l’ouvrage privent l’appréciation d’une très bonne note. L’autrice s’est lancée dans un genre bien défini, la dystopie, et si, ce n’est pas un coup de maître, elle semble partie sur des rails solides.